Chapitre 13

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Je relève la tête. Une lumière m'aveugle. Je tente de lever la main pour me cacher le visage mais je me rends alors compte qu'elle est attachée à mon lit, à l'aide de menottes. Sa sœur jumelle aussi. Je plisse les yeux et finit par distinguer la pièce qui m'entoure: entièrement blanche, elle ne contient rien d'autre qu'un lit et un grand miroir qui reflète mon visage. Je suis pâle, de grandes cernes ornent mes yeux... Pour ne plus faire face à cette vision chaotique de moi-même, je détourne les yeux et m'aperçois, après une nouvelle inspection des lieux, qu'il n'y a aucune porte. Aucun moyen de sortir.

Soudain, la panique me prend: où suis-je? Pourquoi suis-je attaché? Où sont les autres? Où est le labyrinthe?


Je me réveille en sursaut. Lay, à mes côtés, ouvre doucement les yeux:

- Hey, ça va? demande-t-il en fronçant les sourcils.

- Oui... J'ai juste fait un cauchemar.

Il pose sa main sur mon front:

- Tu as de la fièvre. Viens.

Il se lève et m'aide à en faire de même. Depuis que nous sommes arrivés, les quatre chinois avec nous ont tous fait d'énormes progrès en coréen. Il faut avouer que nous ne les avons pas vraiment aidés pour nous faire comprendre.

Arrivés dehors, il s’assoit contre un des murs et m'invite à m'installer à ses côtés. Puis, il pose de nouveau sa main sur mon front. Une sensation de fraîcheur m'envahit alors instantanément.

- Merci, je souffle, rassuré.

Il reste silencieux un long moment, puis demande:

- De quoi as-tu rêvé?

Je me racle la gorge, rassemblant mes idées, puis je lui raconte. Il écoute attentivement, sans m'interrompre:

- C'est peut-être ce qui nous attend, en dehors de ce labyrinthe, lance-t-il finalement tandis que je finissais mon récit.

- Tu crois?

En réalité, c'est ce que je pense aussi. Du moins, j'ai peur que ce soit le cas.

J'allais répondre, mais je remarque une présence devant nous: une âme.

- Tu la vois? je questionne tout en sachant pertinemment la réponse.

Lay se redresse doucement et nous observons le jeune homme qui nous fait face. Il a dans le regard, quelque chose qui me rappelle étrangement... moi-même. Contrairement à toutes les âmes que j'ai pu voir jusqu'à présent, celle-ci semble différente. Elle ne semble pas... perdue.

- Bonjour, tente Lay en souriant au garçon qui devait avoir notre âge, au moment de sa mort.

- Salut, répond ce dernier.

Je l'invite à s’asseoir avec nous, ce qu'il fait:

- Tu t'appelles comment? je demande en souriant.

- Park Jin Ho, répond-t-il simplement. Et vous êtes Baekhyun et Lay. Du moins, ce sont les noms qui vous ont été attribués ici.

- Tu connais nos noms? s'étonne Lay.

L'âme hoche la tête en souriant:

- Tu n'es pas une âme perdue, pas vrai? je fais en le dévisageant. Tu es différent... Tu sais que tu es mort.

- Hélas oui, lance-t-il en nous offrant un sourire enjoué. Je suis mort il y a presque cinquante ans! Je ne suis en effet pas une âme perdue... Rassurez-vous, je ne pourrai pas devenir une ombre.

You Can't Call Me MonsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant