Chapitre Premier

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Brian se réveilla vers 23h. Il faisait sombre dans l'appartement. Il se leva et alla à la fenêtre. Il l'ouvrit et respira profondément. Il regarda le ciel couvert de nuages de la ville.

"Dis Blacky." dit la voix de Roger.

"Hum ?"

"Pourquoi tu veux être astrophysi-truc ? C'est beaucoup d'études pour pas grand chose, non ?"

"On dit astrophysitien déjà, et tu ne trouve pas les étoiles magnifiques ? C'est pas la plus belle chose qu'on peut voir d'ici ? Moi je trouve. Et j'aimerai travailler pour la Nasa ou un truc du genre..." dit Brian en levant la tête vers le ciel nocturne.

Roger hocha la tête.

"Tu veux savoir laquelle est ma préférée ?" demanda Brian en souriant.

"Ouais."

"C'est toi." dit Brian en embrassant la joue de Roger et en posant sa main sur l'autre.

"Haaa ! Tu es nian-nian à mourir ! Tu veux me faire vomir ?" répondit Roger en mettant ses mains autour du coup de Brian.

"J'arrêterai le jour où tu arrêteras de m'appeler "Blacky"! Je suis pas un chien !"

"Si ! Tu es un caniche avec une guitare !" gloussa Roger avant d'embrasser Blacky.

Après s'être détaché de Brian, Roger regarda le ciel.

"On les voit pas très bien d'ici, les étoiles..." remarqua-t-il.

"Un jour je t'enmenerrai à la campagne si tu veux. On ira que tous les deux ! Là-bas on voit les étoiles comme sur les photos !" dit Brian avec enthousiasme.

"Ouais ! Trop bonne idée !" s'enthousiasma Roger en sautant dans les bras du plus grand.

Ce voyage ne s'était pas fait...
Brian avala sa salive, revenant douloureusement à la réalité.
Et à son appartement vide et silencieux.
Il s'allongea sur le canapé et remarqua son portable qui chargeait, à son habitude, sur la table basse.
Une notification. Ça faisait très longtemps que Brian n'avait pas reçu de notification... (C'est aussi qu'il sortait une fois par moi pour faire des course, il avait perdu sa vie social.)
C'était un appel manqué de John. Il avait laissé un message.

Salut Bri, je sais que ça fait longtemps qu'on c'est pas vu et... Et que tu vas pas très bien... Mais Veronica et moi, on a eu un deuxième bébé et j'aimerai beaucoup que tu sois là pour la fête qu'on organise en honneur de sa naissance !
Bref, je ne veux pas te forcer mais ça me ferait très plaisir.
À bientôt !

Brian s'apprêtait à décliner mais il se stoppa. Il était trop tard. À force de vivre en décalé, il perdait la notion du temps.
Il alluma la télé, histoire de prendre des nouvelles du monde extérieur. Rien de bien intéressant...
Mais la proposition de John lui trottait dans la tête.
Est-ce que ce n'était pas un "signe"? Une invitation pour retrouver une vie cohérente ? Une opportunité pour oublier Roger ?
Peut être que tous ça l'aiderai...
Il regarda son appartement illuminé seulement par la lumière bleue de la télé. Il se sentait mal ici. L'appartement était fade et gris.
Tous l'inverse de Roger, pensa-t-il.
Il n'avait plus envie de penser à lui. Trois ans c'était long. Il était temps de se reprendre en main. Il était temps d'être là pour ses amis.
Il faut passer à autre chose.
Brian y pensa toute la nuit. Et à 8h, il appela John.

"Allô ?"

"Allô, c'est Brian." dit-il avec une voix enroué.

"Mais tu sais quel heure il est ?" répondit John.

"Ha oui, je suis vraiment désolé... Je me suis levé tôt. Je... Je suis vraiment très heureux que tu ai pensé à moi pour la naissance de..." il se stoppa, il ne savait pas si c'était un garçon ou une fille "ton enfant. Je suis désolé de ne pas t'avoir appelé plus tôt. Comme tu l'as dit... J'allais mal... Mais ce serait avec plaisir que je viendrai à la fête. Il faut juste que tu me donne les coordonnées."

Brian s'arrêta de parler. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas autant parlé. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé.

"Okay. Pas de soucis. Je t'envoie tout ça quand je me serai réveillé..." dit John avant de raccrocher.

Brian se senti fier. Il venait de faire un premier pas vers le reste du monde. Il se leva et alla à la fenêtre. Les premiers rayons du soleil lui parvenaient.

"Roger... Roger réveille toi..."

Roger grogna et se retourna dans le lit. Il était complètement enroulé dans la couette.

"Roger... Ton caniche préféré t'as préparé un petit déjeuner digne d'un roi !"

Brian ouvrit les rideaux et les premiers rayons du soleil coulèrent dans la chevelure déjà doré de Roger.

"Laisse moi dormiiir..."

"Voyons, tu ne voudrais pas que tes toast refroidissent !" dit Brian sur un ton réprobateur.

"Comment oserait-je ?" répondit Roger avec une voix fatiguée.

"Je préfère ça !" commenta Brian en posant un plateau sur le lit. "Des toast à la confiture framboise pour Roger et des tartines au miel avec-"

"Un café noir pour Brian." fini Roger en attrapant un toast.

"Tu me connais trop bien !"

"Comment pourrais-je passer à côté de ton amour absurde pour le café sans sucre ?"

Brian ferma les yeux pour sentir le soleil contre sa peau et il se rendit compte que ce serait impossible d'oublier Roger. Impossible et impensable de pouvoirs vivre sans ces souvenirs. Il l'aimait encore trop. mais fallait-il vraiment tout oublier ? Il alla chercher sa boite d'antidépresseurs et se dirigea vers la cuisine. il souffla sur la machine rouge couverte de poussière et se fit un café.

Un café noir.

Café noir sur Vodka citronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant