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            Guillaume avait été un peu rassuré par l'appel de Clémence. Mais il sentait que quelque chose n'allait pas. Clémence n'était pas joviale et assurée, comme elle avait l'habitude de l'être.

Il n'était pas retourné à son travail. Il avait préféré aller enquêter dans le bar ou sa petite amie était la veille. Le Bringe. Il avait demandé au serveur s'il avait vu une jeune femme blonde la veille, vers 21h, parler avec un homme. Le serveur avait répondu qu'il était en congé la veille. Il lui proposa d'appeler son collègue.

Guillaume était donc là, à attendre dans un bar, entre deux ruelles crasseuses. Le serveur revint, quelques minutes plus tard, avec un café et des réponses. Il lui dit que son collège avait bien vu une jeune femme blonde mais qu'elle était seule et qu'elle était partie un peu avant 21h. Il souligna qu'elle avait l'air anxieuse en quittant le bar. Guillaume le remercia. Il n'avait donc aucun renseignement sur cet informateur mystérieux. Il chercha le numéro qui l'avait appelé le matin pour savoir si la rédaction du journal de Clémence avait plus d'informations que lui. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Clémence était partie de la rédaction après un appel qui l'avait plutôt inquiétée. Elle avait l'habitude de partir, en revenant avec de bons articles, alors personne n'avait rien dit. Cela n'avançait en rien Guillaume.

Il décida, toujours inquiet, de rappeler Clémence, pour vérifier qu'elle était en sécurité. Il avait peur, il l'aimait tellement. Si jamais il devait lui arriver quelque chose, il ferait tout pour elle. Il composa son numéro de tête, il le connaissait par cœur.

"Allez, réponds ! Réponds ! s'il te plait Clem, réponds ! "

Les bips répétitifs s'arrêtèrent, pour laisser la place à un vide. Un silence pesant.

"Allô ? "

Personne ne répondit à Guillaume.

"Clémence ?"

Toujours rien.

Puis il entendit des pas résonner à travers le combiné. Une porte métallique s'ouvrir. Encore des pas. Puis un raclement de métal sur du béton. Puis un ricanement sordide. Enfin, plus rien. Son interlocuteur avait raccroché.

Guillaume était paniqué. Il était maintenant persuadé que Clémence n'était pas en sécurité. Il savait que le métier de journaliste pouvait être dangereux, mais il n'avait jamais réalisé qu'elle aussi, était menacée. Il se décida d'aller au commissariat le plus proche du bar. Il raconta que Clémence devait rencontrer un informateur, que personne ne savait rien et qu'elle avait disparu. Il relata encore les réponses étranges à ses appels. L'agent de police qui l'avait accueilli eu le discours classique, disant que si Mademoiselle Langlois n'avait pas disparu depuis au moins deux jours, ce n'était pas vraiment inquiétant, que la police avait des affaires plus importantes, et qu'il fallait attendre et revenir le lendemain si mademoiselle Langlois n'était toujours pas réapparue. Guillaume n'était pas surpris, il s'attendait à un tel discours, mais il avait espéré que le dernier appel l'aurait aidé à convaincre ce policier que la disparition de Clémence n'était pas normale.

Mais Clémence avait disparu et la police ne ferait rien avant le lendemain. Guillaume devait continuer à chercher qui était cet homme et ce qu'il lui voulait, mais surtout, à chercher Clémence. 

Cette pièce sordideWhere stories live. Discover now