L'amour meurt, l'argent reste

.5.

Une semaine plus tard.

Gloria nous a annoncé qu'une nouvelle boîte de nuit allait ouvrir ce soir et ce serait bien si on essayait de trouver un sugar daddy pour....moi vu que Manël lui a parlé de nos problèmes d'argent en ce moment.

Je ne suis pas trop pour l'idée, mais j'ai quand même acquiescé. Ça fait du bien que de se retrouver toutes les trois. Je les aime bien dans le fond ces filles.

Le soir venu, on a enfilé nos tenues les plus sexy et moulante. Paraît-il que c'est vêtu comme ça qu'on va pouvoir avoir des boissons gratuites selon Gloria, et comme Manël adore Gloria, on porte toutes des robes qui nous serre le ventre. Mais c'est pour la bonne cause.

La discothèque, été tellement blindés, une queue interminable longeait la rue seulement pour l'ouverture. Je pense que ce soir c'est gratuit, sinon, il n'y aurait pas eût autant de monde.

On réussit à y accéder bien qu'on a été poussé et écrasé comme des malpropres.  Très vite, on est enchanté par ce nouveau décor à la limite féérique, nous qui sommes habitué à la discothèque qui est à côté de notre quartier.

La piste de dance est illuminé par des couleurs vifs, du rose et du bleu surtout. Une musique du style rétro est joué et tout le monde a l'air d'apprécié l'ambiance vintage. Je suis sidéré par la beauté de la pièce par ailleurs.

Je suis cependant pas à mon aise, de une par rapport à cette tenue. Et de deux, par le fait que cette boîte de nuit,  est remplie de jeune  puceaux  ayant menti sur leurs âges,  sentant l'eau de toilette volé à leur petite soeur avec une coupe au gel hyper ringarde voulant se donner l'impression de faire plus mature mais qui n'était par ailleurs que tous ridicule.

Les filles dansent et comme à leur habitude ont l'air de bien s'amuser, pleins de garçons boutonneux sont autours d'elles, tandis que moi, timide, je suis avec mon verre de limonade grenadine à la main, seule dans un coin de la discothèque.

Lorsque soudainement une personne vient m'adresser la parole.

-Salut.

C'était le magnifique jeune homme dont j'attends désespérément des nouvelles depuis un mois ! Je suis tellement heureuse, j'ai juste envie de le sauter dans les bras et le tenir contre moi.

-Salut. Fis-je en remettant ma mèche sous mon oreille.

-Ça faisait longtemps que je te recherchais, à vrai dire, je n'ai jamais cessé de penser à te revoir. M'annonce t-il.

Comment lui dire que moi aussi, depuis tout ces mois je n'attendais que ça, de le revoir, et puis paf, il est là devant moi, mais quel beau jour !

-Pourquoi ne m'as tu pas adressé la parole lorsqu'on s'est vu chez Gloria ?

Lui demandai-je sans scrupule

- Je ne voulais pas te déranger, et j'avais du travail, tu vient dehors avec moi ? il y a trop de bruit ici ? Me propose t-il.

Je me décide de suivre ce bel inconnu. Il est beau, grand, il a l'air plus gentil que mon ex Spencer et en plus il est musclé ! Cependant il y a un truc qui me turlupine l'esprit. Sa nouvelle coupe de cheveux.

Nous sommes tout deux debout avec en face de nous le paysage New-yorkais, la pluie a cessé, mais le froid gagné du terrain.
Ce dernier s'apercevant de mes poils qui s'hérissent me met sa veste sur moi, je suis toute gênée.

-Pourquoi tu as changé de coupe de cheveux ? Enquéris-je de nouveau.

-Je suis militaire, c'était pas approprié les longs cheveux.

Un long silence s'installe alors. Je m'asseoit sur l'un des bancs et admire le paysage. Il avance alors et me rejoint.

Il me regarde pendant un bon moment, je suis toute gênée, je ne sais pas comment réagir, ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti des papillons dans le ventre pour quelqu'un. Je baisse mon regard, mais je sens toujours qu'il me regarde.

-Suis-je moche ? Dis-je en le regardant avec des yeux ronds. Pourquoi tu me regardes autant ?

- Avec tes mains tu cache ce si beau visage, pourquoi donc ? Et ton vernis n'est même pas visible, aucun homme ne voudrait t'offrir de sac comme ça.

Manël sort de ce corps ! Pourquoi ils disent tous ça ! C'est quoi le rapport entre une manucure bien fait et un sac !?

Je le sourit et me surprend à mon tour à le regarder.

-Parle moi de toi, tu sait, je ne te connaît même pas encore assez bien, mais j'ai l'impression que notre destin ensemble sera lié. Ajoutais-je en regardant mes ongles.

Il regarde mes ongles lui aussi.

- Tu pense à avoir un nouveau sac c'est pour ça que tu regardes tes ongles ?  Me dit-il.

Je rigole dans ma tête . Qu'est-ce qu'il est bête !

-Non, plus sérieusement, qu'est-ce que tu fait dans la vie ? Quel est ton nom ?

Il s'éclaircit la voix et prend une intonation on ne peut plus sérieuse.

-J'm'appelle Travis, j'ai 23 ans, je suis militaire et comme tu t'en doutes je suis ici pour pécho de la meuf !

- Tu veux dire quoi par pécho ??

-Bah, je suis un homme, un militaire en plus, du coup, j'ai besoin de...Hm... si tu voit ce que je veux dire.

Je suis abasourdie. Il est sans gêne lui ! Je pense qu'au vu de la tête que je tire il l'a bien compris. Moi qui pensais qu'on aurait pu avoir quelque chose ensemble. Mais c'est qu'un obsédé ! Il ne pense qu'à ça !

-Donc tu es venu me parler simplement dans l'espoir de coucher avec moi !? Fis-je agacée en me levant de ma place.

-Mais, non, mais c'est pas ce que j'ai dis. Eh, mais les filles toujours à tout prendre au second degré. Me dit-il.

-Ah ouais ? Je dois comprendre quoi par "pécho de la meuf" alors ?

-C'est une expression, reste. C'est toi que je cherche. Je rigolais. Reste.  Je t'en prie. Bafouille t-il en m'attrapant mon bras.

Je décide de rester. Je pense qu'il est honnête, d'autant que j'ai envie de le connaître davantage. Je m'asseoit donc à ses côtés sur le banc mais ma tronche est toujours fâché. Il décide de me pincer le nez. Un sourire s'étire sur mes lèvres.

-Sinon toi, comment tu t'appelles ?

-Rosa. Fis-je séchement.

-Moi c'est Travis. M'annonce t-il de nouveau en me souriant à pleine dent.

Des bruits de pas se prononçaient derrière nous. Je me retourne et je constate qu'il s'agit d'Erza et Manël.

-Ah, t'es là toi ! Ça fait une heure qu'on te cherche ! S'exclame Erza.

Par ses propos, Travis et moi nous nous levons du banc en même temps tel un voleur pris la main dans le sac.

-Ouuuuh je vois que tu es en charmante compagnie, hihihi,  moi c'est Manël, enchanté beau gosse ! Dit Manël en touchant le torse de Travis.

- Euh, mais ça va pas !!? Répond Travis en reculant d'un pas.

-Bon, allez les filles, on se barre, allez Rosa, grouille toi ! Me presse Erza.

- Oui, attendez, je lui donne quelque chose !

Je lui laisse mon numéro sur un bout de papier chiffoné trouvé au fond de mon sac et le lui remet en vitesse.

- Au revoir ! Lui dis-je sous la précipitation.

Il me regarde avec regret mais je ne pouvais rien faire pour arrêter ce moment et je regrette tellement si fort.