Chapitre 2:1

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—Hé Thruz, regarde un peu ce qu'on a attrapé là !

Thruz, assis près d'un feu de camp, tourna la tête vers la patrouille qui revenait. Celle-ci, composée d'une dizaine d'orcs, revenait transportant trois corps. Deux de ses camarades, apparemment touchés au dos et à la gorge et un humain. Étonné, Thruz se leva et questionna Sagor, le chef de la patrouille.
—C'est quoi ça ? Demanda-t-il en montrant l'humain du doigt.
—On l'a cueilli dans la forêt alors qu'il se battait avec Branurg et Cronor. Puis on l'a assommé et emporté. Mais tu sais ce qui est bien avec cet humain : c'est le Spectre dont tout le monde parle !
Thruz, intrigué, observa de plus près le soi-disant Spectre, malgré ses cheveux gris il avait l'air plutôt jeune, il lui donnait environ vingt-ans. Mais ainsi assommé, il n'avait pas l'air très dangereux.
—Vous allez le mettre dans l'arène ?
—Pour sûr ! Répondit Sagor avec enthousiasme. Il doit être un très bon combattant, ça fera du spectacle.

La patrouille entra dans la tente du chaman pour y déposer les corps très mal en point de Branurg et Cronor pour qu'ils soient soignés. Ensuite, ils se dirigèrent vers le fond du campement. Là, se tenait une immense fosse ressemblant à un amphithéâtre circulaire. C'était en réalité l'une des nombreuses arènes de la Tribu du Sang, un endroit de détente pour les orcs, où ils passaient leur temps libre à regarder des combats entre des orcs et des prisonniers. La patrouille accéda à l'arène par un petit escalier puis disparu sous les gradins. Ils allaient vers les cellules : un long couloir circulaire se tenant sous les gradins où l'on enfermait les prisonniers. Sagor, tenant toujours le corps du Spectre sous son bras, ouvrit une cellule et le jeta à l'intérieur. Puis il déclara en ricanant :
—Attendons demain pour qu'il se réveille, d'ici là on aura qu'à préparer l'arène.

*

Thruz, toujours près du feu, se réjouissait intérieurement de la capture du Spectre. Plus aucun danger ne menaçait le campement à présent. Si les légendes avaient dis vraie et qu'il était un tueur d'orcs, alors il était maintenant hors d'état de nuire et demain, il serait sûrement mort.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, la voix d'un guetteur déchira le silence du campement :
—DÉMONS ! DES DÉMONS SE DIRIGENT VERS LE CAMP !

En un éclair, Thruz se leva, saisissant sa hache et s'élança vers la forêt.
Des dizaines d'orcs s'activaient en tout sens, s'armant de masses ou d'épées.
Du coin de l'œil, il aperçu Rana et Gruz sortirent de la tente l'air inquiet.
D'un geste de tête confiant, il leur assura que tout allait bien se passer.

Arrivé à la lisière de la forêt, il banda ses muscles, prêt à combattre. En cet instant, il s'aperçut qu'il ne savait pas le moins du monde ce qu'étaient un « démon » mais il n'avait pas le temps de penser à cela. Si le guetteur avait dit vrai, ces « démons » allaient faire irruption dans le camp d'un instant à l'autre.
Soudain, un cri atroce, à glacer le sang retentit dans la forêt et des bruits de centaines de pas précipités se firent entendre.

La seconde d'après ce ne fût que le chaos.
Des humanoïdes à la peau rouge pâle portant deux immenses cornes sur le front firent irruption des taillis, armés jusqu'aux dents.
Des boules de feu volaient en tout sens, ajouté aux hurlements des Démons et des orcs.

Thruz n'eut même pas le temps de lever sa hache qu'un Démon se jeta sur lui et le cribla de coups de couteau.
Une douleur immense suivit d'une sensation de brûlure extrême le fit s'écrouler.
Thruz eut juste le temps d'apercevoir Rana, se jetant sur son fils pour le protéger d'un Démon.
Puis il ferma les yeux et, submergé par la douleur, s'évanouit.

TerraMania : T1 :AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant