sᴏᴜʀ & sᴡᴇᴇᴛ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

・ᔙ | 💘 Crush 💘

<< J'ai dormi à moitié à poil dans le lit de mon crush. >>

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OK, on rembobine.

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Ce matin, c'est de nouveau lundi. Nous sommes en hivers, le froid pèse sur la petite ville où j'habite désormais depuis quelques mois. En marchant sur les pavés qui me mènent jusqu'à mon école, je me demande encore si j'ai bien fait de mettre ces chaussures ultra colorées alors qu'en cette saison personne ne se balade avec des couleurs aussi vives.

Mais soit, j'avais envie de les mettre. Et puis je les trouve confortables. Sur ces pensées, je franchis le portillon vert foncé, me dirigeant vers le grand bâtiment moche au bout de la cour pour mon unique cours en amphi de la semaine ; le monstre qu'est l'Histoire de l'Art.

Alors que j'arrive comme à chaque fois en avance pour avoir une place convenable, je signe ma présence sur la liste d'émargement et m'assois au deuxième rang. Mon ami n'est toujours pas là et je pose ma veste sur la chaise à mes côtés pour lui réserver sa place. Il a trop de chance de m'avoir moi comme pote, c'est moi qui vous le dis. Je suis sûr qu'il va encore débarquer à la sonnerie avec la marque de l'oreiller.

Soupirant de lassitude, je passe une main dans mes cheveux tout en posant sans douceur mon sac à dos sur ma table, venant ensuite sortir de quoi prendre des notes. J'entends quelques personnes arriver et prendre place derrière moi, et alors que j'allais pour écrire le numéro de la séance dans le coin gauche de ma feuille, je reçois une masse lourde sur l'arrière de la tête.

Je lâche un râle ennuyé en constatant que j'ai fait une trace sur ma fiche à cause de ce projectile. En plus, je ne suis pas con, et en tournant la tête sur le côté pour apercevoir ce pauvre livre à présent par terre, et en entendant ces rires gras derrière moi, je sais parfaitement qui m'a salué de la sorte. Et comme je suis plus mâture qu'eux, je ne me retourne même pas. Je ne sais même pas ce qu'ils foutent dans cette école ces bouffons.

Mais c'était sans compter sur sa maturité à lui, cet imbécile suivis de ses larbins, pour le coup plutôt inexistante, qui le fait se déplacer jusqu'à tailler la rangée devant moi, se plantant devant ma table en posant ses mains à plat dessus comme si ça lui appartenait.

- alors mon poto, ça roule comment aujourd'hui ? Fait-il avec sarcasme avant de se servir dans ma trousse pour jouer avec un de mes crayons. Tu t'es fait baiser par un mec désespéré depuis lundi dernier ou bien ?

Tout en fronçant les sourcils dans un air désespéré je lui prends subitement mon stylo des mains, claquant ma langue contre mon palet. Il se moque alors de mon expression en s'attendrissant faussement.

- ohh le p'tit koo il est pas content...

Il va pour rajouter quelque chose mais il reçoit un livre en pleine face, me faisant me retenir de rire tout en ouvrant plus grand mes yeux sous la stupeur. C'est un gars, que je connais un peu grâce aux soirées, qui vient se poster à mes côtés.

- reprends ton Émile Zola qu't'as jamais lu et fiche le camp au fond de l'amphi, bouffon. Lance celui-ci du tac au tac alors que l'imbécile de service reprend son livre dans ses mains.

Il me lance un regard furieux avant de sortir de mon champ de vision, suivi par ses deux toutous. Et dire que si je n'avais pas joué à ce fichu jeu à cette soirée, il n'aurait pas su que j'étais homosexuel et aurait continué à essayer de me prêter sa clope pour faire ami ami avec moi, je le cite : "le bg des 1ères années".