Chapitre 26. Affronter ses choix

74 3 0
                                    

Harry courut derrière Hamilton. La salle de réunion se trouvait à la base de la flèche administrative, autrement dit deux étages sous sa chambre, mais il fallait suivre une nouvelle fois un véritable labyrinthe pour y accéder. Plus il avançait et plus il se demandait quelle pouvait être la meilleure défense de la prison.

Des conditions de vie qui pouvaient tuer un homme rapidement, sinon le voir dépérir ; un environnement isolé par les forces de la nature même ; ou un dédale de couloirs qui faisaient perdre un temps considérable à tout prisonnier susceptible de s'enfuir. Tout cela avait un côté oppressant, qui accentuait cette sensation de désespoir qui émanait des murs du pénitencier.

Ils arrivèrent enfin devant la salle. Hamilton ouvrit la porte et le laissa entrer, refermant ensuite derrière lui. La salle de réunion était relativement vaste par rapport aux autres pièces que Harry avait vues jusqu'à maintenant : elle était circulaire et prenait tout l'espace de l'étage.

Des meurtrières permettaient de voir l'extérieur – où le déluge régnait toujours –, mais la principale source de lumière était les innombrables lanternes le long des murs et au plafond. On y voyait comme en plein jour. En outre, la chaleur dégagée par ces lanternes et la cheminée à l'opposé de l'entrée, rendaient la température bien plus agréable qu'à l'extérieur. Une unique table rectangulaire pouvant accueillir une dizaine de personnes et les chaises autour, constituaient les seuls meubles de la pièce. À côté de la chaise la plus proche, se tenait Kontschak en personne.

Il était debout, se dressant fièrement comme le laissait entendre son statut. Il tenait de sa main droite le sceptre de Mulcahy, qu'il exhibait tel un trophée. C'était la première fois que le sorcier le voyait enfin, du moins d'aussi près. Ce fut également à ce moment qu'il remarqua que la créature le dominait d'une bonne tête. Ses yeux couleur ambre avaient toujours ce même éclat : une infinie violence dissimulée derrière une sagesse tout aussi grande.

Le Roi des Vampires arborait un sourire qu'il voulait accueillant, mais le jeune Auror ne se leurra pas : il se tramait quelque chose. Il l'avait tout de suite senti et la façon dont se tenait l'invité ne faisait que confirmer ses pensées.

« Harry Potter, nous voilà de nouveau face à face. Sauf que cette fois-ci, vous noterez que les conditions sont nettement plus amicales.

— Je ne me fais aucune illusion sur les raisons de votre venue ici, certifia Harry. Que cachez-vous ?

— Toujours aussi incisif, déplora le Vampire. Je pensais que votre petit séjour en Roumanie vous aurait appris les bonnes manières.

— Vous m'excuserez de ne pas retenir mes leçons lorsqu'elles me sont inculquées par la torture plutôt que par l'éducation.

— La torture peut être une forme d'éducation », confia calmement Kontschak, affichant toujours son grand sourire. « Tout dépend de ce que vous entendez par ces deux mots. Le monde n'est ni noir, ni blanc...

— Il a toute une nuance de gris, oui, je sais, s'impatienta le jeune sorcier.

— Vous savez donc qu'un même mot peut vouloir dire plusieurs choses, tout dépend l'intensité qu'on y met. »

Harry et le Vampire restèrent face à face encore quelques secondes, dans le plus grand silence. Par les ouvertures dans les murs, on entendait la tempête qui rugissait encore et encore, toujours avec la même force et sans donner l'impression de vouloir faiblir.

« Asseyons-nous donc, proposa Kontschak. Nous pourrons discuter plus efficacement en étant confortablement installés.

— Je n'ai nullement envie de discuter avec vous, rétorqua Harry en restant debout.

Harry Potter et le sceptre de MulcahyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant