Chapitre 2:2

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Balian ouvrit lentement les yeux, son crâne lui faisait terriblement mal. Le coup de l'orc avait dû être extrêmement puissant.
En regardant autour de lui il s'aperçut qu'il ne se trouvait pas dans la forêt mais dans une cellule aux grand murs de pierre, allongé sur la terre devant de vieux barreaux rouillés.
Depuis combien de temps était-il ici ?
Il tenta de voir si il y avait une issue mais de toute façon, sa cellule semblait se trouver dans un immense couloir sale et obscur. Même si il parvenait à briser les barreaux de sa prison, il ne parviendrait sûrement pas à casser le mur de pierre, bien que le Spectre lui donne une force surhumaine.

Mais des bruits semblants venir de dehors interrompirent ses pensées, d'après ce qu'il entendait, une bataille se déroulait dans le camp orc—car il en était sûr, il se trouvait dans une prison du campement des peaux-vertes—et la lutte ne semblait pas tourner à l'avantage des défenseurs.
Des râles et des hurlements d'orcs retentissaient jusque dans sa cellule.
Cela le ravissait. Ce devait sûrement être les nains de Minesombre ou encore les hommes de Kal-Joïn.

Au fur et à mesure que le temps passait, les bruits de lutte faiblissaient et les cris se faisaient moins nombreux, jusqu'à ce que ce fût le silence total.
Balian tenta de discerner la voix rauque des nains ou l'élocution claire des hommes mais c'était tout autre chose qui lui parvenait de dehors.
Des grognements et des claquements de mâchoires se faisaient entendre et Balian se figea sur place.

Il connaissait ce bruit. Il aurait pu le reconnaître entre mille autres.
La langue des Démons.

Balian vit rouge et tenta de briser les barreaux de sa cellule. Comme chaque fois que le Spectre agissait, ses bras devinrent fantomatiques et il réussit à faire bouger les barreaux de quelques centimètres, mais pas assez pour qu'il puisse sortir. Il réessaya une nouvelle fois mais rien n'y faisait : les barreaux refusaient de bouger ne serait-ce qu'un millimètres de plus.
Fou de rage, il donna un coup de pied contre le mur, et même si il lui sembla qu'il s'était brisé un orteil, cela ne le gênait pas du tout.

Les Démons étaient ce qu'il détestait le plus au monde, hormis les orcs peut-être. De vils créatures, fruits de la folie du Démoniste, ce sorcier qui lui avait tout enlevé. Toute sa vie avait été réduite en miette à cause des Démons.
Son désir de vengeance était insatiable et il regrettait amèrement de ne pas pouvoir sortir, aller les massacrer eux, les orcs étant sûrement tous déjà morts.

Mais une pensée vint atténuer sa colère : que faisaient les Démons dans cette région si reculée ? D'habitude les Démons erraient dans les montagnes proches d'Al-Taris ou de la Mer d'Ostengrad mais ne s'aventuraient jamais si loin dans les terres.
Et puis surtout, pourquoi diable avaient-ils attaqués les orcs ?Généralement les Démons et les orcs s'entendaient assez bien et pactisaient parfois pour former une seule et même tribu.

Tandis qu'il se posait toutes ces questions il n'entendit pas que les Démons avaient quittés les lieux depuis un moment, ni la porte du couloir s'ouvrir, ni l'orc qui s'y engouffra, rampant difficilement jusqu'à la cellule de Balian.

TerraMania : T1 :AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant