Un nom pour Une femme (tome 2)

7

Je me gare sur le parking du circuit. J'ai décidé de faire une surprise à mon homme, j'ai envie d'improviser une course contre lui, histoire de nous défouler. En venant en Espagne, il a fait rappatrier sa Lamborghini et ma Porsche. Mais elles restent sur place, au circuit,  question de discrétion et puis, nous avons dû nous procurer des formats de voiture un peu plus... familiaux. J'arrive décontractée et salue les quelques clients habituels.

Daryl est à l'exterieur, appuyé à la rembarde, en train de regarder les voitures tourner sur la piste. Le bruit et impressionnant. Je traverse le hall d'entrer pour le rejoindre. Il ne m'a pas entendu. Je passe mes bras autour de son buste et me plaque dans son dos. Il a un petit sursaut de surprise mais se détend au son de ma voix.
G: salut beau brun.
Il attrape ma main et l'embrasse puis se tourne vers moi.
D: bonjour beauté. Qu'est ce que tu fais là ?
G: j'avais très envie d'un petit... face à face.
Ses yeux se plissent, sa main dévie sur ma fesse et son visage se rapproche du mien.
G: je parlais d'un face à face sur la piste.
Il hausse les sourcils, puis fait une petite moue, un peu déçu.
D: je ne m'attendais pas vraiment à ça mais d'accord.
Je pose mes lèvres sur les siennes.
G: si je gagne, tu auras la chose à laquelle tu t'attendais, ce soir.
Il me sourit, satisfait.
D: ça me va.
Il se tourne vers la piste et fait de grands signes aux pilotes pour leur signaler d'arrêter la course. Les bolides viennent se garer près de nous.
D: les mecs, j'ai besoin de la piste. Ma femme veut manger la poussière.
G: tu crois vraiment ?
D: je pense oui.
Daryl est très compétiteur, ma petite promesse pour la soirée ne marche pas lorsqu'il s'agit de gagner une course.
Je m'équipe d'un casque pendant que Daryl sort nos véhicules du garage. Les deux voitures l'une à côté de l'autre en jettent carrément. On peut sentir la puissance rien qu'en les regardant.
Une fois prête, je me dirige vers la Porsche et l'effleure du bout des doigts.
D: on y va furie?
Mon homme est hyper motivé, mais moi aussi.
G: on y va.
Nous nous installons aux volants de nos voitures respectives. Je jette un regard à mon concurrent qui me fait un clin d'oeil. Nous faisons rugir les moteurs, le son résonne au fond de mes entrailles. Un ami de Daryl se prépare à faire le décompte. 3, 2, 1... Go!
La Lamborghini démarre en trombe et me devance légèrement. Il faut dire qu'elle est très puissante et son conducteur est chevronné. Mais moi je suis plus maligne et je sais qu'une occasion se présentera pour que je tente quelque chose.

Je m'applique à bien prendre les virages alors que Daryl slalome devant moi pour me déstabiliser et me bloquer. Nous entamons notre dernier tours, c'est ma dernière chance pour tenter de passer devant lui. J'aimerais tellement gagner! Ca le materait un peu Ortega! Nous amorçons le dernier virage et je ne sais pour quelle raison, Daryl le prend très large, tellement large qu'il empiète exagérément sur la bordure. C'est ma chance! Je me déporte à sa gauche et appuie à fond sur l'accélérateur. Et je le dépasse!
G: haha!
Je continue de foncer et apperçois la ligne d'arrivée. L'adrénaline se déverse dans mon corps et ma tête, mon coeur bas très vite. En regardant dans le rétro, je devine mon mari fou de rage. Il tente de me rattraper mais trop tard... j'arrive première ! Je m'arrête et Daryl en fait de même à grand coup de frein à main, ce qui fait crisser ses pneus. Je sors toute excitée de la voiture et enlève mon casque. Je me tourne vers le petit public de clients qui m'applaudissent. J'en rajoute en faisant une révérence telle une reine. Daryl arrive à ma hauteur, l'air dégoûté (mauvais perdant) .
G: alors? Tu l'as gouté la poussière ?
D: ho ça va. Je t'ai laissé gagné, vu ce que tu m'as promis ce soir.
G: non mais je rêve! Quel mauvais joueur! Elle a bon dos la promesse. Avoue que tu as merdé et que j'ai été meilleure que toi?
Je m'approche doucement de lui la démarche féline histoire de le détendre après cet échec dont je ne sais pas si il va un jour se remettre...
D: et ça fait quoi d'être la gagnante ?
  Je passe mes mains autour de son cou.
G: c'est... grisant. Non, je préfère le terme joussif.
Je retrouve son air mutin à ces mots.
D: file récupérer Milo. On en reparle ce soir de ta... jouissance.
Il m'embrasse sur le front et me claque la fesse. Je m'éloigne en sautillant et en lui faisant un coeur avec mes mains. Ça l'énerve mais il lâche un petit rire amusé quand même.
De retour dans la voiture, je sors mon téléphone de mon sac et vois que Ryan a tenté de me joindre. J'espère qu'il a réfléchi à la dernière fois. Je compose son numéro et le rappel.
R: allo?
G: oui Ryan, tu as essayé de m'appeler?
R: oui. Comment vas tu?
G: ça va plutôt bien. Et toi?
R: bien. Nous sommes toujours à l'hôtel et nous partons dans deux jours. J'aimerais beaucoup voir Milo avant de rentrer. C'est possible?
  Je prend quelques instants pour réfléchir.
G: ok. Si tu me promet de ne pas m'inventer un sujet de discorde.
R: oui, promis. Après demain ça serai bon pour vous?
G: je pense. J'en parle avec Daryl et je te tiens au courant.
R: on fait comme ça. Merci Giulia.
G: a plus.
Je raccroche et file à l'école. Je ne sais pas si Daryl va être chaud pour un autre tête à tête avec Carter...

Daryl rentre de sa journée au circuit.
M: papaaaa!
Milo se jette dans ses bras.
D: salut crapeau. Comment ça se fait que tu n'es pas au lit toi?
M: a cause de l'histoire.
Daryl fronce les sourcils, interrogateur.
D: quelle histoire?
M: bah maman m'a dit que tu allais me raconter une histoire avant de dormir!
Oups. Grillé par mon propre fils.
Daryl m'observe, petit sourire en coin qui veut dire "tu vas me le payer". Je hausse les épaules, désolée, mais morte de rire.
D: bon ok, on y va alors.
G: bonne nuit mon coeur.
M: bonne nuit maman!
Je prépare notre repas pendant que Daryl execute sa tâche du couché. J'entend plus de rires que de calme provenant de la chambre mais c'est pas grave. J'aime lorsque mes deux hommes passent des moments ensemble. Je force un peu le destin parfois car Daryl ne sais pas vraiment se créer des moments de complicité avec Milo. Ce n'est pas inné chez lui bien qu'il aime son fils à la folie. Alors je lui donne un petit coup de pouce !
D: bien joué le coup de l'histoire. (Il m'embrasse dans le cou)
G: tu as trouvé l'inspiration?
D: pas besoin, il a un tas de bouquins a n'en plus finir dans sa chambre.
Nous nous mettons à table.
G: tu t'es pas trop fait chambrer après ta défaite du jour alors?
D: ça t'a plu hein?
G: j'avoue. Je suis plutôt fier de moi.
D: faut dire que tu as eu un bon professeur.
G: évidemment il faut que tu ramènes tout à toi.
D: parceque c'est vrai.
Il porte sa fourchette a sa bouche en me faisant son plus beau sourire.
G: au fait, Ryan m'a appelé.
Le beau sourire disparait instantanément.
D: et?
G: et il repart dans 2 jours et voudrait dire au revoir à Milo.
Il ne dit rien pendant quelques secondes.
D: ok, mais c'est sans moi.
Je m'en doutais...
G: je ne te force pas. On ira demain je pense.
Nous débarrassons puis Daryl me saisit pat la taille et dépose une pluie de baisés sur mes épaules denudées grace à mon débardeur.
D: n'oublie pas la promesse que tu m'as fait sur le circuit.
G: monsieur ne perd pas le nord.
D: jamais.
Je l'attrape par le t-shirt et le tire vers la chambre.
G: viens par là, beau brun.