Chapitre 5

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Seuls les élèves peuvent connaître cette agréable sensation de sortir du lycée après une longue journée. Le vent frais me caresse le visage, et je souffle de soulagement. Cette salle allait m'étouffer. Monsieur Dilo aussi. Avec les heures de maths, l'heure de colle, Je vois cet homme plus que mes propres parents c'est temps si.

Je marche en direction de chez moi, d'un pas lent. J'aime me promener, être libre de mes faits et gestes, d'aller ou bon me semble. Même si j'aime étudier et m'instruire je n'aime pas le lycée. Je le vois comme une prison.

Mais, avant de franchir ma porte d'entrée, j'hésite. J'ai l'impression que ma journée n'est pas complète, qu'il me manque quelque chose. La bibliothèque. Bien sûr.

Je me retourne sur le palier, et pars en direction de celle ci. Le temps presse, elle ferme dans 30 minutes. L'inconnue est peut être déjà partie ? Où l'on va se croiser. J'ai soudainement chaud et transpire dans ma veste en jean. Je fait mine de marcher normalement mais j'accélère le pas.

J'arrive ensuite. La salle est déjà vide. La bibliothécaire me regarde sans comprendre. Je pose mon sac sur une chaise, et regarde mon téléphone : j'ai 20 minutes. Seulement, je regarde autour de moi et ne la trouve pas. Zut. Je la cherche désespérément du regard, mais tout se que je vois c'est une salle vide. Après tout, qu'est ce que j'ai à attendre ? Ça se trouve l'autre jour elle était là exceptionnellement. Et puis, de toute façon c'est malsain de ma part de vouloir l'observer comme je les fait. C'est qu'une personne humaine, comme moi, qui en plus est apparue pas plus de 4 fois dans ma vie.

Oui, mais cela a suffit. Suffit à me faire pensée à elle toute la journée, et a attirer ma curiosité. Je remet ma veste, prend mon sac et m'en vais, avec se soir le cœur qui se serre.

Samedi 9 heure.

Je lis pour la 10 ème le dos du paquet de céréales. C'est dingue le nombre de calories qu'on s'engouffre en une matinée. La présence de mon père dans le salon me sors de mes pensées.

-Tiens, tes réveillée tôt pour une fois.

Je sourie. C'est vraie que niveau dormeuse, je suis une pro. J'aime dormir, cette sensation d'être dans des draps chaud, de pouvoir rêver, et ne rendre de compte à personne.

Mon père s'affale sur une chaise et sors son journal. Après quelques instants il me jette un regard suspect.

-C'est pas ton habitude.

Je regarde dans mon bol. Il a raison. Pour rien au monde je me serai lever à cette heure ci.

-J'avais plus sommeil.

Mais la vérité, c'est que je pensais à elle. Et, ce matin, plus que d'habitude.

Samedi 17 heure.

J'ai les mains moites. J'arrive devant la porte d'entrée de la bibliothèque, ne pensant qu'a une chose : disparaître dans mes livres, et la voir. Sa présence m'apaise. C'est inexplicable et étrange pour une personne encore inconnue. Je suis persuadé que cela va me passer un jour ou l'autre. D'autant plus que ce n'est que platonique, qu'elle ne me connaît même pas. Ça va être rapide et qu'un agréable petit souvenir. Mais rêver un peu ne tue pas non?

Je rentre, le calme du lieu m'apaise directement. L'odeur des bouquins et du bois me fait sentir comme à la maison. Je me dirige vers ma table habituelle, au fond près de la fenêtre. La vue m'a toujours plus : Un beau jardin avec une petite terrasse. En été, c'est encore plus agréable d'avoir les reflets du soleil. C'est vraie que les États Unis, le Texas , le Maroc m'ont toujours fait rêver. Mais il y a se charme dans Paris qu'on ne trouve pas ailleurs. Les bâtiments anciens et chic, les nombreuses terrasses, les théâtres et les longs boulevards... cela a toujours susciter en moi une envie de romance inexplicable.

Perdue dans mes pensées, j'oubliais que je cherchais quelqu'un. Cette inconnue qui me fait vibrer. Qui me fait rêver. Je lève la tête, et ne met pas longtemps à voir sa silhouette se dessiner. Elle est encore plus charmante que dans mes souvenirs. Quand vous avez pas vu quelqu'un depuis plusieurs jours, c'est agréable de voir les détails que votre mémoire a oubliée. Je ne distingue pas exactement son visage, mais je peux voir qu'elle s'habille bien. C'est même mignon et simple. Une petite jupe noir, et un haut bleu foncé. Elle n'est pas fine, mais ces rondeurs lui donne quelque chose de spécial.
C'est tout elle. Intrigante et simple. Je n'avais jamais détaillée son physique auparavant, je m'étais plutôt retrouvé attirée par sa discrétion, sa manière délicate de travailler, et cette curiosité que j'avais.

C'était comme un simple petit jeu, l'envie de savoir si elle sera là, comment elle sera habillée... C'est vraiment différent de moi. Cette manière de pensée je veux dire. Auparavant, quand j'admirais quelqu'un c'était pour son physique: un beau jeune homme au regard perçant, ou une fille qui avait une taille de guêpe et un visage parfait. Je regardais Comme la plupart des gens :
Le physique.

Mais là, avec elle, c'est étrange. J'ai peu de chose à admirer, mais cela me comble. J'aimerai parlé d'alchimie, ou de coup de foudre. Mais je ne connais rien de l'amour, et cela me parait précipité. Oui mais alors comment qualifiée cette sensation ?

Je décide de lire mon livre, ne voulant pas attirer l'attention. Mais, c'est plus fort que moi. Je regarde discrètement une nouvelle fois, et essaye de mémoriser le plus de détails possible, pour avoir de quoi rêver la journée et la nuit. J'aimerai prendre une photo, et ne jamais laissé se souvenir disparaître petit à petit.

Par moment, elle fronce les sourcils. Elle change de page et recommence à écrire. Est elle écrivaine ? Pour remplir autant de feuilles... Ou avocate ? Peut être fait elle un rapport. Je fronce à mon tour les sourcils face à se mystère. Je regarde ensuite ces cheveux, elle est brune et a une coupe à mi longueur qui retombe en cascade sur ses épaules. Ils ont de la chance, eux, d'être aussi près d'elle.

Je souffle face à cette pensée. Je m'égare, et cela devient gênant. Qu'est ce qui me prend de pensée comme ça ? C'est pas normal. J'ai honte. Si des amis ou de la famille savaient à quoi je pense, il me rejetteraient. Ou pire, m'enterreraient vivante. Si c'est avec elle et mes livres, pourquoi pas.

Non. Ça suffit.

Agacée et frustrée, je me lève et ramasse mes affaires. Je m'en vais, sans me retourner voulant mettre un terme à cette obsession.

Une lueur de rouge {GXG}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant