Café noir sur Vodka citron

Chapitre Cinq

Brian resta sans bouger dans sa voiture quelques minutes. Roger était revenu. Et ils étaient ensemble ? Ou Roger jouait avec ses sentiments ? Roger était joueur et Brian le savait, et il aimait ça d'ailleurs. Mais là c'était différent, Roger n'était pas à lui, il était à Sarina. Roger avait quelqu'un et ce n'était pas Brian.

Brian soupira et démarra la voiture. Pourquoi Roger était revenu maintenant ? Brian ne devrait pas essayer de passer à autre chose ? Mais il l'aimait tellement... Il l'aimait sûrement trop. L'amour ça fait mal. Surtout quand il n'est pas rendu. Surtout quand il se perd dans un lit. Les choses ont tendances à se corser à ce moment là.

Brian regarda l'heure. Il était déjà 14h. Le temps passait à toute vitesse.

Le reste de la journée passa plutôt vite. Brian était perdu dans ses pensées. Il regarda le numéro de Roger longuement sans oser lui envoyer un message. Il resta dans son lit à respirer l'odeur de Roger toute l'après midi et alla ensuite au travail avec le numéro de Roger dans sa poche.

Il entra dans La Grosse Mignonne, le bar où il travaillait. Il passa derrière le comptoir et se fit accueillir par Dédé, le patron du bar (David de son vrai prénom mais tous le monde préférait l'appeler comme ça).

"Alors, t'était où hier ? Ça t'ressemble pas d'pas v'nir." lui demanda Dédé.

"Roger est revenu..." dit simplement Brian.

"Quoi ?! C'vieux Roger est d'retour ? Faut qu'tu m'le ramène ! Il m'doit au moins douze bières !" s'étouffa le vieux patron du bar.

Brian hocha simplement la tête. Il enfila son tablier. Le regard de Dédé restait dans son dos. Il se retourna, en effet, Dédé le dévisageait.

"Pourquoi tu me regardes comme ça ?" demanda Brian, déjà amusé par la future réponse de son patron.

"C'est que normalement, quand Roger est là tu r'viens un peut plus décorés..." répondit le barbu en souriant.

Brian fit une drôle de tête. Il ne comprenais pas ce que racontais Dédé.

"Dans l'cou, mon gars !" s'expliqua ce derniers.

Brian ne comprenais toujours pas. Dédé leva les yeux au ciel puis mima un acte sexuel avec le comptoir. Brian comprit enfin, le vieux parlait de suçons ou de griffures, enfin, ce genre de trucs. Brian rougit et Dédé éclata d'un rire rauque.

"Il est fiancé." répondit Brian en attrapant un verre qui trainait sur le bar pour le laver.

"Fiancé ?! Roger ?! C'vieil alcoolo ?! Comment il à fait pour s'caser ?! " s'étouffa de nouveau Dédé.

Brian haussa les épaules, baissa les yeux et fronça les sourcils.

"Et toi, ça va ? J'veux pas m'mêler d'choses qui m'regarde pas mais tu l'aimais bien c'te p'tite blondasse ?"

"Mouais..."

Brian aurait bien crié qu'il ne l'aimait pas qu'un peu, qu'il l'aimait à en crever. Il aurait bien parler toutes la nuit pour pouvoir expliquer rien qu'une toute petite partie de son amour. Mais chacun à ses problèmes et Brian s'était rendu compte au file du temps que les uns se fichaient de ceux des autres.

"Sinon, maint'nant qu'vous êtes rabibochés, tu pourrais r'venir jouer avec tes copains. Vous f'siez un carton et d'puis qu'vous jouez plus, ma scène est restée vide." dit Dédé.

"Ouais... C'est vrai que ce serait une bonne idée... Faut que j'en parle à Freddie mais ce serait cool !" répondit Brian en se rappelant de ses bons souvenirs avec le groupe.

"Haha ! Comme au bon vieux temps !"

Brian sourit en imaginant comment ça pourrait se passer. Avec Freddie qui se prendrait pour une divas, John qui se lâcherais sur scène et Roger... Roger qui vivait la musique en secouant la tête et en faisant sauter ses boucles blondes dans tous les sens. Il devait racheter des baguettes tous les trois mois tellement il s'acharnait dessus.

Brian releva la tête vers le plafond. Il était couvert de vieilles guitares cassé. C'était la particularité de ce bar. Ses murs rouges et ses guitares au plafond.

"C'est quand même dommage que ces guitares reste accrochées au plafond à prendre le poussière."

"Elle sont cassées de toutes façons." répondis Roger en finissant sa deuxième bières.

"Je sais, mais je pourrais les réparer."

Après réflexion, ces guitares étaient bien où elles étaient. Mais Roger était trop loin. Cette pensée effaça son beau sourire.

La soirée se finie et la nuit commença. Il n'y avait pas grand monde aujourd'hui et Brian rentra plus tôt que d'habitude. Il se lessa tomber sur le canapé et sorti le numéro de Roger de sa poche. Il le regarda longuement. Retrassa l'écriture en pattes de mouche de Roger. Se remémora les trois ans qu'il avait passé à l'attendre. Et repensa à son amour pour lui. Son amour indescriptible. Tellement puissant. Tellement incontrôlable.

Il tapa le numéro sur son portable et créa un contact.

Roger

Salut Rog, j'ai hâte qu'on se revoit. Appelle moi.
Bri

Il relu son message et le trouva un peu sec.

Roger

Salut Rog, j'ai hâte qu'on se revoit. Appelle moi ! 😉
Bri

Il relu son message. Il y avait trop de sous entendu.

Roger

Salut Rog, j'ai hâte qu'on se revoit. Appelle moi ! 😊
Bri

Maintenant il était trop amical.

Roger

Salut Rog, j'ai hâte qu'on se revoit. Appelle moi ! ❤️
Bri

C'était un peu trop explicite...

Roger

Salut Rog, j'ai hâte qu'on se revoir. Appelle moi ! 💙
Bri

Là, c'était parfait ! Il envoya le message. Puis son regard se tourna vers l'heure. Il était 1h45. Il fallait vraiment que Brian retrouve la notion du temps.