Jane La Glue ✓ FINI

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PDV Clive

Elle nie tout ! Elle me prends vraiment pour un imbécile !
Je n'arrête pas de ruminer depuis ce midi. Quelle idiote ! Dès le premier jour j'ai su qu'Igor était un taré et elle, elle lui fonce dedans.

"Tout le monde est beau, tout le monde est gentil." Qu'elle disait. Pfff. Pas un seul pour l'aider.

***

J

e sors du bureau du directeur fier de moi. J'ai étais convoqué en plein cours d'histoire pour donner mon point de vu sur l'altercation du réfectoire. J'ai eu le droit à des remerciements pour avoir aidé une camarade et avoir remis Igor à sa place. Je crois que le directeur en a marre de lui, c'est pour ça que je n'ai eu aucune sanction contrairement à lui, qui écope d'une semaine de retenue.

Je continue mon chemin jusqu'en classe, dépassant quelques élèves assis contre les casiers du couloir. Certains m'ont félicité d'avoir tenu tête à la brute du lycée, d'autres m'ont juste sourit.

Je m'arrête et repasse les images d'il y a un instant. Je ne sais pas vraiment pourquoi je fais ça mais un truc me chiffonne. Je fronce des sourcils quand je met le doigt dessus. Je me retourne et aborde le mec que je viens de croiser. Il est en train de manger des macarons verts.

- Salut. Je commence mal à l'aise. Tu les a eu où ?

Je pointe du doigt ce qu'il mange et il me regarde content. Peut-être pensait-il que j'allais m'en prendre à lui, je crois que c'est un seconde.

- Ah ça ! Je les aient achetés au Café d'Irène. C'est un coffeeshop en ville.

Je hoche de la tête et rentre en cours, lançant des éclairs à Jane. Elle ne me regarde même pas.

Non seulement elle nie en bloc son attirance pour moi, mais en plus elle a mentit sur ses pâtisseries. Je me sens trahi !

La seule chose que j'appréciais chez elle était fausse !

***

Je marche d'un pas rapide vers l'arrêt de bus. J'ai contenu ma colère durant deux heures, maintenant, je vais pouvoir la relâcher sur elle.

Quand elle me voit approcher, elle recule lentement les lèvres pincées.

- C'est déjà nul de me faire passer pour un con narcissique mais acheter des douceurs dans un boui-boui de merde et dire que c'est toi qui les faits c'est pathétique !
Je crache, méprisant.

Ça va tout de suite mieux. Je me sens plus léger maintenant. J'en ai définitivement fini avec Jane la glue.

Je vais pour lui jeter un dernier coup d'œil, histoire de voir la honte sur son visage avant de partir, mais c'est tout autre chose que je trouve.

J'arrête son bras en vol avant que sa main ne s'abatte sur ma joue. Je la regarde surpris. Ses yeux sont embués et ses lèvres tirées vers le bas.

Elle se retire de ma poigne et se met de profil, reniflant.

Qu'est-ce qu'elle a encore ? La honte est trop cuisante ?

- Je n'ai pas menti, et ce boui-boui de merde comme tu dis, appartient à mon père, je l'aide tous les soirs avec ses desserts.
Elle réplique la voix tremblante.

Non... C'est improbable... Elle ment encore, c'est sûr !

- Je doute que ton père s'appelle Irène...
Je lance pas sûr de moi.

Le bus arrive et se gare devant nous avant d'ouvrir ses portes.

- C'était le prénom de ma mère...
Elle murmure les yeux fermés.

Oh. La. Boulette.

J'ouvre la bouche sans savoir quoi dire. J'ai vraiment agi comme un con.
J'étais persuadé qu'elle mentait !

Elle rouvre les yeux doucement et monte dans le bus, saluant le chauffeur poliment.

Je fais demi-tour rapidement, une chaleur insoutenable me donnant presque le tournis. La culpabilité.

***

- Ça ne va pas ?

Je regarde ma mère comme si j'avais fait une bêtise.

- Je connais ce regard. C'est quoi ? Ta voiture ? Un vase ?

- Non.
Je souffle dépité.

- Qu'est-ce que tu as cassé alors ?
Demande ma mère dans une totale incompréhension.

Elle a l'habitude que je m'énerve et que je casse des objets, mais là elle semble ne plus avoir d'idée.

- Une fille.
Je dis finalement.

- Ah-ah oui ? C'est à dire ?

Je baisse la tête pas du tout fier de moi. Je me traite encore de con des fois.

- Je lui ai dit des choses blessantes sans le savoir.

Je vois ma mère réfléchir quelques secondes avant de hausser des épaules.

- Tu es comme ça. Tu manques de tact, tu es maladroit avec les gens.

Ce qu'elle dit est vexant, mon comportement ne l'étonne pas, pire, il semble normal pour elle. Elle doit me voir comme un mauvais fils. Je me demande si elle a déjà était fier de moi...

- Tu crois que c'est irréversible ?

- Bien sûr que non ! Mais tu n'aime pas le changement alors je ne me fais pas trop d'illusions.
Elle réponds amusée.

Je soupire à nouveau. Pourquoi je suis comme ça ? Si j'avais étais un tant sois peu sociable, je ne serai pas le con d'aujourd'hui.

- Laisse moi débarrasser maman.

Je ne fais pas attention à son sourire. Ça fait des mois que je ne l'ai pas appelée comme ça.

***

J'arrive en avance au lycée en ce vendredi matin pluvieux. Il n'y a pas beaucoup de monde dû au fait qu'une grippe tourne parmis les professeurs. Malheureusement pour moi, ceux que j'ai aujourd'hui ne sont pas malades.
Je me rends compte que c'est très égoïste comme pensée. Bref, j'attends Jane à l'arrêt de bus.
J'ai bien réfléchi cette nuit et ce qu'a dit ma mère m'a comme fait un déclic. Je vais m'améliorer, en commençant par m'excuser.

Le bus arrive et je souffle dans mes mains pour les réchauffer.

Je la vois descendre les marches avec précaution, se tenant aux rampes soudées aux portes.

- Jane...
Je commence mal à l'aise.

Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes de m'excuser.

- Je tenais à...

Je me fige littéralement sur place quand elle passe devant moi sans un regard. Comme si je n'existait pas.

***

Je ne pensais pas que c'était aussi dur de s'excuser ! J'ai essayée de l'aborder toute la journée mais elle, elle m'a ignorée à chaque fois !

Je me demande si elle a ressentir ce que je ressent à l'instant, toute les fois où je l'ai rejetée. Je me rends un peu plus compte au fil de la journée que j'ai merdé.

La fin des cours sonne et je fini par abandonner.

Je retenterai ma chance lundi, ce n'est pas grave.