Cela faisait maintenant trois jours que Clémence avait disparu. La police était toujours inactive, et Guillaume n'espérait plus qu'ils agissent. Il était, cependant, déterminé à retrouver Clémence par lui-même puisque la police ne s'en chargeait pas. Il se rendait tous les soirs depuis sa disparition dans le petit bar, le Bringe. Il glanait toutes les informations qu'il pouvait trouver. Il avait même pu discuter avec le serveur qui avait servi Clémence trois soirs plus tôt.
***
Antonio savait qu'il n'obtiendrait pas plus de réponses. Il se décida à la relâcher. C'était un peu par pitié, mais il ne voulait pas se l'avouer. Ce n'était pas admis dans son métier. Il avait aussi un peu peur que la police se mette en action. Son contact là-bas lui avait assuré qu'ils ne commençaient aucune enquête concrète pour une simple disparition avant plusieurs jours, mais Antonio ne savait pas s'il devait faire entièrement confiance à cet officier. Il allait donc se débarrasser de Clémence. Il fallait trouver un coin discret pour l'abandonner. Elle était dans un sale état, elle ne survivrait peut-être même pas. Mais Antonio avait appris qu'il valait mieux abandonner un corps à peine en vie, que garder un mort chez soi. Le meilleur endroit était sûrement une ruelle à Nantes, pour rendre crédible l'histoire de l'article.
À la nuit tombée, Milo plaça un van aux vitres teintées à la sortie du bâtiment désert. Antonio porta la jeune fille jusqu'à l'intérieur du van. Clémence n'avait donné aucun signe de vie depuis plusieurs heures. Antonio vérifiait de temps en temps qu'elle était en vie. Elle respirait avec difficulté, mais elle respirait. Le van démarra. Il se dirigeait vers la sortie de Paris, puis vers Nantes.
Arrivés à destination, Antonio et Milo se hâtèrent de sortir le corps inerte de Clémence. Ils le jetèrent dans une ruelle. Antonio avait pris soin de laisser son sac à main déchiré et vidé de tout objet de valeur. Il voulait faire croire à un vol qui avait mal tourné. Le van reparti en trombe, laissant derrière lui une étrange scène de vol.
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Cette pièce sordide
Mystery / Thriller"La pièce était sombre, presque entièrement plongée dans le noir. Seuls deux néons crachaient une lumière blafarde. Les murs n'avaient surement jamais été peints mais la couche de crasse qui les recouvrait m'empêchait d'en être sûre. Deux armoires d...