Chapitre 7 L'aspirante d'Aretuza

108 13 18
                                    

Petite précision : Les petits ****** signifient que je change de point de vue entre les différents personnages.

Bonne lecture  ;)

.........................................

Quand il pénétra dans la chambre, l'inconnue était toujours inconsciente.

Il posa le plateau de bois contenant le repas près de son lit et entreprit de remettre une bûche au feu.

Une fois le feu attisé, il vint s'asseoir sur ses jambes, près de son lit, dans la posture de méditation des sorceleurs. Il posa ses deux mains, poings fermés, face contre ses genoux, ferma les yeux et attendit.

Il resta de longues heures ainsi sans bouger. Il écoutait sa respiration calme et les pulsations de son cœur qu'il distinguait très légèrement grâce à son ouïe surdéveloppée.

Eskel remarqua également que son médaillon avait vibré de façon infime dès qu'il s'était approché d'elle.

C'était presque imperceptible, à tel point que dans la précipitation de ses soins, il ne s'en était même pas rendu compte.

Le jour commençait à décliner quand il sortit de sa méditation et décida de poser délicatement sa main sur le front de la jeune femme pour voir si elle avait de la fièvre.

Le sorceleur constata avec soulagement qu'elle n'en avait pas. Ses joues pâles et légèrement amaigries avaient retrouvé des couleurs, ce qui le rassura.

Eskel attrapa le pichet d'eau contenant la neige fondue de sa main gauche, tout en relevant la tête de la jeune femme de son autre main. Il essaya doucement de la faire boire. Mais le liquide coula hors de ses lèvres. Il n'insista pas en comprenant qu'elle n'avait toujours pas repris connaissance.

Il déposa avec précaution sa tête sur l'oreiller.

Elle en a vu de dures. Pas étonnant que son corps ait besoin de repos.  Se rassura t-il.

La nuit s'insinua dans la pièce.

Elle assombrit la chambre, uniquement éclairé par le feu qui continuait à crépiter dans le grand foyer au centre de la chambre. Les flammes vacillantes faisaient valser les ombres sur les murs de pierre dans une danse douce et chaleureuse. Le sorceleur sortit de sa torpeur, étira ses muscles endoloris et se leva pour remettre des bûches dans le feu.

Il allait se retirer, quand il l'entendit gémir.

Le sorceleur s'agenouilla près du lit et prit délicatement la main de la jeune femme dans la sienne. Il approcha doucement la tête de l'oreille de l'inconnue et lui dit de sa voix rocailleuse, qu'il essaya d'adoucir :

« N'essaye pas de te lever. Tu es très mal en point. Je vais essayer de te faire boire, n'aie pas peu... »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, la jeune femme ouvrit les yeux brusquement et hurla de terreur face au visage affreusement balafré du sorceleur. Elle se releva comme elle put et recula en criant.

Son dos cogna contre le montant du lit, ce qui la stoppa net dans sa fuite.

Sous l'effet de la douleur, elle baissa la tête.

Dans un ultime effort, elle se recroquevilla sur elle-même et leva les bras au dessus d'elle, dans une posture de protection.

Eskel ne perdit pas patience et ne bougea pas. Il attendit en silence sans faire de gestes brusques.

Puis doucement, il tendit ses paumes bien haute en face d'elle et lui dit d'un ton doux :

« Calme toi, je ne te veux aucun mal... »

Les aventures du sorceleur EskelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant