Chapitre 4.

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  "- Je suis rentrée !

- J'ai vu ça. Qui c'était ?"

Héloïse vint déposer son sac dans sa chambre. Sa mère y faisait la poussière.

"- Une camarade de classe.

- Ah oui ? Tu ne rentres jamais avec tes camarades d'habitude."

La rousse attrapa un chiffon et aida sa mère qui lui souriait. Elle n'avait jamais vu quelqu'un raccompagner sa fille jusqu'à la maison.

"- Elle voulait discuter un peu. Alors on a discuté." Dit-elle en dépoussiérant sa bibliothèque.

"- Et c'est quoi son nom ?

- Raphaëlle." Dit-elle avant de s'arrêter pour lever les yeux vers sa mère. "Maman, ce n'est pas un exploit de rentrer avec quelqu'un à la maison. Elle a juste voulu être sympa et je n'ai pas dit non."  

  La grande blonde se tourna vers sa fille.

"- Oui... Oui, tu as raison... C'est juste que... Tu nous a tellement habitué à détester la compagnie d'inconnus que ça m'a fait bizarre.

- Il serait peut-être temps pour moi de changer, tu ne crois pas ?" Sourit-elle.

Madame Bolton observa sa fille attentivement. Cela faisait quelque années qu'elle n'avait plus entendu rire ni vu sourire sa fille. Elle ne savait pas pourquoi elle avait si brusquement changé de comportement. Depuis les vacances d'été qui la firent passer en quatrième, sa joie de vivre avait complètement disparu. Ses rires et ses sourires aussi. Elle semblait toujours triste et méfiante. Elle détestait les inconnus et les fuyait comme la peste. 

Jamais personne n'avait compris qu'elle avait eu à subir un traumatisme dont elle n'était toujours pas prête à parler.

"- Sûrement.

- Va travailler un peu. Je m'occupe du ménage.

- Merci ma chérie.

- C'est normal."  

  Elle prit les produits ménagers des mains de sa mère et fit un signe en direction de la porte pour lui demander de sortir. La femme prit d'abord sa fille dans ses bras avant de rejoindre le couloir. Cette Raphaëlle était sûrement quelqu'un de bien. Si elle avait réussi en une journée ce qu'elle-même essayait de faire depuis des années, elle ne pouvait qu'être bénéfique pour son Héloïse.

De son côté, la brune aux yeux vairons avançait dans les rues de la ville pour rejoindre son appartement. Du plus lentement qu'elle le pouvait et profitant de chaque coin de rue. Mais elle passa devant un groupe de garçons qui la siffla, la faisant soupirer.

"- Eh mad'moiselle ! Tu t'appelles pas Google ? Parce que j'trouves en toi tout c'que j'recherche !" Lança l'un des cinq.

Les autres rirent comme des singes à la phrase que venait de lancer leur ami tandis que Raphaëlle avançait sans tourner la tête vers eux.

"- Vas-y arrête-toi ! Fais pas ta pute là !"

Elle les entendit se diriger vers elle et l'un d'eux lui attrapa le bras. Il la retourna vers lui et celle-ci lança un regard noir à l'abruti qui tentait de l'accoster.

"- J'ai autre chose à foutre actuellement." Dit-elle, froidement.  

  "- T'as même pas l'temps pour un p'tit McDo ?" Demanda-t-il en étant un peu plus tactile. "On fera un tour aux toilettes pour faire le plein si tu vois c'que j'veux dire."

Elle attrapa le garçon par le col de sa veste de jogging et le rapproche d'elle, plantant ses yeux vairons dans les gris du jeune homme. Il semblait avoir son âge.

"- Non, j'ai pas le temps. Maintenant, si tu souhaites garder tes couilles intactes pour essayer de les vider chez quelqu'un d'autre, je te conseille vivement de me laisser rentrer chez moi gentiment et plutôt faire un tour du côté de tes amies les prostituées. Elles seront ravies de satisfaire tes besoins si tu veux mon avis."

Elle le lâcha violemment et se tourna vers les quatre autres derrière lui. Ils la regardaient sans s'approcher. Puis, sans un au revoir, elle se retourna.

Alors qu'elle s'éloignait, les garçons se mirent à discuter entre eux et celui qu'elle avait remit en place s'écria.

"- De toute façon t'as pas de seins, pas de cul, t'es plate comme une planche à pain et tu ressembles à rien ! Avec tes yeux bizarres là !"  

  Sans se retourner, elle lui offrit un doigt d'honneur et tourna au coin de la rue dans laquelle se trouvait son immeuble. Elle souffla avant de monter les trois marches devant la porte et taper dans la main des deux hommes dans le hall.

"- Salut Raph'. T'as l'air énervée.

- Encore des débiles se prenant pour ce qu'ils ne sont pas. J'ai l'habitude.

- Si tu veux, on peut s'en occuper.

- Vraiment pas la peine. Je me suis débrouillée." Assura-t-elle en leur souriant.

Les deux hommes se regardèrent et sourirent également avant de la regarder rejoindre son appartement. Elle était appréciée par les gens de son immeuble et de son quartier. La plupart du temps, c'était avec eux qu'elle traînait pour éviter sa mère et son beau-père après le week-end. En rentrant, il n'y avait d'ailleurs que lui. Une bière en main et un épisode de Mac Gyver à la télé. Sans qu'aucun des deux ne s'adresse la parole, Raphaëlle rejoignit sa chambre et s'installa dans son lit, ressortant son carnet et un crayon. Toute la soirée, elle s'était mise à dessiner sans sortir de son antre une seule fois. Ce n'est que quand les deux personnes qui devaient la garder jusqu'à ses dix-huit ans étaient parties se coucher qu'elle se décida à rejoindre la cuisine pour manger quelque chose et retourner se coucher.  

En s'endormant, les prunelles bleues de sa camarade de classe l'observaient. 

De son côté, les yeux vairons de Raphaëlle en faisaient de même une fois qu'elle ferma les siens.


NDA : Désolée de ne pas avoir plus posté j'ai pas vraiment d'excuses. J'espère juste que le chapitre vous a plu même si bon, je n'en suis pas très satisfaite.

Et j'ai mis Quartier des Lunes en audio parce que je ne sais pas, j'aime bien. Vualà

hanabi.

Viens on s'aime.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant