Le gnouf

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-Allez réveille-toi!

Je grimaçai et senti un coup sur mon épaule. J'ouvris un œil et vis Newt, une lanterne à la main.

- Dépêche-toi, tu perds des minutes précieuses au gnouf.Rigola-t-il.

Je n'avais pas du tout envie de rire. Une journée entière à ne rien faire pourrais m'être d'un ennuie totale et surtout perdre du temps pour rien qui pourrait être bénéfique pour aider les garçons au Bloc. Je me leva en me disant que cette journée pourrait m'aider à me reposer et me détendre. Je pourrais en profiter pour réfléchir à tout ça. Au fait que je sois cloîtrée au milieu d'un Labyrinthe géant et que j'ai subi pleins d'événements depuis mon arrivée, pourquoi pas.

Je descendais de mon hamac et suivi Newt. Ses grandes jambes le propulsait beaucoup plus loin que les miennes. Je devais trottiner derrière lui pour être à son allure.

-Attend, Newt! Criais-je. Mais il continuait de marcher sans prêter aucune attention envers moi. Mais attend moi putain. J'attrapa son épaule.

- On a pas le temps, il faut respecter les heures. On va déjà aller manger et ensuite tu iras au gnouf.

Je croisa les bras en signes de désaccord et avança le pas lourd.

- Grouille-toi. Lança Newt en tenant la lourde porte qui menait à la cuisine.

Il me tira par le bras et nous nous engouffrons dans la cuisine, Newt s'installa sur la première table, moi, je me dirigeai vers la table près de la fenêtre ou l'on pouvait y voir les plantations.

La chaise me tallait les fesses. Je gigotais sur mon siège quand Newt arriva et se posa en face de moi.

-Tu joue à quoi la ?

Je ne répondis pas. Gazinière nous apporta des sandwichs et le repas fut très tranquille. Personne ne parlait. Newt me dévisageait d'un regard furieux, assez gênant d'ailleurs. Au bout d'un certain temps je décida d'intervenir.

-Quoi ? Demandais-je avec un ton condescendant. 

-Tu me saoule.

-Quoi c'est moi qui te saoule ? Alors que tu es d'une humeur de chien depuis tout à l'heure ? Criais-je.

Tout le monde nous dévisageait autour de la table.

-Une humeur de chien!? Je vais très bien. Il croisa les bras et regarda ses pieds.

-Non! Tu m'énerves.

-C'est cette histoire de coureurs...Dit-il avec un ton beaucoup plus calme.

-De quoi ? Demandais-je en m'appuyant sur mes coudes pour être plus près de lui.

-Minho qui veut que tu deviennes coureuse. Et je suis maintenant le seul qui peut prendre la décision... Alby qui ne va toujours pas mieux. Il engouffra ses grandes mains dans son visage.

-Tu es contre le fait que je devienne coureuse ?

- Non ce n'est pas ça.... C'est juste que ce n'est pas une décision que l'on prend à la légère, normalement il y avait Alby pour m'épauler dans les choix que je devais faire, mais là il a carrément perdu la boule.

-Newt. Je lui pris la main. Tu n'as pas besoin d'Alby. Tu peux faire tes propres choix. Maintenant c'est comme ça, tu seras surement le seul à prendre les décisions pour l'ensemble du Bloc, mais c'est comme ça. On ne peut pas revenir en arrière. Je ne dis pas ça pour t'influencer, si je suis coureuse tant mieux, si je le suis pas tant pis. C'est à toi seul de prendre tes décisions. Tu n'as besoin de personne. Je bascula sur ma chaise avant d'avaler une grosse gorgée d'eau. Mais tu devrais quand même choisir un sous-chef, quelqu'un qui serait sous toi, et qui pourrais t'aider à prendre tes décisions, ça te sera surement utile au début. Et puis tu ne peux pas être seul à diriger une trentaine de garçons adolescents.

Newt réfléchissait pendant quelques minutes à ce que je venais de lui dire. Il se mordit les ongles, se passa les mains dans les cheveux, se gratta la tête...

-C'est bizarre. Fini-t-il par dire.

-Putain je t'es encouragé, je t'es motivé et tout ce que tu trouves à dire c'est "c'est bizarre". Râlais-je.

-Je ressens quelque chose pour toi que je n'ai jamais ressenti pour personne d'autre. C'est peut-être par ce que tu es une fille et que j'ai jamais parlé avec des filles. Fit-il en rigolant d'un rire gêné. 

Mon corps se figea. Newt venait de m'avouer quelque chose d'assez étrange. Est ce qu'il avait des sentiments pour moi? Ou alors est ce que c'était seulement de l'amitié? Mes mains se tordaient l'une contre l'autre. Je n'arrivais pas à tenir en place.

-C'est à dire ? Demandais je pleine de curiosité.

Newt regarda au ciel en se tordant la bouche.

-Je ne sais pas encore. Les sentiments d'amitié, amoureux ou de compassions sont très peut reconnu dans le Bloc. C'est comme si nous les découvrions, tu sais. 

-Pourquoi ?

-Par ce qu'on ne se souvient plus de rien Charlotte! Les sentiments sont obligatoirement effacés aussi.

-Pas pour moi. Dis-je, très sure de moi.

-Comment ça ?

-Je connais mes sentiments.

Il ne répondit pas, mais il souriait.

-Bon allez direction le Gnouf maintenant! On en parlera plus tard.

Je me leva en râlant. Newt en avait trop dit il ne pouvait pas me laisser sans réponses comme ça. 

- Tu as fait une connerie faut en subir les conséquences maintenant.

-Oui oui...

Newt m'emmena dans un endroit assez isolé du bloc, il était disposé en forme de rangée avec des grosses pierres qui formaient des cachots. Une porte faite de bambou très solide claquait dans le vent. Newt attrapa la porte et la bloqua sur son pied. Il fit une petite révérence pour me laisser entrer.

-A ce soir.... Dis-je avant d'entrer.

Je m'installa au fond du cachot genou contre poitrine, je m'attendais à ce que  Newt referme immédiatement la porte derrière moi mais il ne le fit pas. 

- Je ne vais pas partir sans dire au revoir à notre petite prisonnière. Dit-il en souriant.

Il entra à son tour se pencha vers moi et m'embrassa la joue. Ceci me troubla après ce qu'il venait de me dire. Ce contact que nous avons eu un bon nombre de fois ne m'avait jamais troublée appart cette fois ci.  Il retourna à la porte et tourna la poignée.

-Elle est fermée! S'affola-t-il en se retournant immédiatement vers moi.

-Quoi ? Dis-je en haussant la voix.

-Elle est fermée j'ai dit!

-Tu n'as pas la clef ? 

-Non! Cria Newt. Je l'ai laissa là. Il désigna du doigt un gros rocher en dehors du cachot ou on pouvait très bien distinguer les clefs dessus.

Je poussa un grand rire moqueur avant de me rasseoir dans la poussière. 

-Mais quel boulet... T'es dans la merde là. Lui annonçais je très ironiquement en essuyant les larmes qui coulaient le long de mes joues. L'ironisme de la scène m'avait fait pleurer de rire. 


Le Labyrinthe (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant