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PDV Jane


- Pourquoi je voudrais faire ça ?
Il crache méprisant.

Des picotements furtifs voyage de ma tête à mes pieds, avec l'impression que la gravité m'attire deux fois plus vers le sol.
Pourquoi il...
C'est...

Il y a du mouvement autour de moi et je me réveille de ma trans. Je rejoins mon équipe et essaye de me concentrer sur le match.


***

Je croyais qu'il était mon ami... Que J'ÉTAIS son amie, sa seule amie ici.
Pourquoi a-t-il était si méchant avec moi ? Il aurait dû me le dire si je le dérangeait !

Je me repasse tous nos moments passés ensemble, à chaque fois il semblait frustré, agacé. J'ai étais un gros boulet, il a du me voir comme une fille lourde qui n'a pas d'amis.

J'essuie une larme et enlève le clapet de la baignoire. Ça fait du bien de prendre un bain brûlant avec ce froid. Je suis très frileuse. Et très triste.

***


- Quand est-ce que je pourrais avoir une voiture ?
Je demande avec espoir.

- Quand tu ne confondra plus ta chaussure droite avec la gauche.
Me réponds mon père.

Je regarde mes baskets et vois qu'en effet je me suis trompé. Je me déchausse et les remets correctement.

- Je vois pas de quoi tu veux dire.
Je réponds amusée.

Il a raison, je suis trop maladroite pour conduire.

Et trop tête en l'air aussi.


***


Ça me fait bizarre de descendre du bus et de n'avoir personne à qui dire bonjour. Cela fait une semaine que j'ignore Clive. Il ne veut clairement pas de moi dans les parages et je respecte. Il n'est pas très sociable.

Je me suis placée au fond de la classe dans tous les cours, heureusement que nous n'avons pas de place attitrée.

Au self, je mange seule à une table.

- Bonjour madame Campett.
Je souris.

- Oh ! Tu as l'air tristounette.
Remarque la cantinière.

Je hausse des épaules et prends l'assiette qu'elle me tends. Je vois avec stupéfaction une double portion de frite.
Elle me fait un clin d'oeil et je la remercie.

Je m'installe à une table vide et commence à manger.

C'est étrange de ne pas parler au moment du repas. Clive ne parlait pas donc j'ai l'habitude de ne pas écouter quelqu'un raconter tout et n'importe quoi mais parler me manque.

Je me sens seule...
Je n'ai même pas envie de manger les macarons que j'ai préparé hier soir au coffeeshop.

Je décide de me lever avec le plateau et mon sac sur une épaule une fois l'assiette terminée.

Chose pas étonnante du tout, je percute quelqu'un, le peu d'eau dans mon verre se vidant sur mon pull.
Je retiens un cri du au froid.

- Je suis désolée.
Je marmonne avant de continuer mon chemin, mais un bras me retiens. Ma main lâche le plateau et il tombe par terre, la vaisselle se brisant en mille morceau. Je regarde le sol choquée, puis la personne. Je déglutit en reconnaissant Igor. C'est un élève de terminale qui a redoublé trois fois. Oui, il tente pour la quatrième fois de passer son diplôme cette année, c'est le seul majeur donc inutile de préciser qu'il est également le plus âgé. Il n'a pas d'amis je croix bien, sûrement dû à son mauvais caractère. Il aime humilier les autres, surtout les secondes. Et aujourd'hui, c'est mon tour.

- Regarde ce que tu as fais !
Il cri dans un silence générale.

Un tour de la pièce du regard me confirme que tout le monde nous regarde et attend la suite.

- Je suis désolée.
Je répète en voyant une tâche de mayonnaise sur son tee-shirt noir.

Sa poigne se resserre sur mon poignet et je prie pour que quelqu'un me sauve de ce mauvais pas. Le tout en grimaçant. La peur se lit clairement sur mon visage.

- C'est pas parce que tout le monde sait la catastrophe que t'es que tu dois te croire tout permis !
Il crache.

- Mais si tu avais fait attention toi aussi, il n'y aurais pas eu de collision ! Je me défends. Et puis qui mange des frites avec de la mayo d'abord ?

Des hoquets de surprise ainsi que quelques rire discrets résonnent et je vois dans son regard qu'il prévoit de me tuer.

Pour une fois que je me défends, et devant tout le monde en plus.

- Laisse tomber Igor.
Lance un des gars de l'équipe de soccer.

- Ce n'est qu'un tee-shirt !
Rajoute Lisa.

Je la remercie du regard avant de tomber par terre. Heureusement, les morceaux de verre étaient plus loin. Je regarde la brute, effrayée, il m'a poussée !

Igor se prends un plateau en plein visage d'une violence inouïe. Je regarde la personne qui l'a mit à terre, car la brute est finalement tombée après avoir trébuchée.

Je suis choquée de ce que Clive vient de faire ! Il m'a défendu !

Ce dernier me tends sa main sans me regarder et je n'hésite pas une seule seconde.


***


Je me triture les doigts, gênée d'être seule avec lui. Je n'ai pas oublié ce qu'il m'a dit il y a une semaine.

- Tu devrais faire plus attention.

Je hausse des épaules, qu'est-ce que ça peut lui faire dans quel pétrin je me mets ?

- Est-ce qu'il t'as fait mal ?

Je le regarde, sourcils froncés.

- Non. J'attends quelques secondes avant de poursuivre. Merci de m'avoir défendue.

C'est la première fois qu'il me regarde dans les yeux. C'est étrange cette impression de les voirs pour la première fois. Trop étrange. Je détourne le regard et sort un sachet de mon sac à dos.

- Tu en veux ? Ils sont à la pistache.
Je souris.

Je me traite d'idiote pour sourire tout le temps. Je lui en veux toujours !

- Merci.
Il murmure en en prenant un.

J'en mange un également, quand est-ce que cette cloche va sonner ?

- Pourquoi tu ne m'a pas dit que tu ne m'aimais pas ?
Je lâche subitement.

J'aurais dû manger un deuxième macaron...

- C'était flagrant. Mais plus je te repoussait et plus tu me collait !
Il siffle.

- Ça ne l'était pas non ! J'ai cru qu'on étais amis pendant deux mois ! Quelle perte de temps...
Je grogne.

Ce n'est pas mon genre d'être rancunière, mais cette histoire m'a vraiment fait de la peine.

- Amis ? Tu n'arrêtais pas de m'aguicher avec tes sourires et tes gâteaux !

Je le regarde interdite.

Quoi ?

- Mais ça va pas dans ta tête ?!
Je lance furieuse avant de partir loin de ce fou.

Ce n'est qu'un égocentrique !
Il croit que je le drague depuis tout ce temps ! Je pense en secouant la tête. Non. Impossible que je lui reparle un jour !

C'est trop gênant...

Jane La Glue ✓ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant