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Une douleur violente à la joue me réveilla. Je sentis ma tête tourner soudainement sous le choc. Je la laissai pendre mollement contre mon torse, endolorie. Je réalisai alors que ma joue n'était pas la seule à me faire souffrir. Je sentais une blessure à la jambe. Ma tête tournait et mes mains étaient engourdies. Je n'ouvris pas les yeux tout de suite. Je tentai d'abord de me souvenir de ce qui c'était passé. En vain.

Je me décidai alors à ouvrir les yeux. J'étais dans une petite salle. Mes mains étaient attachées aux accoudoirs d'un vieux fauteuil en mauvais état. Très désagréable d'ailleurs.

La pièce était sombre, presque entièrement plongée dans le noir. Seuls deux néons crachaient une lumière blafarde. Les murs n'avaient surement jamais été peints mais la couche de crasse qui les recouvrait empêchait d'en être sûre. Deux armoires de métal tenaient difficilement debout, appuyées contre un mur. Je ne remarquai pas tout de suite l'homme qui m'avait probablement frappée au visage. Il n'était pas tout jeune, la quarantaine, mais il était particulièrement musclé. Dans un autre contexte je l'aurai surement trouvé beau, mais à ce moment-là, ma tête était utilisée à autre chose. Comme survivre par exemple.

J'essayai de bouger mes mains mais comme je m'y attendais, elles étaient attachées, et bien attachées ! L'homme, voyant que je m'étais réveillée s'approcha et s'installa sur une chaise métallique en face de moi. Son sourire sadique dévoila une rangée de dents qui, contre toute attente, étaient parfaites. Son expression n'en restait pas moins effrayante. Je sentais la mort arriver à grands pas. Son haleine mentholée me narguait. J'aurais encore préféré être tuée par un mec bien glauque, dans les règles de l'art ! En fait, en y pensant bien, non. Je préférais mourir en face d'un beau gosse, au moins ma dernière vision n'aura pas été horrible.

" Alors, on a peur ? " Bien sûr, que j'avais peur mais j'allais pas lui avouer, j'avais déjà perdu assez de dignité comme ça. En même temps, je me dis que c'était peut-être pas le moment de penser dignité... Je me contentai donc de le regarder dans les yeux.

J'eu soudainement un flash.

J'étais dans un bar, assez vieux. Le serveur, qui devait avoir le même âge que son bar, m'avait apporté ma boisson quelques minutes plus tôt. Je sirotai le liquide pensivement. J'attendais l'heure, j'avais un rendez-vous avec un homme à quelques rues de là. J'avais reçu son appel le matin même, il m'avait dit de ne parler a personne de ce rendez-vous. À vrai dire, il avait l'air assez paniqué. S'il ne m'avait pas assuré qu'il avait un scoop puissant, je n'aurai jamais accepté, mais la journaliste en moi avait pris le dessus sur la raison.

Dix minutes avant l'heure qu'il m'avait donné je me levai, payai le serveur et partis en direction du lieu qu'il m'avait indiqué. Je ne me souviens pas y être arrivée. En fait après être sortie du bar je ne me souviens de rien.

" Oh je te parle ! Réponds-moi salope ! " Oups, je n'avais pas écouté.

" Tu comptais faire quoi hier soir ?

- Quoi hier soir, il s'est passé quoi ?

- C'est ça ouais, prends-moi pour un con ! Tu faisais quoi avec ce mec ?

- Ah, le rendez-vous ?

- Ouais c'est ça, tu voulais faire quoi ?

Il était agressif. J'avais peur, je laissai tomber toute forme de dignité et je lui dis tout ce que je pouvais lui dire.

"-Je sais pas, y'a un homme qui m'a appelé. Il voulait que... que j'écrive un article sur un truc, mais j'ai pas trop compris. Je... J'suis sortie du bar et... après je sais plus.

- Bien sûr", répliqua-t-il sarcastique.

"- Je vous jure que je mens pas !

- Tu vas rester là un moment et peut être que ça va t'aider à retrouver la mémoire !

- Non ! S'il vous plait ! S'il vous plaît... "

Il se leva et pris morceau de tissu sale entre ses mains. Il me l'enroula autour de la tête au niveau de ma bouche. Super la propreté, mais bon on était pas à ça près. Je ne sais pas comment il l'accrocha mais il le fit de manière que je ne puisse plus bouger la tête et, par la même occasion, plus parler. Je tentai de bouger ou de crier, seulement, son regard noir me dissuada de continuer.

La sortie était derrière mon dos. Il s'y dirigea et pris soin d'éteindre la lumière avant de partir, me plongeant ainsi dans une obscurité totale. J'essayai de voir à travers le noir mais rien à faire, même les yeux accoutumés à l'obscurité, la pièce était si sombre que je ne voyais rien. Je me décidai donc à fermer les yeux et attendre que le temps passe. 

Cette pièce sordideWhere stories live. Discover now