Chapitre 15: Louis

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J'entendis une voiture se garer devant la maison. Je m'arrêtai de jouer, et allai voir qui c'était. Une décapotable noir, vitres tintées, qui ça peut-être ? Dès qu'il me vit, il disparut. Étrange. Je me remis à jouer, puis Liam vint me rejoindre. Il se tint debout, près du piano, me regardant fixement. À la fin de mon morceau, je m'arrêtai et le regardai dans les yeux à mon tour.
« Désolé, je ne voulais pas te réveiller.
- T'inquiète, tu ne m'as pas réveillé. C'est beau.
- Merci.
- Ça va tu tiens le coup ?
- Hmm... Tu as faim ?
- Oui, un peu. »
En cuisine, je m'activai, je lui préparai un grand déjeuner : omelette, bacon, pancakes, jus d'oranges, muesli... On se mit à table, et on mangea tranquillement. Dans un silence interminable. Je voyais bien, qu'il voulait parler, m'aider, mais il ne savait pas quoi dire pour apaiser ma douleur.
« Louis, désolé, je dois te laisser. Faut que j'aille au travail. Tu crois que tu vas tenir le coup ?
- Oui, vas-y. Ne t'inquiète pas Liam. Merci
- Bye, je reviendrai ce soir.
- Ok, à plus tard. »
Il hésita un peu, puis partit jusqu'à sa voiture. Je débarrassai tranquillement la table, puis je me mis devant la télé. La journée était passée très rapidement, je ne l'avais pas vu défiler. J'étais plongé dans la magie des films, mais fallait que je revienne dans la triste et dure réalité. Fallait que j'appelle les parents de Stan, je savais que ce ne sera pas facile, mais ils avaient le droit de savoir, ce qui s'était passé avec leur fils. Je pris mon courage à deux main, et composa le numéro. La tonalité fut des plus longues de ma vie, c'était insoutenable.
« Allô !
- Bonjours Madame Lucas, c'est Louis.
- Ah Louis, ça fait longtemps. Comment tu vas ?
- Euh... Pas vraiment.., je partis en sanglot, je suis désolé madame.
-Louis, qu'est-ce qu'il y a ?
- Je suis désolé, vraiment je n'ai rien pu faire.
- Je ne comprends pas...
- Stan vient de se faire assassiner. Je suis désolé je n'ai rien pu faire.
- Nnn-nnoo-oon, elle sanglota, ccco-om-mment ?
- Il s'est fait tuer par balle. Je suis vraiment désolé, je suis arrivé trop tard.
- Arrête de t'excuser ce n'est pas ta faute. Par qui ?
- Euh... je ne sais pas, mentis-je, mais dès que je sais, je vous le dirais.
- Ok, en tout cas merci Louis de nous prévenir. Je vais aller voir la police. Je te rappelle plus tard.
- D'accord, madame, et encore désolé. »
Je raccrochai. Je me mis encore plus à pleurer. Mes larmes dévalèrent sur mes joues. Au moins, je l'avais fait, je lui avais dit. Ça me libérait un poids. Mais pourquoi je n'avais pas dénoncé Harry ? C'était lui le tueur. Pourquoi, quand je pensais à lui, je souriais ? Cette idée m'effraie. Il était dangereux. Il me faisait peur, mais en même temps, quand il était avec moi, j'étais content et me sentais rassuré. Fallait que j'arrête. Fallait que j'aille le voir, fallait que j'aille lui dire ce que je pensais.

Message de Louis à Liam
16/06/13 à 18.45 : « Hey ! Donne-moi l'adresse du Dark enfin de Zayn, stp !! »

Message de Liam à Louis,
16/06/13 à 18.47 : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée... »

Message de Louis à Liam,
16/06/13 à 18.50 : « Discute pas, donne c'est important. »

Message de Liam à Louis,
16/06/13 à 18.55 : « Ils habitent dans un appart dans le quartier à l'opposé de la ville, c'est le dernier. Tu ne peux pas le rater, c'est le plus pourris. »

Message de Louis à Liam,
16/06/13 à 18.57 : « Ça va m'aider ça, bon merci quand même. »

Je pris mes clefs, et décida d'aller le trouver à son appartement. Il me fallut trente minutes pour trouver le bon appartement, je dû aussi demander à plusieurs personne. Devant l'appartement, j'hésitais à y aller. Dans ma tête tout se mélanger, était-ce une bonne idée d'être venu ? Je ne savais même pas ce que je venais lui dire. De plus, ce quartier était très louche, et dangereux. Je ne me sentais pas très rassuré. Ici, il y avait que des gros mecs, baraques qui frappaient pour le plaisir. Et ce n'était pas avec ma force de mouche de ville que j'allais pouvoir me défendre. Bon, je pris mon courage à deux mains, et décida d'aller le voir. Je montai les escaliers, piouf comme par hasard, il habitait au dernier étage, et l'ascenseur était cassé. Devant la porte, je restai paralysé, je n'arrivais plus à bouger. Je soufflai un bon coup, repris mes idée en place, et donna toute mon énergie, puis sonna à la porte. L'attente fut interminable, ça me parut une éternité, puis quelqu'un ouvrit la porte. Ce n'était pas Harry mais celui de la ruelle. Celui qui m'avait empêché de sauver mon meilleur ami d'enfance. Il me regarda de la tête au pied, sans savoir comprendre ou comment réagir. Ce fut une belle surprise, il n'avait pas prévu de me voir débarquer, et fut très gêner.
« Euh... Oui le Dark n'est pas là ! Si tu veux lui casser la gueule tu n'as aucune chance, minus !
- Je veux juste lui parler, je suis sur qu'il est là, laisse moi entrer !
- Non ! Je te dis qu'il n'est pas là, maintenant, tu fais chier ! Dégage ! »
Il me ferma la porte nez. Je tambourinai la porte de coups pour qu'il m'ouvre mais rien. J'étais sur qu'il était dans l'appartement mais il était trop défoncé, trop coupable, pour venir me voir. De toute façon qu'est-ce que j'étais con ? Qu'est-ce que je lui aurais dit ? « Oh tu as tué mon meilleur ami d'enfance, mais je ne fais que de penser à toi, tu hantes mes pensées, j'ai envie d'être avec toi.. » Pff. Je décidai de laisser tomber. Je tournai les talons. Je descendis les marches le plus doucement possibles, comme si mon corps ne voulait pas quitter cet endroit, la tête baissé. Je me cognai dans un mec, ce qu'il me fit sortit encore de ma rêverie.
« Pardon. Je suis désolé.
- Non c'est moi, je ne regardais pas où j'allais.
- Louis ? »
J'en restai bouche bée. Je venais de rentrer dans Harry. Il avait l'air en mauvais état. J'en avais presque pitié. Il avait une toute petit mine, des cernes sous les yeux, il avait encore des marques visibles sur le corps. J'avais envie de me serrer dans mes bras mais j'avais peur de sa réaction. Je ne savais pas comment agir, c'était comme si ma colère de cette après-midi avait disparu, j'avais oublié tout ce que je voulais lui dire. J'avais juste envie d'aider cet homme qui souffrait. Rien que de penser à sa souffrance, j'étais attristé. Je me demandais pourquoi, il avait un tel effet sur moi, je le désirais pourtant je le détestais. Je le détestais pour ce qu'il avait fait.

« The story of bad romance ! » [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant