| 06 | Nadjélika

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Sonya m'harcèle de questions pendant qu'on monte l'escalier.
- Tu pourrais pas te calmer? Quand on sera en haut je t'expliquerais tout.

- Ooook la Miss Ivory Coast! Dit-elle toute hilare.

Je me retiens de ne pas sourire.

Une fois entrées, elle recommence avec son interrogatoire.
- Alors ?? C'était qui ce Rilifane?

- Riliwane!

- Peu importe! Dis moi qui s'était.

Je pouf en m'asseyant dans le canapé.

Je n'ai aucunement l'envie de parler de ce type. Mais connaissant Sonya, je sais qu'elle ne me lachera pas tant que sa soif de reponses ne sera pas assouvit. Alors en mon corps defendant, je lui raconte tout.

- Ohhh le Prince charmant! Il a delivré sa princesse des griffes de ce dragon 🤗

- Arrêtes de parler comme une gamine. Il n'a rien d'un prince charmant et c'est à cause de toi et de ton Terry, que j'ai été obligée de rentrer avec lui 🙄.

- Ne ramène pas ça sur le tapis. On pensait que t'étais déjà partis du coup on n'a pas attendu plus longtemps.

C'est vrai que cette histoire c'est du passé mais je leur en veux encore un peu.
- Ahh Nadjélika me regarde pas comme ça...

Elle me tire la joue.
- Arrête sinon je vais te mordre.

J'entend son rire aiguë me percer les oreilles.
- Et c'est quoi cette proposition à laquelle tu dois réfléchir?

- Il veut un rendez-vous en tête à tête mais je ne veux pas. Il me rappelle trop Mickael avec ses airs de playboy.

- Qui te dit qu'il est comme Mickael? Tout les hommes ne sont pas comme ton ex hein.

Elle rentre dans la cuisine et en ressort avec un verre d'eau. Moi qui pensais qu'elle allait changer de sujet me voilà bien trompée:
- Si j'étais à ta place je ne ratterais pas une telle occasion, reprit-elle. Un bon chocolat comme lui, bien beau, bien frais, bien parfumé ça ne court pas les rues.

-...

- Ça ne va pas te tuer d'accepter son rendez-vous, conclu t-elle.

De detective Colombo, elle passe à l'avocat du diable.
Elle a raison sur le point selon lequel, tout les hommes ne sont pas comme mon ex. Mais ce Riliwane je ne sais pas... je ne le sens pas du tout. Il ressemble à ces hommes qui ont une réputation de dragueur. Et moi ce genre d'homme, je ne m'en approche plus.

Mais d'un autre côté, il est plutôt persistant comme gar. Depuis deux mois que je ne cesse de le remballer, il persiste toujours jusqu'à venir me voir sur mon lieu de travail. Et faut avouer, même si je n'ai rien laissé paraître, j'ai aimé son initiative.

22H58.
Je referme mes cahiers, la tête complètement ailleurs.
Si j'affirme avoir retenu quelque chose de ce que je viens de réviser, ce serait un gros mensonge car, je n'ai pas arrêté de penser à la proposition de Riliwane.
Sonya m'a tellement parlé de lui aujourd'hui que mon esprit me balance son image sans cesse. Il est pas mal beau, je dirais très beau même. Il s'exprime bien, est assez drôle et je crois que l'ai jugé trop vite.

Sans trop savoir ce qui m'anime, je me jette sur mon téléphone et commence à aligner des mots dans le module « message ».

Moi: ce samedi 19h. Je te laisse choisir où.
Ça ne me coûte rien d'accepter son rendez-vous, non? Me demandais-je interieurement.

Et c'est envoyé.

***

Je fouille mon dressing, à la recherche d'une robe adéquate pour l'occasion. Riliwane, ça se voit qu'il veut m'impressioner car le restaurant où il m'invite ce soir n'est pas à la portée de n'importe qui. Chose qu'il ne sait pas c'est que ce restaurant est notre quartier général, mes copines et moi.

Après maintes essaies, je tombe sur une robe longue à fente, couleur chair et je crois qu'elle serait parfaite.
- Ho la congolaise! Criais-je.

Depuis la chambre où je suis, je l'entends marmoner des mots en lingala et ça me rire. 
- QUOI?

- Woow calme-toi la congolaise. Je t'ai appellé juste pour savoir si ma tenue, ça va.

Elle me regarde de haut en bas et souris.
- Ça va mais change de sac, prend le Yves saint laurent noir.

- Celui que ma mère m'a offert?

- Dis plutôt celui que tu lui as volé 😂.

Voler? Non puisque tout ce qui appartient à ma mère m'appartient aussi. Même si elle doit certainement se demander -depuis Abidjan- où se trouve son sac, on ne peut pas parler de « vole ».

Je me hisse sur la pointe des pieds pour atteindre l'étagère où se trouve mes sacs de marques. Du haut de mes 1m63 je finis par mettre la main dessus, tant bien que mal.
- T'es ok maintenant, en accentuant son sourire. Mais tu n'es pas en retard là?

Je jette un coup d'œil rapide à ma montre et il n'est que 19h 08. Je ne vais quand même pas m'amener à l'heure pile. Une lady ça ne respecte jamais l'heure, ça doit toujours se faire atteindre!
- Non t'inquiete et j'attends le taxi en plus.

Quelques minutes après, le taxi arriva.
J'embrasse Sonya sur la joue et je descend l'escalier.

À destination je me parfume une dernière fois, paie le chauffeur puis je descend du taxi. Je regarde une seconde fois ma montre et elle affiche 19h33. J'aurai pu faire mieux - question retard.

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MON PRINCE NIGÉRIAN, de l'orage au coup de foudre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant