Un nom pour Une femme (tome 2)

2

Une vague d'émotion me submerge et je parviens difficilement à ouvrir la bouche.
G: Jenny?
Nous nous regardons pendant quelques secondes, sans savoir ce que nous devons faire. Mais Jenny décide pour nous et se jette dans mes bras.
Je lui rend son étreinte puis elle se met à pleurer sur mon épaule.
J: je suis tellement contente de te retrouver si tu savais.
G: moi aussi.
Elle se recule et sèche ses larmes.
J: excuse moi, je suis un peu trop émotive. Les hormones.
En la regardant bien, je constate que son ventre est bien arrondi.
G: c'est pas vrai?! Tu attends un bébé ?!
J: oui! Ca fait 6 mois et je n'en peux déjà plus.
Nous rions.
Monsieur Jimenes arrive à cet instant.
G: je suis désolée Jenny, j'ai un rendez vous.
J: pas de problème. Je t'attend ici, il est hors de question que tu repartes sans m'avoir raconté ce que tu deviens.
G: d'accord. A tout à l'heure alors.
Nous nous quittons. Je ne sais pas ce que je dois faire. Parler à Jenny, lui raconter ma nouvelle vie, où bien me taire pour ne pas prendre de risque. Je vais devoir appeler Daryl en sortant de l'entretien pour lui demander conseil.

Après 20 minutes d'échange, nous avons conclut avec le responsable sur mes interventions et ma rémunération. Il me raccompagne jusqu'a la réception et me salue. Je sors mon portable pour appeler Daryl. Mais Jenny ne m'en laisse pas le temps et vient me saisir sous le bras.
J: vient, on va s'installer en terrasse.
Je la suis et trouvons place à une petite table face au magnifique parc de l'hôtel.
J: Alors? Que fais tu ici?
G: parle moi d'abord de toi voyons! Je veux savoir qui a l'honneur de te faire devenir mère.
Jenny souris timidement.
J: c'est Matt.
Quoi?!
G: vous êtes toujours ensemble?!
J: et oui. Et nous sommes tellement heureux.
Je me demande si Daryl était au courant qu'il allait devenir tonton...
G: et moi je suis tellement contente pour vous.
J: après ton départ, nous nous sommes retrouvés très soudés il m'a consolé comme je l'ai fais pour lui. Nous deux c'est devenu comme une évidence. Nous nous sommes investie dans notre relation. Matt a vite émit le souhait de devenir père. Mais je voulais d'abord m'occuper de ma carrière pour être certaine d'avoir un emploi stable pour accueillir cet enfant.
G: et du coup tu fais quoi comme job?
J: et bien je suis la directrice de plusieurs hôtels restaurants un peu partout dans le monde.
Je percute.
G: c'est à toi ici?
J: affirmatif! C'est le troisième que j'ouvre en Europe. Tu te souviens que j'adorais le domaine culinaire et l'immobilier?
G: oui.
J: et bien j'ai allié les deux.
G: je te félicite. Celui ci est très beau en tout cas.
Elle me sourit et bois une gorgé du jus de fruit qu'elle a commandé.
G: et Matt? Que fait il?
J: il a quitté CarterCorp et a acheté deux magasins de moto.
Je le reconnais bien là.
G: vous habitez toujours à San Fransisco?
J: oui. Je ne voulais pas partir loin de Ryan.
L'évocation de ce prénom me pique le coeur. Un silence s'installe.
G: je suis désolée d'être parti de cette façon. Mais je n'avais pas le choix.
Les larmes me montent aux yeux. Jenny prend ma main.
J: je sais Giulia. Matt m'a tout expliqué. Ne t'excuse pas d'avoir voulu te protéger et nous protéger par la même occasion. Cela nous a pris du temps mais nous l'avons presque tous acceptés.
G: presque tous?
J: Ryan. Quand il a trouvé ton mot le soir de ton départ, il est devenu fou. Il arrêtait pas de dire que c'était lui qui aurait dû assurer ta securité. Pendant des mois, il a embauché des enquêteurs privés pour te retrouver. Je ne le reconnaissais pas. Lui qui était toujours sûr de lui, dans le contrôle, a lâché les chevaux qu'il avait accumulé depuis son adolescence.
Imaginer Ryan dans un tel état me fait encore plus culpabiliser.
J: mais ça a eu le mérite de lui ouvrir les yeux sur la vie. Il se laisse aller maintenant, vie l'instant présent et réfléchi beaucoup moins. Bon, sauf pour le travail. Mais dans sa vie privée, ce n'est plus le même. Il va se marier tu sais?
G: oui, je suis au courant. C'est bien pour lui. Il mérite d'être heureux.
J: il était heureux avec toi Giulia, n'en doute pas. J'aurais tellement aimé que tu sois ma belle soeur...
Je serre sa main en retour.
J: bon! On va changer de sujet! Parle moi de toi.
Je ne sais pas si je dois le faire mais j'ai tellement envie de lui raconter ce que je suis devenue comme elle vient de le faire.
G: et bien je suis prof de yoga et je viens de signer un contrat avec ton établissement on dirait.
J: alors c'est toi la prof?! C'est super! Les clients vont t'adorer. Un bon point pour moi. Et tu es accompagnée dans la vie?
G: oui.
J: tu peux développer?
Je ris car je nous revois quelques années en arrière en train de nous confier l'une à l'autre comme deux copines.
G: je suis mariée.
J: serieux!?
Elle crit et s'en rend compte en mettant sa main sur sa bouche.
J: depuis combien de temps?
G: trois ans.
J: t'as pas trainé coquine. Ça a dû etre le coup de foudre. Et qui est l'heureux élu?
G: Daryl.
Le sourire de Jenny s'efface peu à peu.
G: j'étais obligée en quleque sorte. Je devais me séparer de mon nom, Lombardi. Il était trop lourd à porter.
J: et pourquoi tu n'as tout simplement pas demander à changer au lieu de te marier?
G: parceque j'ai un fils. Je voulais le même nom que son père et lui.
J: tu as un fils?
G: oui. Un amour.
Jenny est stupéfaite.
J: alors là, si je m'y attendais... il a quel âge ?
G: 4 ans. Il va à l'école maintenant.
Je sors mon portable et lui montre une photo.
G: c'est lui, Milo.
Jenny regarde la photo. Elle fait de drôles de mimiques avec ses sourcils.
J: il est très mignon. Il te ressemble beaucoup, à part les yeux, les tiens sont noisettes.
G: oui. Mais il a le caractère de son papa. Ça promet.
Je regarde l'heure.
G: excuse moi Jenny mais je dois retourner le chercher à l'école pour le repas de midi.
Elle se lève.
J: oui bien sûr!
G: tu restes ici combien de temps?
J: je rentre demain, je suis arrivée il y a deux jours. Matt ne veut pas que je reste trop loin de chez nous dans cet état.(elle désigne son ventre )
G: j'ai été très contente de te revoir.
Nous nous enlaçons.
J: moi aussi. On se revoit vite.
Je quitte l'hôtel en lui faisant signe de la main qu'elle me rend.
Heureusement, elle n'a pas demandé mon numéro de téléphone. Ça fera au moins une chose que je n'ai pas balancée.