Quelques heures plus tard
Le jeune homme resta immobile durant de longues heures, l'œil hagard, les mains crispées sur ce qu'il restait de la couette et du matelas qu'il avait déchiré dans son dérapage. Sa gorge était brûlée d'avoir trop couru et son cœur battait encore bien trop fort pour une personne qui avait cessé de courir depuis déjà plusieurs longues et interminables minutes. Il n'y avait plus que la panique qui le faisait remuer. La panique et la réalisation du danger. Celui, bien trop réel à son gout, que Derek ait découvert la vérité et qu'il débarque d'ici quelques secondes dans sa chambre, les griffes et les dents sorties prêtes a tailler un loup chimérique qui assiégeait son cerveau.
Cette panique lui répétait que c'était trop tard maintenant, que Derek savait, qu'il s'était fait chopé, que Elle était en danger. Et plus il angoissait, moins la voix réconfortante d'Elle était audible. Il cherchait une solution sans la trouver. Impossible. A ses yeux, le loup garou attitré de Beacon Hills était déjà au courant, il avait convoqué la meute, et tout le monde savait que le petit humain de la meute n'était plus si petit, plus si humain. Pourtant l'animal qui vivait quelque par sous son crâne lui répétait -à grand renfort de mots doux- que tout allait bien, que son odeur n'était pas la même quand il était transformé et qu'il faudrait être plus bionique qu'un loup garou grincheux pour faire un lien entre Stiles Stilinski et le cadavre de cerf dans la forêt. Alors a moins que Derek Hale se révélait être un visionnaire d'exception, personne n'était capable ni de prouver, ni même d'imaginer son implication dans cette histoire.
Et puis son implication dans quoi ? dans le meurtre relativement violent d'un cerf ? En temps normal, Stiles était une plus grande menace pour lui même que pour toutes les mouches qu'il essayait de chasser avec un torchon. Qui irait s'imaginer qu'il était l'auteur de ce genre de trucs ? Est-ce les gens le sauraient, même ? C'est qu'un cerf ! personne ne portait plainte pour un cerf ! qui irait chercher, de toute façon ?
Derek s'en foutait aussi, pas vrai ? Quand ils se réunissaient parfois chez Deaton, il avait a peine levé un regard sur les chiots et les chatons de la réserve. D'ailleurs, Stiles avait longtemps surnommé Derek de tueur de chaton parce qu'il ne desserrait même pas les sourcils quand le chat de sa voisine venait se coller a lui. C'était a l'époque où Derek avait encore la fâcheuse habitude de se planquer dans la chambre du fils du shérif alors même qu'il représentait un fugitif recherché. Puis le châtain avait apprit plus tard par Scott que le vieux chat était malade et que même lui, ça lui faisait pitié de voir l'animal se traîner comme ça jusqu'à la fenêtre de Stiles. Souvent, Scott lui prenait de sa douleur quand l'animal était proche de lui et, maintenant, le jeune humain de la bande gardait une culpabilité sans borne quand il repensait au sobriquet qu'il avait donné au plus vieux, parce qu'il était presque sûr d'avoir déjà vu les veines de Derek se teinter de noir alors que le chat était dans sa chambre.
Il se rendit compte que digresser dans ses pensées avait permit a ses mains de se plus trembler et à son cœur de ralentir. Merci le tueur de chaton. Il revaudrait ça a Derek, tiens. Même si c'était aussi en partie a cause de l'intéressé que Stiles s'était mit a paniquer. Du coup il ne savait pas s'il devait le bouder (et continuer a le piquer, parce que c'était plus fort que lui) ou faire une trêve de quelques jours, voir quelques heures (c'était plus réaliste, voir même déjà très optimiste) a leur prochaine rencontre, pour le remercier. Ce n'était pas comme si Derek et lui étaient très proches. Ils se voyaient, se disait bonjour, se tapaient dessus pour savoir si l'autre ne cachait pas une quelconque blessure. Stiles faisait la même chose avec ses mots pour s'assurer que tout était ok niveau moral et ça s'arrêtait là. C'était très bien comme ça et même s'il se doutait que leur prochaine rencontre allait être incroyablement gênante, le jeune homme ne doutait pas que -... Stiles s'arrêta dans ses pensées, se rendant compte qu'il s'était mit a faire les cent pas dans sa chambre, suivit des yeux par un loup brun tranquillement allongé sur ce qui restait de son lit.
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Fire Line
FanfictionDes yeux rouges et bleus perdus dans une effusion de flammes, des grosses griffes, des cris et pas mal de morts (On est a Beacon Hills, ça déconne pas), c'est ce qui résume le retour de Stiles Stilinski en Californie. Un Stiles potentiellement sauva...