Chapitre vingt-trois

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Chapitre vingt-trois

—Qu'est-ce qu'il a... commencé-je, incapable de trouver les bons mots. Qu'est-ce qu'il a fait ?

—Séisme, répond Hadès doucement. Et puisque ce n'était pas assez, il a continué avec un tsunami.

—Oh mon dieu, répété-je en couvrant ma bouche d'horreur. Il y a des survivants ?

—Je ne suis pas certain que tu souhaites que je réponde à cette question, dit-il et j'en ai le souffle coupé. On le saura que dans plusieurs jours l'impact total de ses actions ; il y a peut être des personnes coincées sous des gravats en ce moment même.

—Oh mon dieu, dis-je pour la troisième fois en cinq minutes, m'avançant avec hésitation.

Mon pied percute quelque chose et quand je baisse le regard je suis horrifiée de voir une petite poupée en tissu. Je m'accroupie et l'attrape, tentant de ne pas penser à la petite fille qui possédait cette poupée.

—C'est comme l'Atlantide des temps modernes. Poséidon a essayé de créer un Atlantide des temps modernes.

Hadès me fixe et je rougis légèrement. D'accord, maintenant que je prends le temps de réfléchir à cette phrase, je me rends compte que ce n'est pas la meilleure chose à dire dans ces circonstances.

—On n'a pas le temps de faire des blagues Evie.

—Pardon, grimacé-je en haussant bizarrement des épaules. J'ai un côté cynique que j'arrive à cacher normalement, mais quand je suis inquiète ou effrayée, je peux pas le contrôler et ça sort comme ça.

—Pourquoi es-tu inquiète ou effrayée ? m'interroge-t-il et je remarque du coin de l'œil que son front se ride légèrement par confusion.

Je reste figée, balayant la poussière de la poupée et déglutis durement.

—Parce que c'est de ma faute, chuchoté-je, incapable de retirer mes yeux de la destruction face à moi.

J'ai regardé des documentaires à la télévision quand j'étais plus jeune sur les tremblements de terre et les tsunamis qui détruisaient complètement les villes, mes parents, pour une raison extrêmement curieuse adoraient ce genre de documentaire, donc j'ai pratiquement grandi en les regardant, mais je n'avais jamais réalisé à quel point c'est désolé, le désespoir terrifiant qui t'envahi quand t'es au milieu d'une ville engloutie qui jadis grouillait de vie.

Et tout cela est de ma faute.

—Pourquoi penses-tu ceci ? s'enquéri-t-il.

Quand je réussi enfin à déplacer mon regard de la cité vers lui, il a un petit froncement de sourcil. Si je le connaissais pas mieux, je dirais presque qu'il est inquiet.

—Tu n'as pas provoqué ceci.

—Si. J'ai taquiné Poséidon et j'ai pensé avec stupidité qu'il fera rien.

—Quoi ? Que veux-tu dire ?

—J'ai eu un rêve la nuit dernière, commencé-je et ses yeux s'écarquillent en une fraction de seconde. J'ai eu qu'un autre rêve de la sorte, mais j'ai... de grosses suspicions que ça s'est en fait passé.

—Que s'est-il passé ? demande-t-il, son expression est la plus sérieuse que possible.

—Il m'a embêté, j'ai essayé de ne pas lui donner un coup de poing dans mon rêve, qui crois-moi, était la chose la plus dure que j'ai jamais eu à faire-

—Evie.

—Désolée. Je divague aussi quand je suis inquiète, poussé-je un long soupire en mordant le lèvre inférieure. Il m'a demandé la clé du Tartare et quand je lui ai dis non, il m'a répondu et je cite "regarder le monde s'effondrer". Puis je l'ai défié de le faire. En fait, j'ai dit la partie commence. Qui fait ça ? Bordel, pourquoi j'ai dit ça à un fou ?! Ils obéissent et puis bam ! je balance mon bras dans un geste violent. Des milliers de morts et un Atlantide moderne ! le regardé-je frénétiquement. J'ai tué toutes ces personnes Hadès, car je pensais être invincible ! Qui fait ça ?

Hadès Rewound (Trilogie Hadès #2) [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant