23 NOVEMBRE 2014
Une semaine plus tard, 20:54
Elle était assise sur le siège du côté passager de la voiture, regardant le paysage passer à une vitesse folle devant ses yeux. Elle était fatiguée, et avait en tête qu'elle se reposerait dans l'avion après les plus de huit heures de vol prévues. C'était ce qui était prévu et lorsqu'elle remarqua que la voiture quitta les voies rapides pour la direction d'une ville, elle s'interrogea. Et lorsque la voiture s'arrêta sur un coin de la rue, elle fronça durement les sourcils.
- Pourquoi on s'arrête?
- Tu es arrivée je pense, répondit le chauffeur.
Il alluma la lampe se trouvant au dessus de leur tête à cause de l'obscurité de la nuit. Il était un peu plus de dix-heures et tout ce que voulait la brune, c'était quitté ce pays le plus tôt possible avant qu'elle ne veuille réellement plus vouloir le quitter. C'était dur pour elle de s'imaginer cette nouvelle vie qu'elle allait devoir vivre, et seule. Elle essaya de regarder par la vitre mais il faisait trop noir, elle ne reconnaissait pas la rue. Le trentenaire, ayant vérifié de maintes et maintes fois l'adresse, annonça que la demoiselle était bien arrivée à destination. Ne pensant qu'à retrouver un lit et à déprimer, elle rangea son téléphone où elle n'avait cessé de relire son dernier message envoyé au pakistanais « J'aurai dû m'en douter que t'étais comme les autres, tracasse... », et sortit de la voiture pour aller derrière celle-ci saisir sa valise. Elle regarda la maison devant laquelle elle avait atterri et fut un rien réticente.- Jessica, c'est l'autre, celle d'en face.
Elle se retourna et ne put s'empêcher de sortir un "Oh putain" qui fit drôlement sourire le chauffeur qui s'était appuyé contre sa voiture. Il s'avança près d'elle pour refermer le coffre et la regarda étrangement, ses mains devant sa bouche et ses yeux écarquillés. Il attendit qu'elle se dirige dans l'allée de la maison qu'elle avait maintenant comme résidence avant de partir. Jessica s'avança devant cette porte, les larmes presque aux yeux alors qu'elle n'était pas du genre émotive. Elle n'osa pas frapper à la porte, étant trop interrogée en se demandant si tout cela était bien réel. Elle frappa, ses prunelles acajou qui ne pouvaien fixés rien d'autre à part le sol. Les battements de son cœur s'accélèrent lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir.
- Je ne veux pas que tu croies que je suis un gars sentimental, ayant pitié de toi, qui fait pour une fois preuve d'un petit peu de compassion, parce que je ne suis pas ce genre de mec, lovely, alors on parlera de tout ça demain si tu le veux mais pour le moment, je te prierai juste de rentrer et d'aller au lit, mademoiselle Malik.
En voyant qu'elle ne bougeait pas, le métis la tira doucement par le bras avant de refermer la porte derrière lui, et lorsqu'il se retourna vers elle, il fut stupéfait qu'elle l'enlace, d'un seul coup, sans prévenir. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de contacts, et encore moins avec cette fille qu'il n'avait jamais approchée à moins d'un mètre. Toujours surpris, il passa brièvement sa main sur le dos de l'adolescente avant de relâcher son étreinte en remarquant la brune essuyant une larme rouler sur sa joue. Il ne se rendait pas compte de l'impact de ce geste sur Jessica, il n'avait pas la moindre idée du sentiment de bonheur qu'elle pouvait ressentir. Il n'imaginait pas que c'était assez fort.
- Pourquoi t'as fait ça? Tu as conscience que tu viens de faire là ce que les quatre autres n'auraient jamais fait pour moi alors qu'ils font partie de ma vie, contrairement à toi?
- Je ne sais pas si c'est le choc, mais tu sais que tu dis des choses très blessantes quand tu parles? lui demanda-t-il en posant une main sur son épaule droite, la guidant ainsi vers sa chambre, tout en tirant la valise de son autre main.
Il alluma la lumière de la chambre d'amis qui était amplement suffisante pour une jeune fille. Elle s'en fichait d'ailleurs de sa chambre, elle ne réalisait toujours pas qu'elle était chez lui, ce garçon si mystérieux qui avait toujours réussi à la charmer avec sa voix. Il lui indiqua la salle de bain après ça qui se trouvait face à la chambre, il lui donna une ou deux instructions avant de la laisser et de partir se poser devant un programme télévisé. Cette maison, ou plutôt ce studio était incroyablement parfait pour deux personnes. Elle savait qu'il habitait avec un ami d'enfance, il en avait parlé l'autre soir, mais il avait certainement dû s'arranger pour le faire dégager. Jessica se changea en quelques instants, réapparaissant dans le salon avec pull beige et un short noir, ses cheveux bruns foncés négligemment attachés en une queue de cheval.
- Qu'est-ce que tu fais encore là? demanda-t-il en la regardant s'aventurer dans la pièce.
- Comment t'as pu, comment t'as fait, et qu'est-ce qui t'as poussé à prendre cette décision?
- Il est tard, Jessica, fit-il en éteignant la télé et en se levant du canapé, sérieusement, vas dormir.
- Explique-moi, Zayn.
Elle n'arriverait pas à dormir sans le savoir, sans connaître au minimum une excuse valable sur le fait qu'il ait accepté de faire ça pour elle. Elle n'arrivait pas à comprendre ni même à imaginer qu'elle se retrouvait chez ce chanteur qu'elle avait toujours perçu hors de son cercle d'amis, ce garçon non responsables et se faisant passer pour une personne se foutant royalement de tout et n'importe quoi. Elle n'arrivait pas à comprendre son but dans toute cette histoire.
- Pourquoi t'as fait ça, dis-moi, s'il te plaît, insista-t-elle.
- J'ai dit que je ne voulais pas endurer les pleurs incessants de Niall et la dépression que les gars rejetaient sur moi, et ne viens pas à croire que c'est une excuse de ma part, parce que réellement chérie, je me fous que tu sois chez moi ou à l'autre bout du monde, avoua-t-il, parce qu'on se serait inéluctablement revus un jour ou l'autre et que c'est tout ce qui m'importait.