Chapitre 4: Le rendez-vous du siècle

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J'étais derrière Chad, sur sa moto, et on roulait à toute allure en riant. Étrangement, la route n'avait pas repris sa première apparence : elle était toujours sombre et balayée par un vent froid, qui arrachait les dernières feuilles des arbres. On n'avait plus du tout l'impression d'être en Californie, mais Chad ne semblait pas trop s'en rendre compte.

« J'espère que tu m'en veux pas, pour ce matin, Frances' » me dit-il, et j'entendais parfaitement les intonations chaudes de sa voix, malgré nos deux casques et le vent qui sifflait.

« Oh, non, c'est oublié, me forçai-je à répondre.

-Tant mieux, parce que je me fiche de cette fille, en vrai. C'est toi qui comptes, et toi seule. Même le jeu, je m'en fous en fait. Je t'...

-Pourquoi tu te comportes comme un connard, s'il n'y a que moi qui compte ? C'est ta façon d'aimer, être cruel ? »

La moto ralentit, et Chad s'arrêta à quelques mètres de la plage. On était arrivés.

Il enleva son casque et se tourna vers moi avec un air surpris.

« Qu'est-ce que tu as, aujourd'hui, Frances' ? »

C'était une bonne question : qu'est-ce qui me prenait ? Depuis quand j'étais comme ça avec les beaux gosses ? D'habitude j'étais vulnérable, et ... pas exigeante ?

Il fallait que je me reprenne. C'étaient les deux cinglés qui m'avaient retourné le cerveau, mais je n'avais pas du tout envie de me laisser encore distraire. J'avais une romance à vivre, après tout. Je devais reprendre mon rôle habituel, même si ça signifiait me forcer un peu au début.

« Excuse-moi, je suis un peu chamboulée, c'est à cause de mon terrible passé, mais j'en parlerai plus tard, dans un flash back imprévisible.

-Ah, tu me rassures, dit-il en me gratifiant d'un sourire éblouissant. Tu veux aller marcher dans le sable ?

-Avec plaisir. »

Il se pencha vers moi et m'embrassa sur la joue, avant de chuchoter dans mon oreille « Tu es vraiment trop belle. »

Je rougis et me dirigeai vers la plage d'un pas vif, toute contente. Je regrettai juste que le temps ne soit pas idéal : les nuages gris continuaient de planer au dessus de nos têtes, et l'océan s'agitait dangereusement, comme si un orage se préparait. C'était vraiment nul comme ambiance.

Prise d'une soudaine inspiration, je fixai mon regard sur le ciel, en pensant résolument au temps que je désirais. Presque aussitôt, une bourrasque puissante dispersa les nuages. Le ciel prit une couleur bleue éblouissante, les rayons du soleil vinrent nous réchauffer, et les vagues se calmèrent. L'eau se mit à afficher une teinte turquoise des plus paradisiaques, et je repérai nos amis du lycée, au loin, en train de jouer au Beach Volley.

Sheylla me reconnut et me fis signe : « Ohé, Frances' ! Chad ! Venez nous rejoindre ! »

Elle portait ça :

Elle était vraiment trop belle, moi je me sentais un peu décalée sans maillot

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Elle était vraiment trop belle, moi je me sentais un peu décalée sans maillot. Vanessa vint vers nous à son tour. Elle portait ça :

Ça lui allait trop bien, et elle avait réussi son brushing comme jamais une amatrice n'aurait dû en être capable, mais je ne voulais pas penser quelque chose de positif sur elle

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Ça lui allait trop bien, et elle avait réussi son brushing comme jamais une amatrice n'aurait dû en être capable, mais je ne voulais pas penser quelque chose de positif sur elle. En plus, elle me regardait de haut en bas avec une petite moue de dédain, et commença à se moquer.

« Tu as peur de bronzer, la rouquine, ou quoi ? C'est quoi cette tenue ? Ta mère t'a interdit de porter un maillot ? Ou c'est juste que tu fais partie de ces gens qui ne savent que rougir quand elles sont au soleil ? »

Sa remarque me semblait d'une mesquinerie risible, mais je voyais dans le regard de Chad qu'il ne fallait pas que je la laisse avoir le dernier mot.

« Désolée, la pouffiasse, mais je viens d'arriver en moto, et je ne suis pas comme toi à me promener tout le temps à moitié à poil. »

Elle me regarda bouche bée, et je décidai de me déshabiller. Sous mes vêtements, un magnifique maillot de bain violet était apparu, et tous les regards convergèrent vers moi. Ignorant royalement sa mine jalouse, je pris le bras de ma meilleure amie et l'entraînai vers les autres. « Tu viens, Chad ? On va se prendre à boire. »

On a brisé le quatrième murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant