Chapitre 9.

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  Avec inquiétude, Héloïse rejoignit le lac, caressant l'espoir d'y trouver son amie. Elle avait l'impression qu'elles ne s'étaient pas vues depuis des mois alors que cela ne faisait que trois jours. Mais elle lui manquait. Elle n'aimait pas ne pas la voir.

"- Allô, Raph'... C'est encore moi. J'arrive au lac. Rappelle-moi s'il te plaît."

Elle hésita un instant et se pinça les lèvres avant de continuer.

"- Je m'inquiète... Je tiens à toi et j'ai l'impression que quelque chose ne va pas... Tu sais que je suis là pour toi, pas vrai ? Tu peux tout me raconter. Peu importe ce qu'il t'arrive. Je suis là pour toi. Je..."

Elle n'avait pas encore dit ce qui lui brûlait les lèvres. Elle se contenta de raccrocher avant de soupirer. Elle y arriva rapidement, à sa place habituelle, et s'y installa. Elle fixa le soleil au loin qui commençait à descendre et assombrir le ciel en cette heure tardive. Et elle commença à réfléchir. Activement. Abondamment. Ses pensées se bousculaient. Pourquoi avait-elle voulu, au plus profond d'elle-même, lui glisser ce petit "Je t'aime" qui n'avait pas réussi à passer ses lèvres au téléphone ? Ce petit "Je t'aime" qui n'était pas qu'amical et elle le savait. C'était un "Je t'aime" amoureux. Quand elle avait souhaité le dire, son cœur avait commencé à battre la chamade. Ce n'était pas normal. Un cœur ne bat pas si fort quand il s'agit de propos amicaux. Elle avait beau avoir eu très peu d'amis, elle savait que jamais sa fréquence cardiaque avait tant augmentée en si peu de temps.  

Soudain, elle fut comme frappée par une évidence redoutable. Cette évidence qu'elle aurait dû remarquer il y a de ça déjà quelques semaines. Le cœur qui s'accélérait en sa présence, le sentiment de sécurité avec elle, les sourires et les rires qu'elle lui avait rendu, la joie de vivre qu'elle lui procurait, l'envie de tout donner pour ses beaux yeux bicolores... Cette envie de la protéger autant qu'elle le faisait, ce désir de la sentir près d'elle à chaque instant et elle en passait encore ! Elle le sentait, elle le savait, même si elle ne l'avait jamais été auparavant, elle en était presque sûre.

Elle était amoureuse. Amoureuse d'une fille. Et pas n'importe laquelle.

Amoureuse de Raphaëlle.

Elle commença à respirer vite. Elle baissa les yeux sur l'herbe qu'elle maltraitait et arrachait de sa terre. Comment cela se faisait-il ? Pourquoi était-elle amoureuse d'elle ? Elle n'était pas lesbienne. Mon Dieu, ce que ce mot peut-être moche, pensa-t-elle en grimaçant.

Elle pensa à sa mère. Elle n'avait jamais évoqué l'homosexualité et ce dont elle en pensait. C'était la même chose pour son père. Et elle avait peur. Peur de ce qu'ils penseraient. Peur de leurs avis. Peur qu'ils la rejettent. Elle n'avait encore jamais eu à se plaindre et elle trouvait ses parents tolérants. Ils acceptaient beaucoup de choses que d'autres n'auraient jamais voulu. Mais allaient-ils accepter cette situation ? Elle n'en savait rien. Elle n'arrivait pas à les imaginer réticents. Elle ne voulait pas qu'ils l'abandonnent parce qu'elle était amoureuse et heureuse. Mais n'était-ce pas ce qu'ils voulaient ? Avoir une fille heureuse ?

En voyant une touffe brune au loin, elle prit peur et préféra s'enfuir. Ce n'était pas Raphaëlle, mais ça, elle ne l'avait pas remarqué. Elle se demandait si elle réussirait à la revoir sans prendre ses jambes à son cou, n'assumant pas son amour pour elle.


NDA : oh mon Dieu, j'ai posté deux semaines de suite ! que se passe-t-il ? :o

j'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plu même s'il est INCROYABLEMENT court wtf

Xx :)

hanabi.

Viens on s'aime.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant