Chapitre Quatre

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Brian préparait le petit déjeuné dans la cuisine. C'était la fin de la matinée, le soleil filtrait entre les rideaux et ça sentait bon le café. Brian se sentait bien. Roger était dans son lit, sous sa couette et ça sentait son odeur dans tout l'appartement. C'était comme avant.

Mais un arrière goût amère empêchait Brian d'être parfaitement serein : Sarina. Pendant la soirée Roger n'avait pas beaucoup parlé d'elle, il avait même essayé de la trompé, mais Roger et elle étaient fiancés. Et c'était beaucoup. Roger ne l'avait jamais demandé en mariage, lui... Et il avait était ensemble pendant quatre ans...

Brian essaya de se changer les idées tout en avalant ses antidépresseurs. La soirée d'hier c'était très bien passé. Au début ça avait était un peu gênant mais quand il était arrivé à l'appartement tous étaient devenus très naturel. C'était comme avant.

Roger entra sans que Brian s'en rende compte.

"Je te vois penser à moi." dit Roger.

Brian sursauta.

"Parles pour toi ! Tu n'arrêtais pas de m'appeler dans ton sommeil !" se défendit Brian.

En effet, après que Brian ait couché Roger dans son lit il ne savait plus trop quoi faire et le rejoindre lui avait semblé être la meilleure des idée.

"Je n'en crois pas un mot !" déclara simplement Roger. "Ça à changé ici, dis donc... Tu as même repeint les murs..." enchaîna Roger en regardant son ancien appartement. "Et toi aussi tu as changé, tu as drôlement maigris, tu ne manges plus tes croquettes ?" ajouta sarcastiquement le blond.

Brian se senti coupable d'avoir tout changé comme ça, de ne pas avoir laissé le passage de Roger visible dans cet appartement. Brian baissa les yeux, il ne mangeait plus beaucoup, la solitude lui coupait l'appétit. Il sourit quand même à sa blague.

"Tu veux de l'aspirine ?" demanda Brian en tendant la boîte qu'il avait sorti pour Roger.

"Non, j'essaye de développer un super pouvoir, être résistant à la gueule de bois !"

"Comment tu as eu ton diplôme de la fac de médecine, Roger ?" demanda Brian en mettant sa tête dans ses mains.

"C'est un mystère pour moi aussi... J'ai dût rater une bonne partie des cours et dormir dans l'autre. Peut-être que j'ai un super pouvoir finalement..."

"Mais oui, c'est surement ça."

"Sinon, ou sont mes toast ?" demanda Roger en s'asseyant sur le canapé.

"J'ai... J'ai pas de pain... Mais j'ai du café si tu veux." dit Brian en le rejoignant.

"Ah oui, je suis bête... Pourquoi tu aurais encore du pain de mie ? Tu n'en mange pas toi..." dit Roger avec une petite voix.

"Arrête Roger, tu vas me faire culpabiliser... C'est juste que tu n'es pas venu ici depuis longtemps..." dit Brian en posant sa main sur le bras de Roger.

Et Brian culpabilisait d'avoir, encore une fois, effacé Roger de cet endroit. Mais c'était Roger qui était parti, n'était-ce pas lui qui devait culpabiliser ? La culpabilité de Brian était déjà assez lourde. Les nuits entières où il n'avait pas fermé l'oeil en se demandant se qu'il avait fait de mal, pourquoi Roger était parti, qu'est-ce qui l'avait fait fuir comme ça ?

"Alors je vais prendre une tasse de ton café dégueu." répondit Roger.

"C'est juste du café sans sucre ça va pas te tuer, et j'ai du sucre si tu veux." dit Brian en allant chercher une tasse.

"Avec plaisir ! Ton truc est amer !"

"Je ne comprends pas comment tu ne peux pas boire de café, c'est quand même ce que tous le monde bois." se défendit Brian en arrêtant la machine à café.

"Justement, je ne suis pas tout le monde !"

"C'est sûr que boire de la vodka citron a longueur de journée c'est pas courant."confirma Brian.

"C'est délicieux et beaucoup plus revigorant que ton café ! Mais de toute façons je n'en boit plus, Sarina ne veut pas..."

"Pourquoi ?"

"Je sais pas, elle est dans des délires écolo à la con, il parait que ça pollut d'amener les bouteilles ici. Enfin, tous pollus pour elle."

"Est-ce vraiment dramatique que tu sois privé de vodka ?"

"Haha, très drôle." dis Roger en vidant le paquet de sucre dans sa tasse. "En tout cas je suis heureux que tu es gardés mon beau canapé."

"C'est moi qui ai payé la plus grande partie de ce canapé ! Il est à moi !"

"Mais oui... Chacun à sa version..."

Brian s'assit à côté de Roger.

"Non, il y a une version, et c'est la mienne." rectifia Brian.

"Sûrement." dit Roger en s'essuyant la bouche avec sa main. "Enfaite... Je dois bientôt rentrer, Sarina doit m'attendre et on doit aller prendre le café avec ses amies..."

Brian rigola mais il se sentait mal. Prendre le café ? Ça ne ressemblait vraiment pas à Roger. Sarina arrivait à tant le faire changer ?

"Arrête de rire ! Elle me force à le faire !"

"C'est vrai ! Pauvre petit soumis !" dit Brian en joignant ses mains.

"Je ne suis pas soumis du tout ! C'est toi le chien ici je te rappelle ! ET je suis un mâle dominant très dominant !" se défendit Roger.

"Qui boit le thé avec les amie de sa femme."

"On est pas encore marié..." dit Roger en se retournant vers Brian.

"Tu sous-entends quelque chose, petit soumis?" répondit ce dernier en espérant une réponse positive.

"Seulement pour toi." répondit énigmatiquement Roger.

Puis, fier de son coup de poker, il se leva et réuni ses affaires. Brian le regarda bêtement faire en se demandant ce que Roger avait bien voulu dire.

"Tu me raccompagnes ?" demanda le blond.

"Heu... Oui..."

Le trajet fut relativement silencieux. Brian réfléchissait à ce que Roger avait voulu dire. Il sous-entendait une relation entre eux deux à coup sur. Et de la soumission de sa part ? Brian rougit à cette pensé. Roger avait tout de même essayé de l'embrasser. C'était une preuve. Tous c'était passé si rapidement... Si Brian n'était pas en train de conduire au côtés de Roger, il penserait qu'il avait rêvé, comme toutes les fois où il avait rêvé de Roger. Mais c'était la réalité et il fallait agir. Il fallait envoyer un message clair.

"C'est ici !" dit Roger en tapotant l'épaule de Brian. "Merci de m'avoir déposé."

"Ho, y a vraiment pas de soucis, on se refait ça quand tu veux."

Roger hocha la tête et ouvrit la portière. Il était sur le point de sortir de la voiture mais Brian lui attrapa le bras.

"Attends, Roger."

Roger se retourna en souriant.

"Oui ?"

"Je... J'ai..." il chercha ses mots quelques secondes. "J'ai juste envie de t'aimer, de t'avoir et de t'aimer. Et peut-être que oui, on va dans le mur, et peut-être que oui, on va se faire du mal, mais comment savoir sans essayer ? Je voudrais simplement te dire à quel point ça me dépasse. Et peut-être que c'est ça l'amour. Je veux redécouvrir tes joies, tes peines, tes pires défauts et tes plus belles qualités, sentir l'odeur de ta peau, savoir se qui te fait sourire et ce qui te fait pleurer. Je veux te connaitre par coeur, et au fond, dans tout ce bordel, c'est ma seule certitude."

Roger se pencha vers Brian. Il approcha ses lèvres de celles de Brian.

"Je suis pas poète comme toi mais... Mon numéro est sur la table de chevet." Il sorti de la voiture. "Salut, Blacky, on se capte."

Et Roger claqua la portière et s'en alla.

Café noir sur Vodka citronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant