Encore une fois..

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J'essaie tant bien que mal de retrouver mon chemin mais il commence à faire nuit et je suis épuisée. Je suis partie depuis des heures et je me suis sûrement bien éloignée. Je ne reconnais aucun passage, je m'assoie pour me calmer. Et là je vois un homme qui promène son chien, ouf enfin quelqu'un qui passe par ici, j'ai espoir qu'il me guide.

- Bonsoir, excusez-moi de vous interrompre. Est-ce que vous avez l'heure s'il vous plaît ?

- Bonsoir, bien sûr, il est 21h44.

- Oh, déjà. Je suis perdue ici depuis quelques heures. Impossible de retrouver mon chemin.

- Je vais essayé de vous aider, ne vous inquiétez pas.

- Merci beaucoup, vous me sauvez.

- Quel est le nom de votre rue?

- Rue de la Sodray.

- Je ne vois pas où elle se situe. Est-ce que vous pourriez m'indiquer quelque chose qui se trouve à proximité ?

- Le cours d'eau passe à l'arrière de mon jardin.

- Vous savez il passe derrière beaucoup de jardins. Autre chose de plus précis ?

- Désolée, je ne sors jamais..

- Ah, je vois. Si vous le voulez suivez-moi chez moi et on cherchera une carte sur internet afin de voir où se situe votre rue.

- Oui, bonne idée, merci.

Je pense à Rayan qui doit être inquiet et je m'en veux.
Sur le trajet l'homme discute avec moi.

- Vous êtes ici depuis peu ?

- Ça fait déjà plusieurs mois mais je ne sors pas.

- Vous n'aimez pas sortir ?

Je ne sais quoi répondre, me voyant mal à l'aise il reprend.

- Quel est votre nom ?

- Mandy, et le votre ?

- Je m'appelle John. On pourrait se tutoyer ?

- Oui, Enchantée John.

Nous arrivons chez John.

- Entre Mandy.

Je m'assoie face à son ordinateur. John prend ma veste trempée et la met devant le radiateur. Il m'apporte un thé. Je suis gênée face à cet ordinateur car je ne sais pas vraiment m'en servir.

- Excuse-moi John, je n'y arrive pas, tu peux essayer ?

- Oui. Laisse-moi voir.

- Voilà c'est ici. Je ne vais pas te laisser repartir seule à cette heure-ci.

- Merci c'est gentil mais je ne veux pas déranger plus longtemps.

- Ne dis pas de bêtises, ça ne me gêne pas. D'ailleurs, évite les balades aussi tard dans ces chemins sombres ça peut être dangereux.

- Oui c'est vrai mais je n'avais pas l'heure, je me disperse vite. On y va ?

- Oui, n'oublie pas ta veste.

Nous partons, il fait très froid dehors ce soir, j'ai les mains glacées. J'ai hâte de rentrer.

- Mandy ?

- Oui ?

- Si tu as besoin d'aide tu peux compter sur moi.

- Oui je vois ça. Merci.

- Non mais sérieusement, je ne vais pas faire l'aveugle.

- Comment ça ?

- J'ai vu des bleus et hématomes dans ton cou.

Mais pour qui il se prend lui ? Il m'observe, me juge et se mêle de ma vie.

- Ce n'est rien.

J'ai envie de partir en courant et ne plus jamais le croiser. J'ai honte. Mais je ne connais pas mon chemin, je le suis.

- Je ne voulais pas que tu te braques. Je ne t'oblige à rien Mandy ! Seulement si tu as besoin de parler de ce qui ne va pas, ou de te changer les idées je suis là.

Mais je rêve il continu. Je ne répond pas. Nous arrivons enfin devant ma maison. Je le remercie et rentre. Enfin j'essaie. Mais la porte est fermée à clé. Il y a un mot sur la porte. " Tu rentres trop tard. J'ai attendu que tu rentres, alors tu vas attendre que je me lève".

Je suis épuisée il est bientôt minuit. John est encore là.

- J'ai une chambre d'ami si tu veux.

- Non. Je vais faire le tour et je vais dormir dans l'abri de jardin. Dans quelques heures mon mari se lèvera.

- Comme tu veux. Mais tu vas avoir froid. Je te laisse mon numéro en cas de besoin. 063565****.

Comme si j'allais me souvenir de son numéro. Puis je n'ai pas de téléphone d'ailleurs.

- Merci encore.

- Au revoir Mandy.

La nuit est sombre, le vent est froid, les bruits sont effrayants. Je n'arrive pas à fermer l'oeil.

Le jour commence à se lever. Je me dirige donc vers la porte d'entrée. Je suis pressée de m'allonger car je suis fatiguée. La porte est entre-ouverte. Rayan est à la douche. Je vais dans la chambre et m'écroule sur le lit. Rayan sort de la salle de bain et vient à moi.

Il s'approche comme pour m'embrasser, mais se met à me frapper fort. Il me met des coups de poing dans les côtes forts, si forts, que j'ai l'impression que mes os se brisent. Il me hurle:

- Mais où tu as été ?

Il tape si fort que je ne peux répondre.
Il tape plus fort encore en me criant:

- Réponds !

Voyant que je ne peux répondre il cesse quelques secondes. Il me demande de me lever et de le regarder. Je suis face à lui et il me terrifie. Il m'attrape par les cheveux et me donne un violent coup de genou dans la bouche. Je sens des vibrations, ma lèvre s'ouvre et dégouline. Il me choppe à la nuque et me tient face à lui.. je le supplie de me lâcher, et je réalise que je viens de me pisser dessus.

- Pauvre conne, tu es si moche, tellement mauvaise en cuisine et pour tout d'ailleurs. Tu ne vaux rien, ne mérites rien.

Il recommence, de nouveaux coups, des douleurs encore plus intenses. Je tombe au sol. Il me regarde avec rage et me mets des coups de pied tant qu'il peut. Je suis au sol comme une chienne, il me bat encore et encore. Et je n'arrive même pas à me lever. Il me frappe un dernier coup à la tête et sort de la pièce.
Je reste ici, à terre pendant de nombreuses heures.. je n'ai plus envie de me lever. Je veux rester ici et ne plus bouger. La journée passe, je suis toujours au même endroit, dans la même position.

Vers 21h00 Rayan entre dans la chambre. Ma respiration s'accélère, je ne bouge pas. Il se tient devant moi et me tend la main. Je le regarde, je ne bouge pas. Il me dit:

- Attrape.

J'attrape sa main, il me tire jusque dans la baignoire. Il m'assoie, me déshabille et me donne la pomme de douche. L'eau coule sur mon corps et je ne la sens pas. Je ne sens que son regard posé sur moi, il pèse si lourd. Je ne bouge toujours pas car mes côtes me font mal. Il me lave, puis me ramène jusqu'à la chambre.

- Maintenant que tu es propre, nous allons baiser.

- Non.

- Tu es à moi.

Rayan m'a tenu les poignets et s'est mis sur moi. Il a posé son poids sur mes côtes cassées pendant un instant qui parût une éternité. Les douleurs étaient si fortes, j'ai perdu connaissance.

Rayan est sorti de la chambre, il est parti dormir dans le canapé. Dans la nuit jai repris connaissance. Je me suis levée ce fût une douleur effroyable, pour m'enfermer à clé.

Malgré les ecchymoses, les hématomes, les fractures et les plaies qui recouvrent tout mon corps je m'endors. Cette nuit là, mes cauchemars sont horribles, je me réveille tremblante et en sueur de nombreuses fois.

Sous l'emprise de l'être aimé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant