Note 2

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-Louuu ! On va manger ! Descends ma chérie !

-J'arrive maman !

Les écouteurs vissés dans mes oreilles diffusant une chanson d'amour, je pense a LUI. Je pense a LUI toute la journée. Partout ou je vais, quoi que je fasse, je pense a LUI. Je rêve de son sourire, IL est si beau quand il sourit. Je rêve que je suis dans ses bras et j'arrive a capter sa chaleur corporelle. J'imagine qu'IL me regarde de ses yeux perçants et je me met a rire. Je rêve de LUI, de NOUS, de notre futur si prometteur dans mes rêves mais si décevant dans la réalité. Mais ne vaut-il mieux pas vivre dans un monde merveilleux hors-réalité pour vivre heureux ? Dans ma tête, chaque fille s'approchant de lui est une potentielle rivale. J'aime tellement quand IL sourit, son regard que je déteste le plus est son regard vide qu'il prend quand une personnes lui parle alors qu'il n'en a pas envie. C'est pour ça que je ne veux aller LUI parler, j'ai peur de trouver son regard vide, et pas le sourire qui illumine ma vie. Quand quelqu'un me parler de lui, j'attrape de ces coups de chaud. Je compte les heures avant de le revoir a la Fac. Je ne m'autorise plus a manger tellement j'ai peur de les croiser dans un couloir, lui et son regard vide. Je ne veux pas de ce regard. Je veux qu'il sourie. Je le veut près de moi. Je ne veux aucune autre fille que moi dans sa vie. Je veux...Je veux...

-JE VEUX QUE TU DESCENDE !!!

-Excuse-moi, je pensai a autre chose.

Une fois a table, ma mère me lance un de ces regards complices dont elle a le secret, le genre de regard qui veux dire "tu sais, si tu as envie de parler de capotes, viens voir ta mère". Ma mère et moi vivons toutes les deux depuis que j'ai dix ans. Personne n'a jamais vraiment su comment mon père était mort mais la thèse la plus plausible était un suicide. Maman n'a pas beaucoup pleuré et moi non plus. Il rentrai toujours très tard a cause de son travail et lui et maman se disputaient souvent.

-Tu sais...

Qu'est-ce je disais ?

-Si tu as un petit copain, tu peux m'en dire plus...

Ah, je connaissait pas cette version.

-Maman, c'est intime, et en plus, je n'ai pas de petits copains.

-Ma chérie, depuis quelques mois, tu t'alimente mal, tu as le regard au loin, le sourire aux lèvres... Ça se voit...

-Je n'ai pas très envie d'en parler...

-Allez, tu peux tout dire a ta petite maman...

Furieuse, je quitte la table et m'enferme dans ma chambre. Je ne suis pas vraiment en colère mais elle viens de me rappeler que je ne sors même pas avec LUI. J'allume l'ordi, vais sur Insta, et tombe sur une photo de lui avec une pouffe de type: maquillage plutôt correct, habits transparents, jean moulant et cheveux d'un blond magnifique. Je me met a pleurer si fort que j'entend a peine de bruit de la porte qui grince pour me prévenir que quelqu'un entrait dans ma chambre. Des bras réconfortants vinrent se serrer autour de moi avec délicatesse.

-Tu sais maman, je crois que suis vraiment amoureuse de lui.

-Je sais ma chérie...

-Mes copines ne le trouvent pas beau mais moi pourtant je vois l'inverse.

-Je sais...

-Je crois que je deviens folle...

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Asile psychiatrique, cellule 815

-Vous et votre mère étiez très proche ?

-Plus que vous ne pourriez le croire.

-Et votre père est-il vraiment mort suicidé ?

-Vous ne préférez pas avoir la suite de l'histoire plus tard ?

-Sur ce, je n'ai plus qu'a vous laisser et a demain pour la séance n°3.

Je m'allonge sur mon lit. Je ferme les yeux, un instant, deux minutes, quinze minutes puis me relève d'un coup. Je fouille sous mon oreiller et en sors une photo. C'est LUI a son tournoi de handball. Il avait gagné et j'avais volé cette photo du bureau des entraîneurs. Cela fais plusieurs minutes que je fixe cette photo. De grosses larmes s'écrasèrent sur le sol grisâtre de ma cellule...

Crime passionnelWhere stories live. Discover now