Viens on s'aime.

Chapitre 34.

"- Et voilà tout ce qui s'est passé.

- Je suis vraiment contente pour toi, Raph'."

Les beaux yeux bleus d'Héloïse se plongèrent dans les iris vairons de celle qu'elle aimait et qui venait de se réconcilier avec sa mère.

"- Sûre ?

- Bah bien sûr, pourquoi je ne serais pas contente pour toi ? Ca t'as rendu le sourire de manière magistrale.

- Je sais pas, je me suis dit que ça te rendrait triste que je me réconforte avec ma mère au moment où toi, c'est la merde..."

Héloïse se mit à sourire.

"- T'inquiète donc pas pour moi. Si tu es heureuse, je suis heureuse."

Raphaëlle embrassa la tempe de la rousse qui se repositionna dans ses bras. Elles étaient toujours face au lac, le soleil qui se couchait doucement. Elles n'avaient pas pu parler aujourd'hui. Comme tous les matins depuis qu'elle avait découvert l'homosexualité de sa fille, Madame Bolton l'avait emmené au lycée, et elles n'avaient pas eu le temps de se croiser le reste de la journée, alors ce soir, elles profitaient l'une de l'autre.

Raphaëlle fit glisser sa main sur le bras nu de sa copine. Elle le caressait doucement et cela sembla faire fermer les yeux de la rousse. Elle entrelaça ses doigts aux siens et commença à passer leurs deux mains sous le haut de la jeune fille pour caresser son ventre. La respiration d'Héloïse s'accéléra et des images qu'elle ne voyait presque plus repassèrent devant ses yeux. La sensation d'être sale semblait revenir pour se greffer à se peau. Elle avait l'impression que les traces des caresses qu'elle n'avait pas désirée venaient de revenir sur sa peau, tracées au fer rouge. C'est quand les lèvres de Raphaëlle se posèrent dans son cou qu'Héloïse rouvrit soudainement les yeux après un frisson et se redressa.

"- Tout va bien ?"

Alors qu'Héloïse semblait se frotter la peau pour enlever des saletés invisibles de sa peau, Raphaëlle se redressa.

"- Oui, oui... Oui... Oui, ça va... Tout va bien."

Héloïse se retourna vers sa petite amie.

"- Tu veux toujours pas me dire ce qui t'es arrivé ? Pourquoi t'es comme ça dès que je te caresse ?"

Elle ne savait pas. Elle n'en savait rien. Ses yeux s'embuèrent.

"- Je ne t'engueule pas, Hélo'. D'accord ? J'ai fais l'erreur une fois, je veux pas la refaire.

- Je... J'en sais rien, Raph'... Je sais pas si je suis prête, je sais pas si je peux revivre ça, même si c'est pour m'en libérer..."

Raphaëlle avait deviné depuis longtemps de quoi il s'agissait. Du moins, elle le pensait. Ce n'était qu'une hypothèse. Mais si c'était le cas, alors elle savait que peu importe l'histoire, elle aurait envie de tuer quelqu'un pour avoir blessé à vie une personne aussi pure et innocente qu'Héloïse.