La rentrée au lycée, c'est le commencement de l'arc "le lycée". L'arc le plus détestable de ma vie. Et accessoirement le dernier à l'heure qu'il est.
Donc, trois septembre, rentrée. Je commence le lycée, mes sœurs continuent le collège. Le premier jour, il n'y a pas encore les värdjad, enfin on ne s'est pas encore vraiment croisés. Tout ce qui importe à tous les secondes ce jour et les quatre qui suivent, c'est de comprendre le lycée et d'essayer de ne pas faire de bourdes dès le départ. Autant dire que ce n'est pas tout de suite qu'on cherche à ennuyer les autres.
Je n'étais pas avec Francis. On avait été très déçus de ne pas se retrouver dans le même groupe, ça nous éloignait en quelque sorte. Et de tout le lycée, on ne s'est jamais retrouvés ensemble. À croire que les personnes qui décidaient de ça ne voyaient pas d'un bon œil qu'on se fréquente... Mais bref.
Notre amitié, à Francis et moi, c'est le schéma du grand populaire et du petit timide - je crois que c'est simple de déterminer qui est qui. Francis a toujours eu la côte depuis la quatrième. Pas mauvais en cours, physique avantageux, et puis un je-ne-sais-trop-quoi qui faisait que les gens l'aimaient tout de suite. Le lycée fonctionnant comme le collège, il s'est vite hissé sur le podium des secondes les plus populaires. Et encore, ça ce n'était pas grand-chose comparé en terminale...
Le truc étrange, c'est qu'un gars comme lui ait pu s'intéresser à moi. Et comment moi, j'ai pu sympathiser avec lui. Nous sommes des grands contraires, tous les deux. Mais peut-être que se connaître depuis la sixième et jouer dans la même équipe de handball, c'était assez pour nous rapprocher. Tout ça pour dire qu'au final, on est devenus inséparables ; meilleurs amis. Et non, je n'ai aucune idée du comment. Des fois dans la vie, il ne faut pas chercher comment et pourquoi, c'est juste comme ça. C'est la Vie, quoi.
La Vie, c'est vraiment un grand chaos incompréhensible. Un paradoxe. Oui, c'est exactement ça, un paradoxe. Un grand paradoxe impossible à comprendre, mais c'est comme ça. Vie et paradoxe, ce sont des synonymes - en tout cas pour moi. La Vie est un paradoxe, un paradoxe, c'est la Vie. Pas plus compliqué que ça.
J'aime beaucoup Francis. Tous les amis s'apprécient, non ? Enfin, peut-être que moi je l'aime un peu plus. Ah, mais attention ! toujours en tant qu'ami. Malgré mon - contraignant - nom, je suis exclusivement attiré par le sexe féminin. Francis lui, il aime les deux ; ça n'a pas pesé en ma faveur ça aussi - mais j'expliquerai après. Je dis que j'ai l'impression d'aimer plus Francis que lui m'aime... ce n'est peut-être qu'une impression. C'est juste que contrairement à moi, lui a d'autres amis - enfin, nous avons en commun Malek, je ne dois pas exagérer - et ça me fait sentir un peu seul parfois. Je ne me plains pas, mais Francis a un petit côté égocentrique, et ça aussi ça a un peu aidé les värdjad.
D'ailleurs, j'en parle, mais je n'ai pas expliqué qui ils sont, les värdjad. Tout d'abord, värdjad, c'est de l'Estonien. Et ensuite, ça veut dire salops, bâtards. Ce n'est pas un compliment, hein. Et donc les värdjad, c'est Sam et Tobias. Enfin, Samuel et Tobias, mais comme Sam déteste qu'on l'appelle par son prénom complet, c'est juste Sam et Tobias. Ils sont importants, ces gars-là. Important dans l'arc "le lycée" en tout cas.Puisqu'il faut les présenter : 1) ce sont de gros värdjad ; 2) ils ont chacun au moins une fois été dans ma classe - j'ai eu le droit aux deux en même temps en première - ; 3) ils sont rusés ; 4) ce sont tous les deux des xénophobes ; 5) ce sont des putains d'assassins.
Le dernier point est véridique. Vrai à 100 %.Sam et Tobias sont des assassins d'Espoir.
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Et j'ai sauté
Teen FictionLudovic, bientôt dix-huit ans, a tenté de se suicider en sautant du haut de son immeuble. Ses proches n'ont aucune idée de ce qui l'a poussé à ce geste, et il refuse toute explication... verbale. En effet, à la demande de son meilleur ami Francis, L...