Les blocards

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Un garçon assez grand et costaud ne cesse de me crier dessus pour me faire descendre de mon perchoir.  "Descend, c'est bon on ne va pas te bouffer!", "Bordel ils ne pouvaient pas nous donnez une fille avec un bon caractère." "Descend je te dis!!!".

Son comportement me faire serrer la mâchoire, cela fait depuis plusieurs secondes que j'entends ça et ma patience ne tient plus. 

 -Ecoute moi bien espèce de petit con, je ne compte pas redescendre alors toi et tes amis dégagez de là.  Hurlais-je en me penchant sur la rambarde qui me permet de les voir de hauts.

  Quelques-uns abandonnent et partent vaguer à leurs occupations, pendant que d'autres restent et crient afin que je descende.  Je m'apprête à retourner m'asseoir quand je vois un garçon courir en ma direction. 

Je lui jette un caillou pour qu'il comprenne qu'il n'est pas la bienvenue, j'entends un petit "aie". En entendant le son de sa voix se rapprocher je me colle au fond de la plateforme un bras tendu devant moi pour lui faire comprendre de ne pas s'approcher. Après tout je ne connaissais pas ces garçons, et ils étaient tellement Comment ne pas être inquiète en voyant ça, surtout quand je n'ai aucun souvenir de mon passé et de pourquoi je suis ici.  

Une petit tête blonde dépasse de l'échelle, c'est le garçon qui me tenait dans ses bras tout à l'heure. Sa chevelure brille au soleil mais je n'arrive pas à bien distinguer son visage avec le contrejour. 

 -Je ne vais rien te faire, ne t'inquiète pas. dit-il avec douceur. Je suis gentil... enfin quelqu'un de méchant pourrait aussi dire ça. Fit-il en pouffant de rire. 

 Il met sa main devant lui en signe de sécurité et avance à pas de loup. Puis se redresse debout devant moi les bras croisés et les sourcils arqués.

La gorge serrée, je m'assois par terre recroquevillée sur moi-même. Je me sent soudainement emprise à une vague d'émotions forte, j'ai envie de hurler, de pleurer mais rien ne sort. Ni un bruit, ni une larme. Ma gorge est nouée je n'ose rien lui dire. 

Son regard est empathique, il semble peiné pour moi, il s'approche lentement et s'assoit à mes côtés. 

  -Est ce que ça va aller ?

Je ne dit rien, je ne sais pas quoi lui répondre, je me contente de regarder fixement un point devant moi le regard triste. 

  -Qui êtes vous tous ? Pourquoi vous vivez ici entourez de ces grands murs ? Et pourquoi je me souviens de rien de ce qui s'est passé avant ?  

Il soupire et masse ses tempes comme pour gérer une question à la fois. 

  -Bon, je crois qu'on te doit bien quelques explications.

 Il prit une grande bouffée d'air et s'ébouriffe les cheveux. 

  -Ici on appelle ça le Labyrinthe. Il fait un grand cercle avec ses bras comme pour me désigner l'enceinte autour de nous. Comme tu peux le voir, il y a une seule entrée, ici. Il me montre du doigt une grande entrée au milieu des murs juste en face de nous. Si on veut sortir du bloc. Il marque un temps de pause. C'est ici le bloc, l'endroit qu'on s'est construit. Si on veut sortir du bloc il faut passer dans le labyrinthe. Mais c'est trés dangereux à l'intérieur et nous n'avons pas encore trouvé de sortie pour aller au delà du Labyrinthe. Nous y travaillons tous les jours. C'est par l'entrée que tous les matins trois blocars partent courir dans le Labyrinthe afin de mémoriser les couloirs, les sentiers et les moindres recoins pour élaborer un plan exact et un jour trouver la sortie. 

-Des blocards? Et le Labyrinthe est si grand que ça pour que vous n'ayez toujours pas trouvé de sortie? Ca fait combien de temps que vous êtes là?

 -Oui les blocards c'est nous, on est bloqués donc on est des blocards. Aussi simple que ça. Il me sourit et me donne un léger coup de coude. Tu fais parti des nôtres maintenant. Et oui le Labyrinthe est gigantesque, ça fait trois ans que nous sommes là et toujours aucune piste d'une potentielle sortie. 

  A ces mots je sent une angoisse nouvelle me monter dans la gorge, rien qu'à l'idée de rester bloquée ici trois ans de plus me fait frissonner de peur. 

 -Bon, Newt! Tu t'es occupé de la fille?

 Je me précipite à la rambarde pour voir qui cri ainsi. C'est encore le même garçon qui criait déjà tout à l'heure. Le garçon blond se lève et se pose sur la rambarde à coté de moi.

 -Au fait, c'est moi Newt. Annonce-t-il avec un beau sourire. Et lui qui est en bas c'est Gally. Il est assez grognon mais quand tu le connaîtras mieux, tu verras qu'il est très gentil.

  -Moi c'est Charlotte. Et pour ton ami, je te cache pas que pour l'instant il m'a pas fait une super première impression. 

Il rigole légèrement puis se dirige vers l'échelle. 

  -Allez viens, faudra bien descendre un jour ou l'autre, je vais te présenter aux autres. Tu n'as vraiment rien à craindre de nous. Nous sommes tous dans le même panier ici. 

Il descend le premier, je le suit de prés. Une fois pied à terre les blocards se rameutent prés de nous pour me jauger de la tête aux pieds. Newt zigzague entre eux et m'emmène jusqu'aux petites huttes à quelques mètres de l'observatoire. 

Soudain, un petit garçon bien plus jeune que tous les autre arrive jusqu'à nous en trottinant presque déjà essoufflé. Ce dernier est un peu grassouillet, ses vêtements sont sales et ses cheveux bouclés en bataille. 

 -Salut Newt, tu à réussi à parler à la nouvelle? Demanda-t-il en m'adressant un sourire. C'est toujours lui qui s'occupe des nouveaux, il a un coté rassurant. 

Je répond à cet enfant par un sourire bienveillant.  

 -Oui, tiens, tu veux bien rester avec elle deux secondes je vais aller parler à Alby. Dit Newt en tapotant l'épaule de son ami. 

Newt part en me laissant seule avec l'enfant, à vu d'œil il doit avoir dix ans, douze tout au plus. 

  -Je m'appelle Chuck!

  Il me tend sa main que je serre presque immédiatement. 

  -Moi c'est Charlotte.

  -Ravi de te connaitre. Je ne t'ai pas demandé car c'est rare que l'on se souvienne de son prénom juste quelques heures après son arrivée.

  -Ah oui ? Tu ne t'en souvenais plus toi?

  -Non pas moi...

  -Tu es là depuis longtemps? Demandais-je en plissant les lèvres.

  -Ca va faire trois mois, maintenant. Newt ta expliqué que tous les mois nous avons un nouvel arrivant?

  -Non il ne me l'a pas dit. Tous les mois sans exceptions ? 

  -Oui le mois dernier c'était Thomas! Il a beaucoup bouleversé notre système de vie. Il regarde autour de lui l'air craintif. Je dois te laisser on m'appelle au parloir. A plus!

  

Il part en souriant, me laissant plantée au milieu du bloc les bras ballants. Malgré qu'ils ont tous les deux pris le temps de m'écouter et de répondre à mes potentielles questions ça n'est pas suffisant pour moi, il m'en faut plus. 




Le Labyrinthe (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant