Entre les griffes d'une entité

Chapitre 11 Une nuit d'orage

Le lendemain, le temps dehors s'était gâté. À la place du soleil automnal, c'était de noirs nuages de pluie qui couvraient le ciel.

Julia regarda cela depuis l'une des vieilles fenêtres de sa chambre à Neibolt Street. Vu ce temps de chien, elle pouvait se risquer de s'approcher d'une des vitres non condamnées de la maison, sans qu'aucun passant à l'extérieur ne la voit.

Elle regardait le monde qui était à la fois si proche mais à la fois si loin d'elle, d'un regard nostalgique mais aussi triste. Cela faisait maintenant des jours qu'elle n'avait pas respiré un peu d'air frais, sentit les rayons du soleil caresser sa peau ou alors dans le cas présent, recevoir quelques gouttes de pluie sur son visage. Même si elle n'aimait pas vraiment sortir lors des jours de pluie, celle-ci lui manquait.

Évidement, son geôlier ne sera jamais d'accord pour qu'elle sorte un peu. Ne serait-ce qu'une petite minute... Car bien-sûr, elle ne devait se montrer à personne. Elle était très certainement maintenant classée comme disparue. Comme tous ces pauvres enfants...

La jeune fille en voyant cette pluie battante, pensa alors à ce que son père lui avait raconté au sujet de comment tout avait commencé avec Pennywise.

Sa première victime il y avait très longtemps, sûrement après l'une des nombreuses hibernations du monstre clownesque, avait été tuée par lui sous une pluie torrentielle comme celle d'aujourd'hui. Et c'était le petit frère de Bill Denbrough, un ami qui avait été très proche de son père.

À la mort du petit garçon nommé Georgie, la bataille contre Ça avait été déclenchée. C'était aussi grâce à cela que ses parents se sont connus.

Ce qui voulait dire dans un sens, que l'intervention du clown dans cette histoire, avait aussi permis à Julia d'être venue au monde. Si Pennywise n'avait pas existé, alors elle non plus sûrement. On pouvait dire que tout cela était une histoire plutôt bien rocambolesque. La mort d'un enfant avait provoquée dans le futur, la vie d'un autre.

Elle se demanda une nouvelle fois comment se portait ses proches, en particulier son père. Il ne devait certainement pas toujours connaître le sort qu'elle était en train de vivre. Mais son retour se rapprochait de plus en plus. Et elle avait peur de comment il allait réagir...

« Tu penses encore à eux... » fit alors la voix qu'elle ne pouvait que reconnaître derrière elle, ce qui la fit légèrement sursauter car elle ne l'avait une nouvelle fois pas entendu.

« Je pense toujours à eux. Car il s'agit de mon père et de mes amis. » dit-elle en tournant un peu la tête vers lui mais redirigea instantanément son regard vers la vitre.

« Oublie-les ! Tu es à moi maintenant ! Je ne les laisserais pas te reprendre. Enfin de ce que tu as pensé toute à l'heure, pour tes amis tu n'as pas disparue. » sourit le clown comme à son habitude quand il faisait le mal.

« Que voulez-vous dire ? » se retourna la jeune fille ne comprenant pas ses paroles.

« J'ai eu idée de cette petite stratégie pour que ces deux imbéciles d'Eddie et Richie ne fouillent pas trop dans nos affaires. » jubila-t-il en sortant une feuille blanche dans son dos et la lui tendit.

Julia l'examina donc et vit avec surprise que l'écriture de cette lettre était exactement la même que la sienne. Mais pourtant, jamais elle ne l'avait écrit ! Celle-ci racontait qu'elle serait alors chez son grand-père et qu'elle était adressée à son père.

« Vous leur avez fait croire que je ne suis plus à Derry, pour qu'ils ne me recherchent pas. » comprit-elle alors.

« Exactement ! Brillante idée, n'est-ce-pas ? » ria encore l'entité.