Chapitre 15 : Futur, si tu le veux

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L'obscurité glaciale et lugubre qui avait enveloppé ce terrible spectacle s'était complètement dissipée. Une sphère de couleur orangée avait remplacé depuis un petit moment celle de couleur blanche, apportant avec elle un sentiment de sécurité. La brise qui soufflait était douce et fraîche, comme durant les jours de printemps. La fine pluie avait cessé, et les dernières gouttes réfléchissaient la lumière depuis les feuilles des arbres. Les oiseaux communiquaient de branches en branches, leurs chants s'élevant harmonieusement dans les airs. Le ciel était devenu clair et limpide. Si quelqu'un venait de se réveiller, il n'aurait pas pu se douter à aucun moment de ce qui s'était déroulé durant la veille. Tout était parfaitement calme, comme un jour ordinaire. Rien ne laissait deviner la bataille qui avait fait rage ici-même, il y a de cela seulement quelques heures ; si ce n'étaient que les chars stationnés en contre-bas, sur ces terres perforées à multiples endroits par les bombardements, où gisaient des morceaux de métal éparpillés un peu partout. Mais sur les terres du plateau, au-delà des Terres Désolées, rien ne semblait avoir bougé. Le festin avait duré au moins cinq heures, dans la joie et la bonne humeur, dans les éclats de rires et les soupirs de soulagement. Les clans de la Pire Génération avait ramené nourriture et boisson, pour célébrer comme il se devait cette nuit mémorable. Puis, abattus par l'épuisement d'une nuit entière de combat, certains clans étaient rentrés, tandis que d'autres étaient restés sur place le temps de se reposer. Les victimes avaient été enterrées dignement à la frontière, sur le plateau, des fleurs reposant sur leurs tombes. Le soleil était haut dans le ciel, et rayonnait sur ces lieux paisibles, dont le silence était uniquement percé par des ronflements. 

Alors, Terre, as-tu vu ? As-tu entendu ? As-tu senti ? As-tu appris ? La leçon est simple. Aucun être humain ne peut être privé de sa liberté indéfiniment. Aucun être humain ne peut vivre constamment sous les ordres d'un autre. Car chaque être humain, est bien humain de par sa conscience et sa capacité à faire des choix, à décider ce qui serait le mieux pour lui. Il est le seul qui puisse désigner son destin. Personne, quelle que soit sa richesse, son pouvoir, son prestige, son influence, sa popularité...ne pourrait le déterminer à sa place. Car chaque être humain est libre de choisir. Chaque être humain est libre tout court. Law, s'était battu pour sa propre liberté, pour s'échapper de l'emprise qui lui dictait arbitrairement son destin. Les clans qui s'étaient réunis, provenant d'un peu partout dans Shita, s'étaient battus pour préserver eux-aussi leur liberté, pour ne pas se laisser envahir, contrôler ; pour ne pas laisser l'ennemi agir comme il lui plaisait. Et c'était ce même désir de liberté, qui les avait mené à la victoire. Ce désir qui alimentait toutes les cellules de leurs corps, qui fournissait l'énergie nécessaire aux muscles et la détermination à l'esprit. Ce désir qui pouvait soulever des peuples et fracasser des armées. Mais, Terre, qu'as-tu vu d'autre ? Hormis cette cruauté sauvage, ce feu d'artifices explosif, cette dénaturation du paysage ; n'as-tu rien constaté d'autre ? N'as-tu pas ressenti, comme je te l'avais dit, ce désir si pur, sincère, puissant et incontrôlable, de vouloir défendre à tout prix son âme sœur ? As-tu assisté à la scène, toi aussi, depuis le haut de ce ciel sombre ? N'était-ce pas magnifique ? N'était-ce pas la touche même de tendresse qui contrastait avec ce théâtre de violence ? N'était-ce pas cette rose blanche, déposée sur le champ de bataille ? N'était-ce pas la paix au milieu du chaos ? Bien sûr que tu le sais, sinon, pourquoi aurais-tu versé ces larmes de joie et orné ton sourire le plus radieux ? 

Le camp des Mugiwaras, comme la majorité des autres camps, étaient rentrés chez eux pour prendre un repos bien mérité. Car si l'existence humaine pouvait se résumer en deux mots, ce seraient manger et dormir. Rien d'autre. C'était déjà amplement suffisant. 

Nombreux sont ceux qui étaient partis du combat, en gardant un souvenir. Kid, comme Nekomamushi, avait perdu son bras gauche et portait une grande cicatrice sur le côté gauche de son visage. Killer avait été défiguré. Inuarashi avait perdu sa jambe gauche et Zoro son œil du même côté. Enfin, Luffy ornait à présent une énorme cicatrice en croix sur son torse, en trophée de l'obus qui l'avait percuté. 

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