Chapitre Huit

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"Attends, me dit pas que tu vas fumer dans mon lit ?" dit Brian en regardant Roger s'allumer un cigarette.

"Moi ? Ça ne me ressemble pas !"

"Roger, tu sais que je déteste cette odeur !"

"J'ai pas fumé de toute la soirée ! Je suis tellement en manque que j'ai des démangeaisons !" dit-il en se grattant frénétiquement l'avant bras.

"Normal ! T'étais trop occupée à gémir et à m'embrasser." répondit Brian en souriant.

"Aller, laisse moi fumer un tout petit peu." continua Roger en faisant la moue.

Brian leva les yeux au ciel.

"S'i' te plais..." insista le blond.

"Pfff... Okay mais tu laisses la fenêtre ouverte." céda le brun.

"Putain je t'aime !"

"C'est ça..."

Roger, complètement nu, enjamba Brian et sauta hors du lit pour ouvrir la fenêtre. Il revint aussitôt en frissonnant et se blotti contre Brian.

"Bon, moi, je dors." dis Brian en éteignant la lumière.

"Déjà ? Tu te couche avec les poules !"

"Il est 3h du mat', Rog'." répondit-il dans le noir.

"Ouais..."

"Aller, bonne nuit."

"Bonne nuit..."

La respiration de Brian devint calme et régulière et il s'endormit rapidement. Roger se retrouva seul avec sa cigarette et ses pensées. Il inspira profondément l'odeur de Brian.
Il avait des papillons dans le ventre. Ça ne lui était pas arrivé depuis très longtemps.
Et ça le laissait perplexe. Pourquoi avec Brian ? Il avait tellement essayé de refaire sa vie mais il revenait toujours à lui.
Il était tellement faible avec lui.
Avec Sarina, ce n'était pas la même chose. Il l'aimait, c'était sûr. Il l'aimait parce qu'elle était gentille, intelligente, drôle, belle même bonne. Mais c'était un amour affectif, sans réel but.
Alors qu'avec Brian. C'était une explosion de sentiments indescriptibles. Une cascade d'émotions qui traversait tout son corps. C'était un amour naturel. Un amour fusionnel. C'était instinctif, lèvres contre lèvres. Corps contre corps. Cœur contre cœur.
Tous prenaient sens quand Brian était dans sa vie.
D'un côté il y avait l'amour, et de l'autre, la passion.
Mais sa passion, il se souvenait où elle l'avait mené.
Il tira à nouveau sur sa cigarette et une voiture passa dans la rue, illuminant le plafond.
Il regarda Brian dormir. Son visage était éclairé par les lampadaires. Il était beau. Simplement et purement.
Pourquoi il fallait que Brian soit si attirant. Si attractif.
Roger n'avait pas envie de partir. Il avait envie de rester dans ce lit pour toujours. Son lit. Il n'avait pas envie de retrouver le reste du monde. D'affronter le regards des autres. Avec sa putain de vie parfaite. Il avait envie de s'enfuir. Le piège se refermait sur lui.
Il écrasa son mégots sur la table de chevet et se leva du lit. Il avait besoin de bouger. Il enfila un pantalon. C'était d'ailleurs celui de Brian, qui glissa sur ses hanches.
Tanpis, se dit-il en le remontant. Il entra dans le salon-cuisine. Tout était très bien ranger mais une couche de poussière recouvrait les objets. Roger s'aventura dans la pénombre vers "l'espace cuisine". Il trébucha dans la table basse et se mordi fort la lèvre pour ne pas l'insulter.
Putain de table ! Pensa-t-il en continuant sa route.
Il atteint (enfin) la table de la cuisine et fouilla un petit peu dans les placards.

Dans sa chambre, Brian se réveilla en sursaut.
Où était Roger ?
Son sang ne fit qu'un tour. Roger était parti. Il l'avait laissé seul ici.
Encore.
La panique lui monta à la tête. S'il avait été un peu plus calme, il aurait remarqué les vêtements de Roger qui traînaient par terre. Mais il sauta de son lit et passa au dessus sans s'en rendre compte.
Brian était au bord des larmes.

"Roger ? Roger, t'es où ?" demanda-t-il dans le noir.

Il ne s'attendait pas à avoir de réponse. Il s'attendait à rester seul dans le noir.
Roger qui remarquait dans la cuisine que Brian lui avait acheté du pain de mie sursauta. Il se retourna et aperçu Brian au milieu du salon.

"Brian ? Tu fous quoi à poil au milieu du salon ?"

Brian se retint de pleurer. C'était trop l'ascenseur émotionnel pour son petit cœur. Roger qui ne manquait rien de la scène regarda Brian hoqueter dans le noire.

"Blacky, ça va ? Tu veux de l'aide ?" demanda Roger en s'approchant de Brian qui commença à se calmer.

"Non c'est bon, tout va bien... Je vais me recoucher..."

"Okay, moi aussi." dit Roger en se dirigeant vers la chambre.

Il se reinstalèrent dans le lit encore chaud. Roger tortillait les cheveux de Brian qui fermait les yeux. Finalement l'agitation retomba et il s'endormir tous les deux.

Le lendemain, Roger se réveilla à 13h. Brian préparait déjà le petit déjeuner. Le blond sorti de la chambre avec le pantalon du cuisinier, il avait fini par dormir avec. Il le remonta sur ses hanches sous le regard amusé de Brian.

"Tiens, tes toasts." dit Brian en lui tendant le pain de mie grillé.

"Merci, Blacky..." dit simplement Roger en se frottant les yeux.

Brian attrapa son café et alluma les deux grosses enceintes (qui étaient les objets les plus chers de l'appartement) disposée de part et d'autres du salon. Il les brancha simplement à son portable et mis la radio.

"T'écoutes de jazz ?" demanda Roger en machonant mollement sa tartine.

"Ouais, je sais pas, ça me détends..." répondit Brian en ajustant le son de la musique.

"J'ai jamais trop aimé le Jazz. C'est trop doux. Je suis un homme de rock, moi !" continua Roger.

Brian le regarda avec son air amusé puis s'assit en face de lui.

"Il est quelle heure au faite ?" demanda le blond.

"Une heure de l'aprè'm, mon chère." dit Brian.

Roger sembla faire un effort surhumain pour faire fonctionner ses trois neurones réveillés puis il pesta.

"Merde !! J'ai raté au moins la moitié des consultations de la journée !" dit-il en se levant brusquement de sa chaise.

"Ha..." soupira Brian.

"Je dois vraiment y aller je suis désolé." dit Roger s'habillant.

"Nan, nan , je comprends. Je te racompagne ?" demanda le brun avec un peu d'espoir de profiter de la présence de Roger encore quelques minutes.

"Nan, je vais y aller à pied, c'est pas loin." dit Roger en passant une main dans ses cheveux.

"Okay... Bah... Au revoir..." dit Brian en touillant son café.

"Ouais, à samedi pour le concert !" fi'it Roger en claquant la porte derrière lui.

Brian regardait son café. Roger était parti. Il y a deux minutes il était là. Et maintenant... Envolé. Brian debrancha les enceintes et attrapa ses anti-depresseurs qu'il avait caché dans le tiroir. Il dirigea vers le canapé où il se lessa tomber.
Il avala les deux comprimé, sans eaux.

Café noir sur Vodka citronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant