5 : No human's land - 2

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Le second groupe arriva un peu plus d'une heure plus tard, en portant le corps du blessé, qui entre-temps avait passé l'arme à gauche. Les flèches qui l'avait atteint étaient empoisonnées.

« Ok, pensais-je à l'attention de Lodély. Je crois qu'on a affaire à des gnomes à l'ancienne.

- Ça existe les gnomes sauvages comme ça ? voulut-elle savoir

- J'en sais rien, moi j'en ai fréquenté des civilisés, plutôt. Y'en a bien un qui aimait travailler au bazooka, mais je sais pas si on peut dire que c'est un côté sauvage quoi... »

L'attente a été tendue, mais il ne s'est rien passé jusqu'à ce qu'un hélicoptère arrive et dépose son chargement fissa, avant de repartir, alors que la nuit tombait.

Inutile de dire que le boss a exigé des tours de garde triplés. En le comptant lui et la cheftaine sexy à queue de cheval, on était encore onze, soit trois tours de garde pour la piétaille. Ça nous faisait six heures de sommeil, tout à fait gérable.

Je sais pas pourquoi, je savais que ça allait tourner au grabuge, « nocturnement » si je puis dire.
Du reste, le boss s'y attendait aussi.

Lorsque ça a commencé a défourailler dehors, j'étais déjà réveillé. Lodély m'avait « soufflé » gentiment sur le cerveau. Je sais pas comment décrire autrement ce qu'elle m'avait fait. C'était une gentille brise qui m'avait rafraîchi l'intérieur de la cervelle, j'avais émergé de mon sommeil aussitôt, elle me souriait, son fantôme avait presque des couleurs, pendant un instant, j'ai cru qu'elle était vraiment là.

« Il y a quelqu'un qui rôde autour du camp », m'a-t-elle dit, juste avant que ça parte en pétarade dehors.

Je suis sorti prudemment. Le boss était planté devant sa tente, il portait des habits de cuir épais, avec des signes cabalistiques dessus, qui luisaient d'une aura sombre. En fait non, ils ne luisaient pas, c'était l'inverse, ils assombrissaient son vêtement là où ils étaient gravés.

Je n'avais pas besoin de consulter ma chérie pour savoir que ce truc là était bien magique.

Il marmonnait un truc que j'ai pas compris, et de sa bouche, il a sorti à la main un gros insecte ailé, un peu comme une libellule, mais noir et plus gros. Il l'a posé sur une longue flèche qu'il avait dans un large carquois à son flanc, puis il a lancé la flèche, qui est partie en vrombissant.
Ça me semblait moins puissant qu'un bon 45, sauf que la flèche volait pas droit, et évitait les arbres en s'enfonçant dans la forêt.

Avec le raffut des détonations qui partaient dans tous les sens, on n'a rien entendu, mais un peu plus tard, après que le calme soit revenu et qu'on ait ratissé le terrain autour, on a retrouvé la flèche, ensanglantée. Notre sorcier avait eu plus de succès que les balles de ses sbires.

« J'suis pas sûr qu'on serve à grand chose dans cette histoire » ai-je murmuré pour moi-même. Il faut dire que je n'avais pas tiré un coup de feu, moi.

Novak, qui n'était pas loin, et qui visiblement avait l'ouïe plutôt développée, m'a regardé, et en passant en côté de moi, il a murmuré à son tour. « Peut-être que si, on a un rôle. On fait de belles cibles... »

Il avait pas tort le bougre.

Déjà que j'étais pas très à l'aise avec cette histoire, ça en rajoutait une couche.

Cela dit, on avait perdu un autre zigue entre-temps, l'un des hommes de garde avait pris une flèche empoisonnée dans le cou. Il était mort avant même la fin des échanges de tirs.

Enfin... je dis « échanges de tirs », à bien y réfléchir, ils avaient juste tiré une flèche les gnomes. On en avait pas retrouvé d'autres. Ils la jouaient guérilla, pour bien nous fatiguer.

La voie des féesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant