Chapitre 10

184 19 3
                                    

Dans la peau de Ibrahima

Mon regard toujours plongé dans le sien, j'esquisse un sourire narquois. Elle sursaute et entraine trois autres filles avec elle, que je n'avais même pas remarqué. Elles sont très belles mais pas vraiment mon genre. Elle me fuit comme la peste et c'est assez vexant et drôle. Au bout d'un moment je sens trois regards braqués sur moi. Mes tarés d'amis me regardent bizarrement, comme si j'étais devenu fou.
- Quoi?
- Qu'est ce qui te fait sourire comme ça? Me demandes Bamba.
- La petite stagiaire qui me fuit comme la peste. Je lui réponds tout en continuant de l'observer. Elle est tellement belle.
Ils regardent tous dans la même direction que moi et rigolent en la voyant marcher avec ces trois copines à toute vitesse vers un manège. J'admets aussi que j'abuse en lui confiant les tâches ingrates dans la société comme: l'envoyer chercher mon café chaud et sans sucre chaque matin; ou encore ranger les dossiers des anciennes collections; ou lui priver des pauses déjeuners et la garder affamée jusqu'à l'heure des sorties. J'avoue mais je n'ai toujours pas digéré le fait qu'elle est renversé de l'eau sur mon costard, même si ce n'était pas fait exprès, et qu'au lieu de s'excuser elle a préféré me traiter  de connard. D'accord c'est vrai que c'est moi qui avait commencé, mais c'est pas une raison.
Au bout de quelques heures à discuter  avec les gars, je commence à avoir faim. Je vais aux stands de nourritures acheter des chips et des boissons pour les mecs et moi. Tout à coup je vois une silhouette familière farfouillait dans son sac en bandoulière, y sortir quelques billets et les tendre vers le barman. Je la devance et tend au barman un liasse de billets et lui demande d'en prendre la dépense de la  demoiselle . Je la voit me regarder surprise et troublée.
- Alors mademoiselle Diallo, on m'évite? Dis je sur un ton ironique
- Et pourquoi je vous éviterez monsieur Badiane?
- C'est à vous que je le demande. Vous m'avez vu et vous ne m'avez même pas saluer.
- Si je ne l'ai pas fait c'est uniquement parce que vous étiez avec vos amis ou associés, bref je ne voulais pas vous dérangé. Et surtout j'ai vécu le pire mois de ma vie, vous n'avez fait que me torturez donc il est normal que je vous évite. Et puis c'est vous qui me suivez on dirait.
Je lâche un rire amusé. Je crois qu'elle n'a jamais prononcé autant de mots en ma présence. Elle me regarde médusé.
- Désolé mais c'est que vous ne m'avez autant parler qu'aujourd'hui et puis non je ne vous suis pas. Si nous nous croisons c'est par pur coïncidence.
- Sans doute. Me répond elle par un sourire.
Elle est tellement mignonne quand elle sourit. Je sens mon cœur qui s'accélère.
- Au fait mademoiselle Diallo je vous présente mes excuses.
- Pourquoi?
- Pour la dernière fois au restaurant.
- Ah ne vous inquiétez pas ce n'est rien.
- Si je vous est quand même insulté alors que ce n'était que de l'eau et qu'en plus ce n'était qu'un accident. C'est juste que j'avais passé une mauvaise journée et je n'avais pas à vous manquez de respect comme je l'ai fait
Elle sourit et me répond.
- Moi aussi ce j'étais de mauvaise humeur ce jour là. Alors je vous pardonne.
Je lui souris et une fois nos commandes je l'aide à les porter jusqu'à notre table. Elle prévient ses amies qui viennent nous rejoindre et nous nous installons tous ensemble. Nous nous présentons tous et jusqu'à ce que le regard d'Ousmane s'accroche à celui d'une des filles. On voit de la surprise passer dans leurs yeux, puis de l'ennui passer dans ceux de Dieyna et de la malice dans ceux de Ousmane. Dieyna tchip Ousmane qui lui offre son sourire séducteur. Nous luttons tous pour ne pas rire et faisons semblant de rien.
- Alors Dieyna comment vous allez? Lui demande Ousmane.
- Bien jusqu'à ce que je vous vois.
- Oh il ne faut pas dire ça vous savez Dieyna. Moi je pense que c'est le destin qui veut nous réunir, alors ne luttez pas.
- Tchip. Le destin mon œil, stalker.
- Du tout.
Quant à Bamba lui et Fatima sont  en pleine conversation et semblent plongés dans leur monde. Et Alioune en fait de même avec Adama. Et quand je pode mon regard sur Diarra je la voit en train de dessiner sur son petit carnet, je n'ai jamais vu ses dessins. Mais je sais que dés qu'elle a un moment de libre, elle griffonne dessus. Je me léve et bon sang elle très douée. Cette fille a le don du stylisme, c'est certain. En fait sur la carnet, elle dessinait des  croquis. Je lui fais signe de me suivre et de laissez les tourtereaux discutez ensemble.
- Alors que voulait vous faire dans la mode plus tard? lui demandai je tout en sirotant mon jus de pomme.
- Et bien plus tard je veux être styliste, me faire un nom dans le monde de la mode. En réalité depuis toute petite je savais ce que je voulais.
Je souris car moi aussi très jeune je savais que je voulais être styliste.
- Et je vais vous aider à réaliser votre rêve.
Elle me regarde surprise.
- Si vous réussissez votre stage, alors je vous promet de vous recrutez comme nouvelle styliste, et je vous encadrerez même pendant le reste de votre stage. Qu'en dites vous?
Elle me regarde étonnée.
- Vous êtes sérieux?
- Écoutez j'ai beau être un sadique et même un tyran si vous voulez. Peut être même un connard de première mais je tiens toujours mes promesses. Je souhaite vraiment vous aidez.
- Ha! Dans ce cas d'accord.
- Parfait! Alors à partir de maintenant finit les tâches ingrates. Nous allons passé aux choses sérieuses.
Elle semble soulager d'en finir avec la paperasse. Et je la comprend.
- Merci beaucoup monsieur.
- Et plus de monsieur, quand on est pas au bureau je veux que vous m'appeliez Ibrahima. Monsieur Badiane c'est en général pour mon pére.
Elle lâche un rire en entendant la fin de ma phrase et je ris moi aussi.

Hum! Un rapprochement entre nos deux héros. Qu'en pensez vous chers lecteurs

Au-delàs des limitesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant