Chapitre 10. Fin du temps imparti

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Harry se trouvait dans le jardin du manoir. La demeure tombait en ruine et seuls ses murs porteurs étaient encore debout. Une partie du toit s'était effondrée, les vitres étaient recouvertes de poussière et de crasse, si bien qu'on ne voyait rien au travers. Le jardin était, quant à lui, envahi par les mauvaises herbes, la pelouse, autrefois entretenue avec soin, ressemblait désormais à une décharge. L'herbe montait jusqu'aux genoux du jeune sorcier et il devait éclairer le sol lorsqu'il avançait pour s'assurer qu'il ne marchait pas sur quelque chose de dangereux.

Plusieurs Aurors étaient rentrés dans le manoir pour essayer de trouver des indices sur les personnes présentes lors de cette réunion et leur destination. D'autres étaient rentrés au Ministère pour faire un rapport et parce qu'il était inutile de concentrer les trois quarts du Bureau des Aurors dans un endroit où il n'y avait aucun Mage Noir. Ron se tenait à côté de lui et tous deux surveillaient l'entrée de la maison.

Des Moldus, curieux, étaient venus voir ce qu'il se passait dans l'ancienne demeure des Jedusor, mais ils avaient été très vite repoussés par une équipe du Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus. Harry regardait face à lui la colline qui se dessinait de l'autre côté de la vallée. Il distingua une petite route parsemée d'arbres. Il se demandait si les Mangemorts avaient eu le moindre doute de s'être réunis à même pas cinq kilomètres de la dépouille de leur ancien Maître.

Harry se tourna sur sa droite et vit au loin, le cimetière de Little Hangleton. Il sentit un léger pincement au cœur lorsqu'il se rappela les terribles évènements qui s'y étaient déroulés.

« C'est là-bas, n'est-ce pas ? demanda Ron.

— Quoi donc ?

— Que tu as vu Tu-Sais-Qui revenir à la vie ? C'est là que le Trophée vous a emmenés, avec Cédric.

— Oui, murmura Harry. Jedusor m'avait attaché à la tombe de son père, et Nagini me tournait autour.

— J'avoue que cet endroit ne m'inspire pas très confiance, admit le rouquin. Je me serais effondré de peur, je n'aurais pas pu le combattre. Je me demande toujours où tu puises ton courage.

— Si je le savais, je ne serai pas terrifié à chaque fois que j'y pense.

— Tu as encore des cauchemars ? s'enquit Ron. Je croyais que ça avait cessé.

— Ça a presque cessé, corrigea Harry. Ça ne m'arrive plus que quelques fois par an, quand je suis fatigué. Mais ma cicatrice ne me brûle plus.

— J'ai quand même du mal à croire que c'est ici que Tu-Sais-Qui est né.

— Il n'est pas né ici Ron, rappela le jeune Auror. Ce sont son père et sa mère qui vivaient là. La maison des Gaunt se trouve de l'autre côté de la vallée. Jedusor est né à Londres, dans l'orphelinat.

— C'est vrai, concéda Ron. Tu y es revenu avant aujourd'hui ?

— Tu veux dire, depuis que j'ai enterré Jedusor ? Non, révéla Harry. Je n'y vois aucun intérêt. Jedusor a été mon ennemi pendant près de dix-sept ans, je ne vais pas me recueillir sur sa tombe. Si je l'ai enterré là-bas, c'est avant tout pour cacher son corps aux Mangemorts. Ils ne penseront pas à le chercher ici...

— Potter ! Weasley ! appela Moore. Nous n'avons plus rien à faire ici ! Nous rentrons ! »

Leur chef d'équipe disparut dans un léger pop avant même qu'ils n'eurent le temps de contester. Les deux amis échangèrent un regard avant de tourner à leur tour sur eux-mêmes.

Les jours suivant furent parmi les plus tendus que Harry ait jamais passés depuis la chute de Voldemort. La date fatidique s'approchait à grand pas et le sceptre de Mulcahy était aussi prêt d'être retrouvé qu'un Magyar à pointes de devenir affectif. Ospicus était si fébrile qu'il avait eu un malaise et avait été transporté à Sainte-Mangouste pendant une après-midi entière, en observation. Il était revenu le soir même, avec un chaudron rempli de diverses potions, mais toujours aussi grognon.

Harry Potter et le sceptre de MulcahyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant