Chapitre 19.

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Raphaëlle toqua à la porte et sa petite amie lui ouvrit la porte.

"- Ca va ? J'ai fait aussi vite que j'ai pu." Dit-elle en s'approchant pour lui embrasser le front.

Héloïse se jeta dans les bras de la jeune fille pour la serrer contre elle et celle-ci ferma la porte dans leur dos.

"- Je suis désolée...

- Pour quoi ?

- Je t'ai menti, je suis désolée, j'aurais préféré te voir aujourd'hui."

La brunette fronça les sourcils, ses yeux vert et brun rempli d'incompréhension.

"- T'étais où ? T'as fait quoi ? Il s'est passé quoi ? On t'a fait du mal ?

- Promets-moi de ne pas t'énerver.

- Héloïse, tu me fais peur."

La gorge de la rousse se serra. Cela faisait des semaines qu'elle ne l'appelait plus par son nom entier. Simplement son surnom.

"- Pose tes affaires." Dit-elle en partant s'asseoir sur le canapé.

Raphaëlle s'exécuta et la suivit.

"- Tu vas me dire ce qui se passe à la fin ?

- J'étais avec Léonie, cette après-midi."

Les sourcils de Raphaëlle se froncèrent instantanément. Son cœur se mit à battre plus fort et elle sentit le sang commencer à lui battre dans les veines avec force.

"- Léonie ? La meuf que je déteste depuis toujours ? Qui ne connaît même pas ton prénom ?"

Héloïse hocha la tête.

"- Qu'est-ce que tu foutais avec Satan ?

- Elle m'a forcée, Raph'. Elle me tient par le bout du nez.

- Héloïse, répond-moi. Qu'est-ce que tu foutais avec elle ?"

Elle commença à triturer ses doigts.

"- Elle a fait que de me cracher dessus, pas vrai ? T'as répondu ? Ou tu l'as juste laissé parler comme tu le fais là avec moi.

- Elle m'a demandé de te faire souffrir, Raph'.

- Tu t'attendais à quoi ? Qu'elle te demande de m'embrasser fougueusement devant tout le lycée ? Qu'elle te demande d'être gentille avec moi, de me rassurer, de continuer à jouer les amoureuses ?

- Je n'ai pas dit ça, arrête de t'énerver !

- Tu sais très bien que je déteste qu'on me mente.

- Elle menace de raconter à mes parents que je suis gay si je ne fais pas ce qu'elle me dit de faire. Et crois-moi, il n'y a pas juste te faire du mal sur sa liste."

Le sang qui battait dans les tempes de la brune se stoppa un instant pour reprendre de plus belle après.

"- Et... Et alors ? T'en a honte ?

- Quoi ? Mais bien sûr que non !

- T'as pas confiance en tes parents, alors ?

- Mais...

- Pour éviter ça, t'as qu'à leur dire toi-même, tu ne crois pas ?"

Héloïse sentit son cœur accélérer. Elle osait...

"- Et toi, tu ne crois pas que j'y ai déjà réfléchi ? Que j'ai imaginé le bon moment pour leur avouer, que j'ai imaginé leur réaction ? J'ai imaginé leur dire. Leur en parler. Mais c'est pas à toi de me dire de le faire.

- Je ne t'ai pas dit de le faire.

- Si, c'est exactement ce que tu as dit. Je ne te permets pas de me dire de la faire alors que tu ne l'as dit à personne. Tu sais très bien que sortir du placard est plus dur pour moi, m'assumer est plus dur pour moi. Tu sais très bien que ce moment, c'est à moi de choisir quand je dois le faire et ce que je dois dire. Tu sais très bien que cet aspect de moi-même, c'est à moi de choisir qui le connaîtra."

Raphaëlle serra les poings.

"- Parce que c'est facile pour moi ? Regarde dans quelle ville pourrie on vit, avec quelles personnes pourries on vit. Tu crois que c'est facile pour moi de traîner avec mes potes et leur avouer entre deux kebabs que je sors avec une fille et que je suis bisexuelle ? Bien sûr que non. Et tu dis que ce moment, c'est à nous-même de le choisir, c'est à nous de choisir qui sera au courant. Qui te dit que je veux mettre les gens au courant et qui te dit que je veux mettre ma mère au courant ?

- Je voulais juste te faire venir pour qu'on règle cette histoire avec Léonie ensemble et la seule chose qu'on fait, c'est de se disputer.

- Parce qu'on parle de Léonie ! Tu sais très bien à quel point je la hais et à quel point elle me hait ! Pourquoi tu y as été ?

- Parce que tu sais très bien que je ne suis pas du genre à me dresser contre les autres !" Se mit à hurler Héloïse. "Je suis anormale dans tous les sens du terme ! Je ne sais pas dire non et tu sais ce que ça m'a coûté ? Non, tu ne sais pas. Et tu sais quoi ? Je pensais pouvoir être prête à t'en parler, mais finalement, pas du tout.

- Parce que tu me parles ? C'est la meilleure ! Si on se parlait réellement, tes petits secrets n'existeraient pas et tes mensonges non plus.

- Casse-toi.

- Je te demande pardon ?

- Sors de chez moi. Casse-toi, barre-toi, passe la porte, sors d'ici, hors de ma vue, tout ce que tu veux. Mais dégage."

La colère avec laquelle ces mots venaient de passer les lèvres d'Héloïse choqua Raphaëlle qui ne bougea pas.

"- Dégage !" Finit par hurler la rousse. "Tu ne sais pas ce que j'ai traversé et tu oses me dire que si je ne t'en parle pas, c'est de ma faute ? T'insinues que je ne sais pas communiquer ? Mais tu ne sais même pas écouter. Alors dégage et je ne le répéterai pas."

Pour toute réponse, la brune se leva et attrapa ses affaires avant de quitter l'appartement en claquant la porte avec violence. Les yeux azur de la jolie rousse s'humidifièrent instantanément de larmes et elle se précipita sur la porte pour la fermer à clé avec de se coller dos à celle-ci et s'y laisser glisser en pleurant. Durant de longues minutes, elle fut secouée de ces sanglots qui ne se stoppèrent que lorsqu'elle partit pleurer dans sa chambre, étouffant ainsi ses larmes dans l'oreiller sur lequel elle s'endormit. Mais ce qu'Héloïse ne savait pas, c'était à quel point de l'autre côté de cette porte, la personne qui n'était toujours pas partie s'en voulait. S'en voulait de la faire pleurer sans avoir essayé de comprendre. Mais par excès de fierté, la seule chose qu'elle termina par faire fut de s'éloigner et partir là où elle devait initialement dormir.


NDA : je vous laisse sur ça hihi

je suis horrible lol

mais bon faut un peu de angst bbies

croyez pas ça va juste finir en colère mdr ça va durer ;)

xx ♥

Viens on s'aime.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant