partie II

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Bismilah

Ibrahima Dia

J'arrive chez moi en étant très joyeux comme d'habitude. J'ai longtemps été à l'extérieur loin de mes parents, c'est pour cela que je savoure chaque moment que je passe avec ma famille. Je trouve maman Ourey assise sur sa nappe de prière entrain de faire du zikr. Je me couche sur ses pieds comme un enfant de deux ans, ma mère est l'amour de ma vie. Je me rappelle lorsqu'on habitait à Grand Yoff, quand elle vendait du "Gerté Tiaf" (cacahuète salée) pour aider papa. À cette époque, on avait du mal à relier les deux bouts. Maman travaillait même comme ménagère ou parfois elle servait de baby-sitter chez une dame pour veiller à la scolarisation de mes frères et soeurs. Mais elle a cessé d'être nounou lorsqu'il c'est produit un drame là où elle exerçait ce boulot. Il paraît que la maison a pris feu et sa patronne et son mari y sont mort. Elle a pu sauver leur petite fille qu'elle gardait. Ce fut un choc brutal pour ma mère car elle disait que cette famille était très généreuse...
Papa, lui possédait un Dara coranique dans notre ancienne Cartier. Il ne fixait pas de tarif pour les études, il y'avait même des enfants donc leurs parents étaient très pauvres qui ne payaient pas. Mon père disait que la meilleure chose dans la vie, c'est d'enseigner la religion de Dieu. Il affirmait que celà était un réel plaisir de le faire et même s'il n'y gagner pas grand chose ; la récompense d'Allah est mille fois supérieure que tout l'argent du monde. On était pas riche et on avait du mal à assurer les trois repas quotidiens ; mais on partageait tout ce qu'on avait et on était très heureux malgré la faim qui nous arrivait des fois.

Mes soeurs Fatima et Aicha et mes frères Moukhamed, Djibril et Moussa étudiaient dans une école privée franco arabe. Pour mon cas, c'est papa qui m'a enseigné le coran et la langue arabe ; je l'aidais de temps à autre à gérer les plus petits de ses élèves. Quand j'avais dix ans, un de ses amis m'a encouragé à faire un concours qui offrait au trois gagnants des bourses d'études pour l'Arabie saoudite. Au début, je n'était pas trop partant car j'étais trop jeune pour quitter mes parents. Mais, ils m'y ont forcé à le faire et heureusement pour moi, je l'ai réussi en occupant la deuxième place... J'ai passé treize ans là-bas pour obtenir mon doctorat et j'y travaillait en même temps. Après mon doctorat, j'ai eu des propositions d'embauchement et j'ai saisi l'occasion. J'ai travaillé pendant deux ans d'affiler puis j'ai décidé de rentrer pour ouvrir mon propre établissement et être proche de ma famille. Maman et papa me manquaient énormément, quinze ans loin d'eux, c'était trop pour moi....

Maman ne cesse de ce sujet depuis mon retour de Médine :

Elle : Ibrahima kagne guay takeu diabar diote na dé, (quand est-ce épouseras tu une femme, il est temps) tu commences à vieillir. À ton âge, nous étions déjà marié ton père et moi.

Moi : Yaye (maman), je ne refuse pas de me marier mais le problème c'est que j'ai n'ai pas encore trouvé la femme de ma vie. Allah choisira pour moi une bonne épouse inchallah.

Elle : Comment trouveras tu une femme à ce rythme. La seule chose qui t'intéresse, c'est ton travail. Pour que Dieu t'aide, il faut faire les causes.
Tu n'as même pas le temps de regarder les belles filles voilées de ton entourage.

Moi : Astafirlah ! Que Dieu m'en préserve.

Elle : Voilà ce que je te disais, comment vas tu rencontrer une femme à épouser si tu ne regarde pas autour de toi pour trouver celle qui te faut ?

Moi : Maman, s'il te plaît, on en reparlera inchallah. Bon, je vais aller me changer à tout à l'heure. Lui dis-je avant de m'en aller.

Elle : À chaque fois que je te parle de ce sujet, tu me fuis. Mais, tu ne m'échapperas pas inchallah. Même ton frère Moukhamed s'est marié, fait un effort pour l'amour de Dieu.

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