TerraMania : T1 :Aube

Chapitre 4:1

Ils avaient eu assez de mal à convaincre Elena de les accompagner, elle s'était éveillée en même temps que le soleil et ils avaient dû user encore une fois de force pour la calmer. Ils avaient parlé, longuement et en étaient arrivés à une trêve. Chacun oubliait sa rancune et ils s'uniraient jusqu'à la mort d'Aube, après, seulement, ils recommenceraient à se battre.

Après ces rudes négociations, ils avaient dû trouver où se cachait Aube. Ce qui n'était pas tâche aisée car le Démoniste prenait soin de rendre les lieux secrets et bien souvent... inaccessibles.
D'après Torr, sa forteresse se trouvait près d'Al-Taris. Thruz pensait qu'elle se situait à côté des Collines Cuivrées. Balian avait émit l'absurde hypothèse qu'elle l'avait construite sur l'Archipel Lin-Chi, Elena quant à elle pensait qu'elle était cachée vers la ville de Gral.

Comme ils n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord, ils avaient essayés de trouver une personne qui pourrait les renseigner. Balian était intervenu en disant que l'endroit idéal pour trouver des tuyaux était la cité marchande de Joyau. Une riche ville mais réputée pour les hordes de criminels qui y sévissaient.

N'ayant pas d'autres options, ils s'étaient tous les quatre dirigés vers l'Ouest. Le voyage promettait de ne pas être de tout repos.

*

La nuit était tombée et voilà trois jours qu'ils marchaient vers la côte sans rencontrer d'incident notable. Ils s'étaient arrêtés dans un bois à l'abri des Démons ou d'autres bandits mal intentionnés.
Un feu brûlait au centre d'un cercle de pierre et un sanglier d'une taille considérable rôtissait sur une broche.
Pendant ces trois jours, Torr et Thruz s'étaient quelque peu rapprochés, partageant la même passion pour la chasse tandis que Balian et Elena n'avait pas échangés un mot depuis qu'ils étaient partis.
—Mais comment diable as-tu fabriqué cette arme ? Demanda Thruz à l'adresse de Torr en montrant l'immense fusil qu'il avait posé contre un arbre.
—Le secret des nains Thruz. Une technologie que personne ne pourra jamais avoir ! Répondit Torr avec un rire.
Thruz secoua la tête, perplexe.
—Vous les demis-hommes, êtes étranges. Vous n'êtes pas plus haut qu'une souche mais vous savez faire de ces choses...
En entendant cela, Torr jeta un coup d'œil à la hache de l'orc.
—Et la tienne est de fabrication naine si je ne me trompe pas ?
—Ouais ! Répondit fièrement Thruz. Je m'en souviens comme si c'était hier, un nain que j'avais croisé dans un village qu'on pillait, je lui ai tranché la tête, pris cette hache et j'ai ramené sa barbe à Rana pour qu'elle en fasse une laine !
Torr grimaça.

Balian, lui, avait tenté de mettre au point une carte rudimentaire. À chaque fin de marche, il traçait leur itinéraire sur son morceau de parchemin.
Après avoir l'avoir longuement consulté, il s'adressa à Torr :
—On arrivera, dans deux jours, près de la mer d'Ostengrad, tu la connais bien non ?
—La bière ? Répondit Torr sans comprendre.
Mais Balian ne semblait pas comprendre plus.
—Je te parle de la mer d'Ostengrad, pourquoi me parles-tu de bière ?
—Oh c'est bien simple... la mer d'Ostengrad est la propriété des nains, ainsi ils l'ont nommé par la chose qu'ils aimaient le plus : la bière. Dans mon langage Ostengrad veut dire « bière ».
Balian hocha la tête et n'insista pas.

Enfin, après des heures (voir des jours de silence), Elena se décida enfin à ouvrir la bouche quand Torr lui demanda de lui parler de l'Empire.
—C'est la meilleure faction que le monde ait porté ! Dit-elle en s'exclamant.  L'Empereur fait tant pour son territoire, c'est lui qui porte la civilisation... et qui renie les meurtriers et les barbares. Acheva-t-elle avec un ton méprisant en regardant tour à tour Thruz et Balian.

À peine avait-elle fini de parler que une longue plainte se fit entendre dans la forêt. Tous se levèrent d'un bond, armés et prêts à se battre.
Puis la terre trembla, comme si un géant marchait lentement dans les plaines.
Ils marchèrent prudemment jusqu'à la lisière de la forêt, lorsqu'ils l'aperçurent.
—Mon Dieu... Souffla Elena.