Viens on s'aime.

Chapitre 35.

from : raph

to : hélo

   salut beauté. t'es libre ce soir ? je t'invite

Héloïse sourit en lisant ce petit message. Elle ricana et répondit.

from : hélo

to : raph

   je pense que ça me tente bien. tu m'invites où ?

from : raph

to : hélo

   si je te le dis, ça ne sera plus une surprise! et je compte bien à ce que c'en soit une ♥

from : hélo

to : raph

   mes parents rentrent dans peu de temps, je dois me dépêcher de sortir je te rejoins comme d'hab ?

from : raph

to : hélo

   oui !

La rousse arrêta sa série, éteignit la télé et se releva du canapé en se dépêchant de mettre son portable dans son manteau et rejoignit l'extérieur. Elle vérifia qu'aucun de ses parents n'était là et s'empressa de rejoindre le lac. En arrivant, elle remarqua que Raphaëlle n'était pas encore arrivée, ce qui lui fit froncer les sourcils. Elle sortit son portable pour lui envoyer un message, mais elle lut le message que venait de lui envoyer son père.

from : papa

to : héloïse

   ma puce, il faut qu'on parle. ta mère, toi et moi. on ne peut pas continuer à s'ignorer. ma petite fille me manque.

Son père avait été le seul à ne pas se prononcer. Sa femme ne lui en avait pas laissé l'occasion, il faut dire. Mais Héloïse voyait bien qu'il ne pensait pas comme sa mère. Au contraire, il semblait blessé de ne plus voir sa fille autre part qu'aux repas et de la voir désobéir et sortir alors que sa mère l'avait interdite de sortie pour éviter qu'elle voit sa petite amie. Héloïse fixait ce message, remplie d'hésitation. Puis elle commença à taper sa réponse avant de l'effacer. Elle dût faire ça une bonne dizaine de fois avant d'enfin envoyer ce qu'elle avait écrit.

from : héloïse

to : papa

   pas tout de suite. demain si tu veux et si elle est prête à s'ouvrir et accepter. parce que j'en ai marre d'avoir cru être ce qu'elle voulait que je sois. il a suffit d'une fois, papa. une fois où je n'allais pas dans son sens pour qu'elle me prive de tout. il a suffit que je sois enfin heureuse pour qu'elle ruine tout alors que je pensais qu'elle voulait me voir sourire. alors qu'elle me disait qu'elle était heureuse de me voir de nouveau heureuse. raphaëlle est celle qui me fait sourire et si elle ne peut pas l'accepter alors tant pis pour elle. j'ai l'âge pour m'émanciper. qu'elle ne pense pas pouvoir me garder à la laisse toute sa vie. et je te préviens, si elle ose me faire une seule remarque ou si elle ose me faire une morale débile ou juste si elle m'empêche de parler, je m'en vais. et ce sera tant pis pour elle.

Elle se sentit respirer de nouveau. C'était libérateur de dire ce qu'elle pensait à son père. Elle ne pensait pas qu'elle en aurait le courage devant sa mère.

from : papa

to : héloïse

   si elle ne te laisse pas t'exprimer, je lui dirai que je veux divorcer.

La rousse ouvrit de grands yeux à la lecture du message.

"- Quoi..?"

Elle composa le numéro de son père en vitesse. Elle ne voulait pas parler de ça par texto. Il répondit.

"- Allô ?

- Comment ça divorcer ? Papa, c'est n'importe quoi, tu l'aimes !

- Oui. Mais je t'aime aussi. Et je ne peux pas concevoir que ma fille soit en froid avec nous juste pour une histoire avec sa mère aussi ridicule que ça. C'est ta sexualité, ta copine. Pas la notre. On ne devrait pas avoir notre mot à dire. Alors si je ne peux le lui faire comprendre que par la contrainte, tant pis pour notre mariage, elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même.

- Je..."

Elle ne savait plus quoi dire. Son père répondit qu'il parlerait à sa mère et qu'ils discuteraient tous ensemble demain dès que possible car ça ne pouvait plus durer avant de raccrocher, laissant sa fille encore bousculée par ce qu'il venait de dire.

Jamais il ne s'était vraiment prononcé dans la vie de famille. C'était toujours sa mère qui avait le monopole. Et ce qu'il venait de dire à Héloïse, elle n'aurait jamais pensé qu'il le dirait. Mais elle en était heureuse d'un côté.

Il était avec elle, et il l'aimait comme elle était.