Quatre

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Sur le chemin jusqu'à mon studio, il ne dit pas un mot. Et j'ai trop peur de dire une connerie alors je ne dis rien non plus. Je n'ai pas l'impression que ce silence soit gênant et il ne semble même pas s'en apercevoir. Comme si le fait de parler ou non lui importait peu.

Il se contente de marcher à mes côtés et je fais attention à ce que mon parapluie nous couvre tous les deux. Nous sommes tellement proches que mon bras frôle constamment le sien en marchant. Mais ça aussi, il semble à peine le remarquer.

Arrivés chez moi, je retire en vitesse mes chaussures et ma veste, laissant mon parapluie égoutter dans le couloir. Puis je me rue sur mon armoire et en sors une tenue complète pour lui, sous-vêtement compris. Il est un peu plus petit que moi et un peu plus menu mais ça devrait lui aller.

Il prend son temps pour enlever ses chaussures mais je ne lui fais aucune remarque. Il ne semble ni embarrassé ni curieux, juste ailleurs.

« Je te laisse te changer. »

Je lui montre la salle de bain, pose les affaires sur la cuvette fermée des toilettes et me tourne vers lui. Il est à un pas de moi et me surprend un peu : je ne l'ai pas attendu venir.

« Tu peux prendre une douche si tu veux. Ça te fera du bien une douche chaude. Enfin, fais comme chez toi. »

Je sors une serviette propre - merci Maman de toujours prendre plus d'affaires que nécessaire - et sors de la petite pièce, refermant la porte.

Revenant dans la pièce principale, je jette un œil autour de moi. Mon lit n'est pas fait, mon bureau est inondé de bouquins, manuels et cours et au niveau de ma kitchenette, la vaisselle s'entasse dans l'évier. Un véritable territoire d'étudiant.

Évitant de me concentrer sur mon invité et ce qu'il pourrait faire dans la salle de bain, je me mets à ranger un peu. Je mets de l'ordre sur mon bureau, fais mon lit et nous prépare un chocolat chaud. J'espère qu'il n'est pas allergique au lactose.

Le gars du bancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant