Chapitre 1:1

16 4 2
                                    

Thruz s'était installé près du feu dans la tente. Il regardait avec tendresse Rana, sa femme et Gruz, son fils jouer ensemble.
Les trois orcs se ressemblaient tellement qu'on ne pouvait douter qu'ils faisaient partie d'une seule et même famille. La même peau verte pâle et les canines inférieures qui dépassaient étaient d'ailleurs commun à tous les orcs. Seule la chevelure différait, Thruz n'avait qu'une seule longue natte alors que Rana avait de longs cheveux bruns tombant en cascade dans son dos. Leur musculature était pour tout les deux extrêmement développée, et les colliers et amulettes en tout genre recouvraient leurs corps et leurs vêtements en fourrure.
Pour Thruz, sa famille était ce qu'il avait de plus précieux. Les lois de la Tribu du Sang étaient claires : la famille et la tribu d'abord, . Thruz respectais cet idéal comme une religion. Le clan et sa famille passaient avant tout.
Rana avait fini de jouer, elle coucha son fils puis alla aux côtés de son mari en murmurant :
—Notre fils deviendra un grand et fier guerrier, comme toi.
Thruz chuchota à son tour :
—Mais il ne pourra jamais égaler ta beauté.
Rana rit et alla se coucher sur le lit couvert de fourrure.
Leur tente était petite mais confortable, un grand feu brûlait au centre et deux lits étaient entreposés de chaque côtés.
Thruz enleva ses fourrures et se coucha aux côtés de sa femme. Celle-ci l'étreignit en murmurant :
—Tu as peur ? Pour demain ?
Thruz ricana en la rassurant.
—Les chefs ont reporté le siège à la semaine prochaine. Et puis... ce ne sont que des nains. Nous n'aurons aucun mal à les vaincre.
Rana sourit puis rabattit les couvertures sur elle et son mari.
Les deux orcs s'endormirent l'un contre l'autre.

*

—Tu crois qu'ils viendraient rôder par ici ?
Baguor, le chef de guerre, avait posé cette question à Thruz avec un air inquiet. Les deux peaux vertes étaient de garde jusqu'à midi et contemplaient la forêt, observant chaque mouvement de feuilles, aux aguets, prêts à bondir si un intrus se montrait.
Thruz répondit, confiant.
—Les hommes ou les nains ne savent pas que nous nous sommes installés ici. Et puis, je peux te le dire sans aucun doute : si quelqu'un se pointait ici, il n'en reviendrait jamais !
Les deux orcs ricanèrent. La Tribu du Sang était célèbre pour ses prises d'otages et ses combats dans les arènes.
Chaque fois qu'ils capturaient un homme, il l'envoyait se battre dans l'arène histoire d'offrir un peu de distraction aux autres. Généralement il se faisait tuer dès la première minute. Si il tenait plus longtemps, on l'exécutait sans remords.

Le camp de la Tribu du Sang faisait face à une cuvette entourée de montagnes. Cette cuvette c'était Minesombre, le lieu de leur prochain raid.
Thruz engagea la conversation sur la bataille à venir.
—Tu penses qu'il seront robustes les nains ?
—Ça m'étonnerait ! Répondit Baguor. À part leurs marteaux, il n'y a rien qui puisse nous faire mal. On prendra leur forteresse sans aucun effort tu verras ! Çe qui m'inquiète plus, c'est que quelqu'un vienne ici et voie notre camp.
Thruz soupira, son ami était devenu paranoïaque depuis qu'une troupe de nains s'était aventurée près de leur campement. Il répliqua une nouvelle fois.
—Tu n'as rien à craindre je te dis ! Aucun ne serait assez fou pour se mesurer à une centaine d'orcs en bonne santé !
—Ce n'est pas des nains que je parle. C'est du...(il baissa la voix)...du spectre !
Thruz regarda Baguor avec un air interrogateur.
—Du spectre ? De quel spectre parles-tu ?
Baguor avait l'air un peu fou, et ses yeux protubérants n'arrangeaient rien.
—On dit qu'il y a un spectre qui se promène dans la région. Apparemment il a pris les orcs pour ennemis principales et il les tue sans relâche.
—Je peut t'assurer que si il y ne serait-ce que le bout de doigt de pied d'un spectre on n'aurait aucun mal à le maîtriser.
Baguor n'eut guère l'air rassuré mais continua son observation silencieuse de la forêt.
Thruz fit tourner dans ses mains son immense hache à double tranchant. Rien ne l'arrêterai pour protéger sa famille et sa tribu, ni les nains, ni les spectres.

TerraMania : T1 :AubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant