Chapitre 4

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Ville de lumiere, ville de folie

Porter

Las Vegas, la ville du péché, là où le sexe et la luxure ne sont jamais loin, où les hôtels somptueux et absolument démesurés sont rois, réputée pour sa vie nocturne animée, ses casinos ouverts 24h/24 et autres divertissements. Le point central de la ville est sa rue principale, « The Strip », longue de plus de sept kilomètres. Ce boulevard abrite des hôtels à thèmes et des créations élaborées comme des fontaines synchronisées avec la musique ainsi que des répliques de monuments connus : pyramide égyptienne, Grand Canal de Venise, et Tour Eiffel. Si je sais tout ça, c'est parce que Matt qui est routier m'y a emmené des dizaines de fois au cours de ces cinq dernières années. Quoi de mieux qu'un week-end à Vegas pour se détendre ? Las Vegas est une ville aux multiples facettes.

Je pénètre dans le parking souterrain du célèbre Hôtel Bellagio et y gare ma Harley. Le Bellagio est le voisin méridional du Ceasars Palace. C'est une belle bâtisse inaugurée en 1998. Il est constitué d'une tour haute de 155 mètres. Au pied de celle-ci se trouve une reproduction extrêmement minutieuse d'un village italien bordé d'un lac. Mais ce qui attire immédiatement l'œil de toute personne aimant un tant soit peu l'art, ce sont les fontaines musicales.

Je pénètre dans le grand hall. L'immensité du lieu contraste avec le silence qui y règne. Le décor représente l'Italie et l'image que s'en font les américains : immaculé, blanc et à la fois coloré. Les plafonds sont hauts et sculptés avec de jolies moulures. De grands vases remplis de fleurs fraîches trônent sur les nombreux comptoirs à l'accueil. Les lumières sont tamisées, on a l'impression d'être dans un cocon. Je ne prends pas le temps de m'arrêter pour réserver une chambre, je verrai ça plus tard. Je continue ma visite, mes pas m'emmènent vers un long couloir. Marilyn Monroe et Elvis Presley, apparemment très éméchés, manquent de me percuter. Je ris intérieurement à la vue de ces deux énergumènes qui font tache dans cet endroit chic. Après tout, pourquoi pas, nous sommes dans la ville où tout est permis !

Je m'arrête ensuite devant l'un des nombreux restaurant, le « Mirage ». La salle spacieuse est tapissée de fresques murales représentant des scènes bibliques. Tout au fond, une vue panoramique sur la magnifique fontaine du Bellagio. J'interpelle un serveur au costume impeccable et lui demande une table au fond de la pièce en lui glissant discrètement un billet entre les mains. Il me guide vers une table ou je serai tranquille. Je découvre le menu et lorsque le jeune serveur revient, je lui commande une coupe de champagne ainsi qu'un foie gras poêlé accompagné de ses pommes au four en plat principal. En attendant qu'il revienne, mon esprit s'égare vers ma prochaine destination : l'Utah. Je n'ai pas encore eu la chance de visiter cet état même si je l'ai déjà traversé à moto. C'est un paysage très montagneux et désertique que j'ai hâte de fouler.

Tout en dînant, je profite du spectacle que le « Mirage » nous présente. De splendides femmes se déhanchent sur une musique orientale. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas observé une jolie fille à moitié dénudée. Je détache mes yeux du divertissement alléchant, paye l'addition et me dirige vers la sortie. Je prends ensuite le couloir de gauche et je cherche le premier casino qui s'offre à moi. J'entends de la musique moderne s'échapper d'un endroit avoisinant. Mes pas me conduisent alors vers une grande enseigne lumineuse indiquant « La roulette russe ». Comme je l'imaginais, deux gorilles encerclent la porte d'entrée. Je fais la queue quelques minutes avant d'arriver à leur hauteur, ceux-ci m'arrêtent net.

- Je suis navré, Monsieur, mais une tenue correcte est exigée pour pénétrer dans cet établissement.

Je porte un jean foncé propre, une chemise convenable ainsi que ma veste et mon sac à dos. Je comprends instantanément que ça doit être ce détail qui les dérange. Je ne réponds pas, tourne les talons et me fraye un passage entre les clients qui soufflent de mécontentement. Je regrette finalement de ne pas avoir réserver de chambre. J'avance vers l'accueil pour pouvoir y remédier et ainsi prendre une bonne douche et poser mes affaires par la même occasion. Mais soudain, une jolie fille assise sur l'un des fauteuils en soie m'interpelle avec son index et me fait signe de m'approcher. Elle est vraiment jolie, c'est le genre de demoiselle qui pourrait me plaire si je n'avais pas le cœur brisé depuis Alice. Elle semble me fixer intensément, mais je ne peux m'empêcher de me demander si elle n'appelle pas quelqu'un derrière moi. Remarquant que je reste statique, elle s'approche, faisant rouler ses hanches dans sa jolie robe de cocktail rouge. Au moins, elle a l'air de se sentir dans son élément, bien plus que moi. Son souffle chaud m'irradie lorsqu'elle me murmure :

King Of Bikers-Porter Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant