Chapitre 29: Louis

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Quand je me réveillai, je me trouvais attaché à une chaise. J'avais mal, très mal. Je ne sentais plus mes côtes, ni mon estomac, enfin tout mon torse. La douleur était insupportable mais le pire était la peur qui me rongeait. J'avais peur de ce qui allait ce passer. Je l'avais senti. J'avais eu un mauvais pressentiment et là, il se confirmait. Je ne savais pas où j'étais, je ne savais pas où était Harry et ça me faisait peur. Et si je ne le revoyais plus ? Je vais peut-être mourir et la seule personne à qui je pensais c'était Harry. Il était peut-être con, bipolaire, méchant, dangereux... Mais à présent, je me rendais enfin compte que je l'avais dans la peau. J'étais inconditionnellement tombé amoureux de lui, j'étais tellement amoureux de lui que ça me faisait mal, pourtant je ne devrais pas, après toutes les choses qu'il m'a faites mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas contrôler mes sentiments et ça me faisait peur. J'avais peur qu'il soit en danger même si pour l'instant c'était moi. Puis après, je pensais à Liam. Il avait déjà perdu Zayn, je devais me battre pour lui. Je devais le protéger. C'était mon devoir en tant d'ami. C'était ce que j'aurais dû faire pour Stan. Si j'avais su le protéger, il serait toujours là. Je ne voulais pas faire la même erreur. Il ne méritait pas ça.
Puis il y avait Eleanor, même si elle m'énervait et qu'on venait de se disputer. Je n'avais pas le droit de la laisser tomber. Elle a toujours été là pour moi, donc je me devais d'être là aussi. Je repensais à ma famille. Avoir vu ma mère et mes sœurs avait été un grand réconfort. Je devrais écouter les conseils de ma mère, elle avait raison. Si je sors d'ici vivant, je me promettais de suivre ses conseils à la lettre. Je me faisais rire intérieurement moi-même. Je parlais comme si c'était mes dernières minutes, ce qui était peut-être vrai. J'ai toujours été un lâche, je ne m'étais jamais battu pour rien. J'avais toujours eu tendance à fuir.
Je levai les yeux et vis un magnifique blond. Comment se faisait-il qu'un homme aussi beau travaille ici ? Pour cette pourriture ? Il avait l'air si inoffensif. J'avais du mal à croire qu'il pourrait faire du mal à une mouche. J'essayais de le supplier du regard pour qu'il me relâche, mais lui aussi avait peur. Je n'étais pas le seul à être effrayé par cet endroit. Il était prisonnier aussi. Les seuls mots que je réussis à lui dire, c'était de savoir où était Harry, mais je ne pensais pas qu'il ne connaissait pas son vrai nom, il ne connaissait que son blâme, mais après quelques minutes de réflexion il devina de qui je parlais, et essayait de me faire taire, car s'en m'en rendre compte je gueulais, et je risquais de nous attirer des ennuis alors je me tus. Je n'osais plus rien dire. Puis tout d'un coup, les portes se verrouillèrent, avec Niall on se regarda étonné. Même lui ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il alla au téléphone et appela quelqu'un.
« Oh c'est quoi ce bordel ? Tu m'expliques.
- ...
- Ah d'accord, mais vous savez qui est entré ?
-...
- Un homme ? Mais vous avez vu son visage ?
-...
- Hmm très bien. Je ne bouge pas.
-...
- Oui il est toujours avec moi. »
Un homme était entré dans le bâtiment. C'était peut-être Harry. En tous cas je le souhaitais de tout mon cœur. Je voulais croire que c'était lui. Sans me rendre compte j'affichais un énorme sourire sur mon visage. Harry était là. Harry allait me sortir d'ici. Ce n'était plus qu'une question de temps j'en étais sûr. Du moins, je l'espérais.
Mon sourire s'effaça bien vite quand je vis arriver cette pourriture qui m'avait évanoui quelques minutes ou heures -je ne m'en souvenais plus, j'avais perdu la nuance du temps. Je ne voulais pas le regarder alors je fixais mon intention sur mes chaussures, qui tout d'un coup étaient devenue bien plus intéressantes, mais il me releva la tête, pour que je le regarde dans les yeux. Il dégageait tout ce que je n'aimais pas : la violence, la tortue gratuite, l'imposition du pouvoir et de la domination, la haine... Il était intimidant, j'avais peur, mais je ne voulais pas lui donner ce plaisir, alors je lui lançai un de mes regard les plus noirs. Mais je le regrettais bien vite car sans m'y attendre, un coup partit dans mes côtes. Si fort, que j'en eus le souffle coupé, et je commençais à suffoquer.
« N'avise plus de me regarder comment ça ! Compris ?
-...
- T'as compris ? Qui es-tu ?
-...
- Je n'aime pas répéter ! »
Un autre coup vint rejoindre le précédent. Putain ! Ce connard savait frapper exactement où ça faisait mal. Cet enculé ne frappait jamais au même endroit. Mes yeux me piquèrent et ma vue commençait à se brouiller.
« Qui es-tu ?!
- Papa s'il te plaît laisse-le !
- Ne le défend pas ! Ça ne sert à rien !
- Si t'écoutais, tu saurais ! Il te l'a déjà dit. Il s'appelle William Calder. Si tu arrêtais de le frapper, peut-être qu'il te répondrait.
- Niall ? Ta gueule et laisse moi gérer mes affaires tranquilles ! Je n'ai pas besoin qu'un mec de 19 ans me fasse la morale. »
Je ne pus m'empêcher d'échapper un petit gloussement. Niall. Il s'appelait Niall. Je devais sûrement délirer car je trouvais ce prénom très beau, comme ses yeux d'ailleurs. Bien sûr, il ne pouvait pas rivaliser avec ces magnifiques prunelles vertes d'Harry, mais il était beau. J'avais mal, j'avais peur mais je riais. Je riais jusqu'à pleurer à chaudes larmes. Je n'arrivais plus à m'arrêter, l'eau salée dévalait sur mes joues pour finir sur mon t-shirt. On aurait pu me prendre pour un fou, pour quelqu'un avec un trouble du comportement, mais finalement je l'étais peut-être. Niall et son père me dévisageaient, ne comprenant pas ce qu'il me prenait. Moi-même, je ne savais pas, sûrement toute cette pression des derniers jours, des dernières heures, des dernières minutes, des dernières secondes. J'allais peut-être mourir et ça me faisait rire. Je riais. Je n'arrivais plus rien à perdre.
« Euh qu'est-ce qu'il lui prend ?
- Je ne sais pas mais en tout cas ça m'énerve.
- Qu'est-ce qu'on va faire de lui ?
- Hmm ? Josh ! Vérifie qui est ce William Calder. Je veux tout savoir. Dis-moi tout ce que tu pourras trouver sur lui. Quant à toi Niall, tu le surveilles. Mais tu ne sympathise pas ! Tu ne lui parles pas ! Tiens tu n'as qu'à réviser. Compris ?
- Ooouii, murmura Niall dans un son presque inaudible.
- Quoi ? Je n'ai rien entendu.
- Oui !
- Bien quant à moi, faut que je règle certaines affaires au sujet du Dark. Tic-Tac le temps est compté. »
Simon sortit de la pièce avec les gardes me laissant seul avec Niall. Que voulait-il dire par « le temps est compté » ? Il ne comptait quand même pas tuer le Dark -enfin Harry ?
« NON ! »
C'était sorti tout seul. Je n'ai pas pu le retenir. Rien que le fait d'imaginer Harry mort, j'en avais des frissons. Je commençais à paniquer. Des images de son corps baignant dans son sang me traversèrent l'esprit. J'étais paralysé. Je n'arrivais plus à bouger, ni à voir, ni à crier. Une main réconfortante caressait mon dos doucement. Sa chaleur m'apaisant, doucement je remontais mon visage vers cette main et vis ses yeux bleus. J'étais triste pour lui. Il était si gentil -en tout cas il en avait l'air, et pourtant il était coincé dans cet enfer. Dans cet univers rempli de cruauté.
« Chut. Ça va mieux ?
- Oui merci.
- J'suis vraiment désolé.
- Pourquoi tu t'excuses, ce n'est pas ta faute.
- Je sais, mais je n'approuve pas ce que fait mon père.
- C'est sûr, tu n'as rien avoir avec lui.
- Heureusement. Tu as mal ?
- Oui.
- Tu veux de l'eau ? Ou quelque chose ?
- T'as pas entendu ce qu'a dit ton père ?
- Si et alors ?
- Bah ça va te retomber dessus.
- Non t'inquiète, moi je ne risque rien. Il n'osera jamais lever sa main sur moi.
- Hmm d'accord. Alors oui je veux bien de l'eau. »
Ça me faisait de la peine pour lui, devoir supporter les critiques que lui apportait son père. Ça ne devait pas être facile à l'école, porter un tel fardeau. Il a dû s'en prendre plein dans la gueule. Je commençais à perdre espoir d'être secouru par mon prince charmant. Il ne viendrait jamais. Personne ne savait où j'étais. J'espérais tant bien que mal qu'Harry viendrait me sauver mais je n'étais pas dans un film, où le chevalier vient sauver la magnifique princesse de la méchante sorcière, puis revient au royaume, se marièrent, eurent beaucoup d'enfant et vécurent heureux jusqu'à la fin des temps. J'ai toujours eu un grand coup de foudre pour ces comptes de fées. Ceux qui te faisaient croire que le monde était merveilleux, gentil. Ceux qui te rendaient insouciant. Mais bien vite, j'avais remarqué que ce monde enchanté n'existait que dans les livres ou dans les films.
La triste vérité est que le monde est cruel, où la différence n'est pas tolérée, où la cruauté du monde n'est pas assez dévoilée. On nous ment, on nous dit seulement ce que l'on accepte d'entendre, ce que l'on veut croire, mais il suffit d'ouvrir les yeux et de se déboucher les oreilles pour voir le monde tel qu'il est. Nous sommes maîtres de ce que nous sommes. Nous choisissons ce que l'on veut être. Nous choisissons ce que l'on veut devenir. Mais nous ne choisissons pas notre destin. C'est lui qui a toutes les cartes en mains. C'est lui qui décide de basculer ta vie, du bon ou du mauvais côté. Ma vie avait basculé le jour où je l'avais rencontré et pour rien au monde je ne voudrais changer ça. Malgré tout ce qui m'était arrivé, ce fut lui, la plus belle de mes rencontres. Dommage que je finisse comme ça, sans m'être battu pour le conquérir. J'aurais du faire quelque chose dans l'appartement l'autre jour, j'aurais du l'obligé à me dire ce qu'il pensait quand je lui avais avoué ce que je ressentais. Je n'aurais pas du m'enfuir. Je n'ai jamais réussi à affronter les contraintes de la vie. Chaque fois qu'une se présentait, je m'enfuyais. De peur de l'affronter. De peur de souffrir. Ma plus grande peur était de souffrir. J'avais peur de la souffrance. J'avais peur que si je souffrais, je ne pourrais pas m'en remettre. Mais je me rends compte que maintenant ma plus grande peur c'est de le perdre lui. Il y a une chose que je n'arrivais pas à m'expliquer. Cette chose était tellement forte entre lui et moi, que ça me surpassait. J'ai arrêté de croire au coup de foudre quand j'ai compris la réalité du monde, mais je pouvais vous le jurer, que cette chose, ressemblait étrangement à celui-ci. Vous me prenez peut-être pour un fou, de croire en l'âme sœur, mais j'en étais persuadé que c'est lui. J'ai mis du temps à l'admettre, mais ça y est je savais que c'était bien lui. Il m'a fallu plusieurs jours, il a fallu que je sois sur le point de mourir pour que je m'en rende enfin compte mais je savais que j'étais follement tombé amoureux d'Harry.

« The story of bad romance ! » [terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant