Chapitre 6

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Nous tournons à un angle, marchons de façon monotone entre ces murs, qui ne montrent aucuns signes d'une quelconque présence. Il n'y a que les mêmes portes grises, tous les cinq mètres, qui trahissent cette impression.

- Attends, quoi ?! Chaque semaine, quelqu'un disparaît ? Pourquoi ? Où est ce qu'ils vont ? je m'inquiète.

- Je te l'ai dit, je n'en sais rien. Un inf' vient les chercher, et hop, c'est comme si on ne les avait jamais vus, répète-t-il.

-Mon dieu, je murmure. Mais il faut se tirer d'ici au plus vite, on peut pas rester là à attendre de se faire prendre et aller je ne sais où !

- Ah, parce que tu crois qu'on n'a jamais essayé ? proteste-t-il. On ne peut PAS s'échapper de cette prison, les seules fois où on a essayé, on s'est fait ramenés par des brutes dans nos chambres et on a pas mangé pendant deux jours ! dit-il. Je peux presque ressentir la frustration qui émane de lui, alors je n'insiste pas.

- Qu'est ce que c'est que ce bordel, je jure. Je réalise en même temps que cela fait un bon bout de temps que je n'ai rien avalé, et la faim commence à se faire sérieusement ressentir.

- En parlant de manger, je crois que je pourrais tout dévorer là...je soupire.

- Justement, tu n'auras pas à me tuer pour devenir cannibale, on va manger au réfectoire, plaisante-t-il.

Soulagée de savoir que je ne vais pas succomber à la famine, je souris suite à sa remarque sarcastique. Des escaliers en pierre se dévoilent devant nous et Aiden m'indique que c'est la direction à suivre. Si ma mère savait que je suivais un parfait inconnu, elle me fusillerait sur place.
Sauf qu'elle ne le saura pas, peut-être même que je ne la reverrai jamais. Je chasse cette sombre pensée de mon esprit. Je ne veux pas penser à ça, hors de question.

Au fur et à mesure que nous descendons, un brouhaha de voix se fait entendre. Arrivés en bas, se trouve une grande porte blanche, sur laquelle est affiché le mot "réfectoire". Je comprends que nous sommes arrivés, et Aiden la pousse.

Une odeur délicieuse emplit mes narines, et je sens la faim me tirailler. Nous passons le pas de la porte, et une multitude de tables et de chaises prises s'affiche devant moi. Au moins une centaine d'adolescents (entre treize et dix-sept ans, à vue d'oeil) mangent et discutent. Cela me fait grandement penser à la cantine de mon lycée, me provoquant un petit pincement au cur.

-Viens, on va d'abord chercher à manger au buffet, avant que tu ne fasses des meurtres, et ensuite on ira s'installer avec les gars, m'invite Aiden, en me sortant de ma contemplation. Je peux sentir mes joues rougir ; je vais ne manger qu'avec des garçons ? Je ne suis pas très à l'aise, non pas que je n'ai pas d'amis garçons dans mon lycée, bien au contraire, mais il y a toujours Maya ou Sarah avec nous, je n'ai jamais été seule.  

Aiden le voit et s'empresse d'ajouter en riant :

- T'inquiète, ils vont pas te manger, ce serait plutôt l'inverse ! s'esclaffe-t-il.

Il me montre où est le buffet, et je me sers, plus que ce que je ne devrais, mais je pourrais actuellement manger tout ce qui est présenté sur les plateaux. Je prends de la salade en entrée, des pâtes à la crème en plat, une part de gâteau, et un yaourt. Je ne sais pas si avaler tout ça d'un coup est très conseillé après n'avoir rien mangé depuis peut-être deux jours, mais tant pis. Rien que la seule vue de toute cette nourriture me fait saliver. Aiden me rejoint après s'être servi également, et m'indique la table où nous allons nous installer. Un groupe de garçons, de notre âge je suppose, mange et parle de sujets divers. En nous voyant arriver, un d'eux s'exclame :

- Aiden, t'es là ! Et...

- Allison, je le coupe. Hum, je peux m'asseoir avec vous ?

- Bien sûr ! acquiesce l'adolescent, je t'ai jamais vue, tu viens d'arriver ? me lance-t-il.

Je lui réponds de façon affirmative, puis pose mon plateau ainsi qu'Aiden, m'assois et commence à manger goulûment. La saveur des aliments me fait un bien fou, et me réconforte.

- Au fait, moi c'est Justin, Justin Dawson, se présente le garçon. Lui, c'est Oliver, fait-il en désignant du doigt l'adolescent à côté de lui. Ensuite, il y a Dylan, et sa petite sur, Amy, mais elle n'est pas là, et enfin Aiden, mais tu m'as l'air de déjà bien le connaître.

Je l'écoute, la bouche pleine, énoncer les prénoms de ses amis, typiquement américains. Une fois que j'ai tout avalé, je m'empresse de demander depuis combien de temps ce groupe de jeunes est ici.

- Pour Amy et moi, on pense qu'on est arrivés pratiquement en même temps, suppose Dylan.

- "On pense" ? je répète, étonnée.

- Oui, on n'a pas atterri dans la même chambre...Mais sa porte était juste à côté, nous nous sommes retrouvés assez vite. C'était un soulagement, tu peux même pas t'imaginer, explique Dylan, avant de s'attaquer à ses carottes râpées.

Je n'ajoute rien. Et je n'ose pas penser au fait que chaque jour un enfant disparaît : et Dylan vit dans la peur constante que ce soit le tour de sa petite sur. Même si mon frangin me manque terriblement, je peux déjà me dire qu'il n'est pas dans la même "prison" que moi.

- Et, pour répondre à ta question, ça fait environ trois semaines que nous sommes là, continue-t-il.

- Ah oui quand même...dis-je.

- Oh, on s'habitue.

Le ton désespéré de sa voix me procure un sentiment de peine. Ça me révolte. Je me fais la promesse intérieurement que je sortirai Dylan, Amy, Aiden, et tous les autres de là. Il est hors de question que je reste plantée là à attendre mon sort.
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Holà ! J'espère que vous êtes toujours là aha, et que mon histoire vous plaît.

Promis, il y aura de l'action à venir, notre Ali ne va pas se laisser faire ! Que pensez-vous de son personnage d'ailleurs ? De sa personnalité ?

Allez je vous laisse continuer, je vais pas monopoliser votre temps plus longtemps =)

Clara <3

this is not a dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant