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"Mais pourquoi t'as fait ça ?! J'avais réussi à lui faire croire que sa copine était à Nantes ! Maintenant il va appeler la police, et on est dans la merde ! "

Milo avait rarement autant déçu son chef. Antonio était plutôt du genre à reste calme et punir sans prévenir. Quand il s'énervait, il fallait avoir peur. Heureusement pour lui, Milo était jeune et il était plutôt bon dans ce qu'il faisait. Antonio l'aimait bien, il lui était utile. Il savait qu'il ne le jetterait pas.

Milo répondit d'une voix hésitante : " Je sais pas... Je croyais qu'il fallait lui faire peur. Et puis j'en avais marre ! Il n'arrêtait pas d'appeler"

Antonio ne répliqua pas, il sortit en claquant violemment la porte. Il voulait faire peur à Milo, pour qu'il retienne que ce n'était pas lui qui commandait. Il fallait que toute action soit validée par Antonio avant d'être réalisée. Il décida de se laisser le temps de réfléchir à sa sanction, et il alla voir comment se portait sa prisonnière. Il avait appris, en fouillant dans son sac, qu'elle s'appelait Clémence Langlois. Elle avait un copain, Guillaume. Et elle était journaliste, mais ça il le savait déjà.

Clémence donc. Il ouvrit la porte grinçante menant à la pièce où elle était retenue. Elle ne réagit pas. Elle devait s'être endormie, ou peut-être évanouie. Un filet de sang avait coulé de sa bouche sur son T-shirt. Peu importe. Sa blessure à la cuisse ne s'était pas améliorée non plus. Clémence paraissait épuisée et impuissante. Antonio la trouvait jolie, mais il savait, par expérience, qu'il valait mieux toujours garder la plus grande distance possible entre ses sentiments et son travail. Elle était jeune, vingt-cinq ans, vingt-huit, tout au plus. Il se plaça en face d'elle. Toujours aucune réaction. Il eut soudain peur de l'avoir tuée par ses coups. Il mit sa main devant sa bouche, elle soufflait, mais faiblement. Il décida de la laisser récupérer. Il regrettait presque avoir été si violent avec elle. Mais il avait horreur qu'on lui mente, et encore moins qu'on soit insolent avec lui. Cette Clémence avait eu le malheur de faire les deux en même temps. Alors il avait frappé. Il avait passé toute la colère qu'il avait accumulé ces derniers jours, sur elle. Il savait qu'il ne s'était pas maîtrisé mais ce n'était pas un problème dans ce métier. Antonio referma la porte de la petite pièce doucement. Il resta quelques minutes à l'observer. Cela l'aidait à faire le vide dans ses idées. Puis il sortit, il reviendrait plus tard l'interroger encore une fois.

***

J'étais dans le même petit bar. Je payai le serveur et je sorti. Un homme attendait dans la ruelle juste à côté. Je me dirigeai vers lui.

"Bonjour"

Il me répondit d'un hochement de tête. Il prit la parole : " Montrez-moi votre carte de journal" Il semblait affolé. Je lui montrai.

"- Personne ne doit nous voir ensemble. Des gens sont capables de tout pour que ce que je sais reste secret.

- Alors faites vite."

L'homme me raconta que son fils avait été enlevé. Il me montra des messages et des photos qui lui avaient été envoyées pour qu'il ne dévoile rien de ce qu'il savait, à personne. Même si ça ne devait pas être révélé, ce le serait dans quelques jours. Il se rapprocha de moi et commença à me raconter ce secret :

" Je risque nos deux vies en vous disant ça. La première ministre...

Cette pièce sordideWhere stories live. Discover now