Six cerises 🍒

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« Je suis une pochette de rock rose »

Lola est rouge de colère. Mais elle ne pipe pas mot, pendant qu'elle me tire violemment pour continuer la visite. Je l'entend marmonner des insultes dans sa barbe par moment. Elle me ramène au dortoir, et je découvre un gang de jeunes filles devant sa chambre. Avec synchronisation, elles se tournent toutes vers Lola sourire aux lèvres. Puis leur regard glisse vers moi, et leur risette s'évanouient. J'ai connue meilleur accueille, mais aussi bien pire.

-Les filles voilà la nouvelles. Lizzy.

-Salut, bougonnent chacune d'entre elles.

Je sourie timidement, tandis que Lola ouvre la porte pour me laisser passer. Je comprend bien vite que la jolie déléguée compte me laisser là, et partir avec ses camarades. D'ailleurs elle semble populaire. Avant de tourner les talons en compagnie de sa cour, la brunette me lance,

-Tu veux un conseil ? Reste loin d'Hanna.

Puis la porte claque, avec pour seule accompagnement un bruit violent. Je soupire, puis m'écrase sur mon lit.
La journée a été longue.
Sur cette pensée, je m'endors d'épuisement.

Au bout d'un certain temps, mes yeux s'ouvrent avec difficulté. Je met un moment avant de comprendre où je suis. Puis une intonation sèche me sort complètement de mon sommeil.

-Mais qu'est-ce que tu fou encore dans ton lit ! On mange à 19 heures ! Aucun retard Lizzy !

Je regarde à qui appartient la voix qui me gronde. Et je comprend qu'il s'agit de Lola.

-Ho je suis désolé je...
-On s'en fou vient à table !

A peine ai-je le temps de lacer mes chaussures, que l'on descend en vitesse au réfectoire. Dès l'instant où nous franchissons la lourde porte, de nombreuse paires d'yeux se posent sur moi. Je me sens toute petite, et si je pouvais me cacher derrière Lola, je le ferai sans hésiter. Et... j'admets que c'est ce que je fais plus ou moins. Je me colle à elle, et je la suis comme un chaton apeuré. Elle se place sur une chaise, et m'indique par un coup d'œil sévère de m'assoir à côté. J'obéis à l'ordre silencieux. Je retrouve en face de Lola, et ainsi pas trop loin de moi, Camille... elle m'offre un sourire carnassier que je ne relève pas.
Madame Keller fait son entrée, puis pose ses iris noires sur la déléguée.

-Tout le monde est là ?

-Non madame la directrice. Comme d'habitude Hanna manque à l'appel.

Madame Keller pousse un soupire si bruyant, qu'il balaie le réfectoire. Et au même moment, la porte s'ouvre sans une once de délicatesse. Hanna...
Elle traverse la salle, ses cheveux blonds volants derrière ses épaules. Toute l'attention l'engloutie, comme si un projecteur rose la recouvrait. Tous les regards ont beau être sur elle, c'est le mien qui la dévore. Je ne peux pas quitter ma vison de sa beauté.
Un casque rose sur les oreilles, Hanna marche comme de rien, perdue dans sa musique. Elle zigzague entre les notes, et se fou royalement de savoir que tant d'élèves la jugent. Mais je me moque que personne ne l'apprécie... je me moque qu'elle fasse un doigt d'honneur fuchsia au monde... pour moi Hanna c'est une princesse qui emmerde la couronne.
Hanna, même si je ne la connais pas, est ma reine rose déchue.

-Hanna !

La directrice me semble être sur le point de lui sauter à la gorge. Elle lui lance la plus noire des œillade. Mais Hanna n'est nullement impressionnée, par ces trous sans couleurs qui tentent de l'aspirer par colère. La belle blonde paraît même se moquer. C'est amusant, mais l'aura sombre de madame Keller, semble se confronter à la lumière insolente de la jolie femme aux cheveux soleil. J'ai presque l'impression d'assister à un duel entre les ténèbres et l'éclat. Un Dark Vador moderne contre une jeune Luke Skywalker.

Hanna Où les histoires vivent. Découvrez maintenant