Chapitre 2

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Pour le peu que j'ai dormi, j'ai fais des cauchemars. Je pense que c'est pour ça que mon cerveau m'empêche de fermer les yeux. Lui non plus ne veut plus revivre ce moment.

Bref. On est dimanche et il n'est que 8h du matin, je sens que cette journée s'annonce très longue. Mais je fais un effort et me traîne jusqu'à la douche.

Et c'est toujours pendant qu'on se lave qu'on pense à tout et n'importe quoi. On est là, on git bêtement sous un jet d'eau chaude, et on essaye de refaire le monde.

Et je repense à cette nuit. C'était la première fois que je voyais Eliott sur le balcon, aussi tard.

D'habitude, je suis tout seul. Je suis toujours tout seul. Personne avec qui échanger sur ma tristesse, ma solitude, et mes insomnies. Et c'est compréhensif, qui aurait envie d'écouter se plaindre un ado de 17 ans?

Mais j'ignore pourquoi, je n'arrête pas de penser à cette éventuelle petite copine qui l'attendait certainement au fond de son lit. Cela fait 2 mois que j'ai emménagé ici, et je ne l'avais jamais entendu en parler ou même faire un sous entendu la concernant.

Après tout, je m'en fiche.

C'est quand l'eau devient tiède puis froide que je me rends compte que j'y suis resté un peu trop longtemps.

J'enfile un bas de jogging et un t-shirt parce que c'est la tenue parfaite pour traîner un dimanche.

Puis j'ouvre mes placards pour en sortir des céréales et me rends compte que j'ai filé la dernière bouteille de lait à Eliott, vendredi.

- Et meeeeerde.

Il n'en fait jamais une de bonne, ce mec là. En plus, il ne me rend jamais la pareil en échange de tout ce que je lui ai déjà donner pour le dépanner.

- Et bien, je suppose qu'on va sauter le petit déjeuner aujourd'hui.

En soupirant, je replace la boîte au fond du placard et me pavane jusqu'au divan.

- Tu fais chier, Eliott, je lance assez fort dans l'espoir qu'il l'entende, et vu l'épaisseur inexistante du mur qui nous sépare, ce n'est pas impossible.

Mais cet idiot dort sûrement toujours.

Je check mon portable, pas de nouveau message. Ma vie est donc à ce point nulle? Il n'est que 8:30, mais quand même.

Je prends le bouquin que j'ai abandonné hier et continue ma lecture.

Pile quand j'arrive au moment le plus stressant et haletant de l'histoire, la sonnette stridente de ma porte d'entrée retentit.

- Mais noooon, pas maintenant!

J'essaye de faire abstraction et continue mon passage mais la sonnette retentit une deuxième fois, puis une troisième. Et il n'y a que ce cretin d'Eliott pour me faire chier de si bon matin.

De rage, le balance mon livre et me dirige vers la porte.

J'ouvre et découvre d'abord une chevelure en pétard avant qu'il ne relève la tête et me regarde bien droit dans les yeux.

- Non, j'ai pas de capote à te prêter mec, je lui lance d'emblée avant qu'il n'ai le temps d'ouvrir la bouche.

Ce dernier esquisse un sourire qui lui mange le visage puis me réponds, en me présentant ses mains, qu'il avait derrière le dos jusqu'à présent;

You're not alone / skam franceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant